Chroniques

Darkness Dynamite – Under The Painted Sky

La genèse du groupe parisien metalcore prend racine en 2006 avec leurs deux EP (“Darkness Dynamite” (2006) et “Throught The Ashes Of The Wolves” (2007)). La formation commencera à se forger une véritable identité sonore au cours des années suivantes autour de leur premier LP “The Astonishing Fury Of Mankind” sortie en 2009. Un son agressif qui permet alors aux cinq protagonistes de partager l’affiche avec Korn, The Chariot, Bring Me The Horizon, Architects et beaucoup d’autres. Aujourd’hui, leur histoire se prolonge avec la parution de leur dernière oeuvre, “Under The Painted Sky”, à l’épaisseur instrumentale embrasante.

C’est rapidement après une court et léger larsen de guitare que les Darkness Dynamite nous embarquent dans “Under The Painted Sky.” “I’m Seeking At Six” allume le feu sonore du combo, riche en mouvement et en effets mélodiques, tous les plus explosifs les uns que les autres. Ce morceau nous fait redécouvrir le chanteur Junior Rodriguez à travers sa voix puissante et virile, à la sonorité presque doom. La véritable pièce phare de l’album gravite autour du du single, “Under The Painted Sky”, avec son intro subtile alliant guitare et piano, DD nous laisse dans une attente délectable en nous prenant avec une délicatesse rongeante, c’est alors sans plus attendre que guitares, batterie et basse foncent têtes baissées. Les instruments semblent alors évoluer ensemble comme s’ils empruntaient des chemins différents pour aller dans une même direction. Avec “On Cloud 9”, “Give Them Ropes” ou encore “Dead Ends”, les parisiens développent une richesse instrumentale et des variations sonores qui se mélangent et s’enchaînent avec une maturité qui ferait oublier leur deathcore de jeunesse, donnant lieux à des morceaux complets et incendiants. Un tumulte auditif dans lequel les Darkness Dynamite parviennent à construire des compositions solides en maîtrisant des accords dissonants et autres contre-temps abrasifs, qui laissent entrevoir une organisation complexe où plusieurs mélodies se succèdent. La maxime des parisiens se forge, à l’effigie du graphisme aux couleurs ardentes de leur opus, avec des guitares qui se font embrasantes autour de multiples solos et effets de pédales, des intros questionnantes qui nous laissent dans l’expectation et des titres violents. “Vanished Gravity”, l’un des morceaux forts de l’essai, se voit renforcé vocalement par la voix caverneuse de Vasco Ramos (chanteur de More Than A Thousand), et semble ainsi réunir deux frères infernaux dans une composition puissante, aux rebondissements multiples. Outrepassant des moments d’accalmie, les deux chanteurs growlent jusqu’à s’en écorcher la gorge, le tout, mené par un afflux sonore et rythmique qui nous martèle la tête et l’esprit. La puissance sonore du quintette nous laisse toutefois profiter de l’apaisement de “Breathe” au son pur, aérien et au goût post rock; mais cet apaisement ne semble être là que pour raviver le feu de l’ensemble. La délibération du disque se finalise avec “Silent Wait Of Careless Streets”, un titre forgé par le scream et des montées de guitares calcinantes, qui couve derrière ses 9 minutes 30, un nouveau fragment de morceau. Sous ses airs d’apparition fantômatique, cette piste cachée n’est pas plus calme que les douzes précédentes; Darkness Dynamite entend bien nous laisser à l’envers. C’est ainsi comme un spectre qui disparaît, que la chanson, en même temps que l’album, s’achèvent.

L’univers sonore riche qu’expose “Under The Painted Sky” offre des chansons vivantes, riches et incandescentes, qui constituent l’identité musicale vers laquelle semble s’orienter la formation dans ses compositions. Un album convaincant qui propulse indéniablement Darkness Dynamite dans une nouvelle direction qui n’est pas sans nous enthousiasmer.

Informations

Label : At(h)ome
Date de sortie : 13/05/2013
Site web : www.darknessdynamite.com

Notre sélection

  • Under The Painted Sky
  • Vanished Gravity
  • Silent Wait Of Careless Streets

Note RUL

4/5

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