Chroniques

Amaranthe – Maximalism

Formé en 2008, ce groupe dano-suédois a su se faire remarquer rapidement grâce à son style mixant metal, pop, melodeath et electro. “Maximalism” est le nouvel et quatrième album de cette formation caractérisée par la présence de trois chanteurs aux timbres de voix très distincts. Une fois de plus, le sextette ne laissera personne indifférent avec ce douze titres.

L’ensemble s’ouvre sur un son électronique au rythme très rapide puis enchaîne avec la guitare électrique. On reconnait d’emblée l’univers pop melodeath qui a fait la réputation d’Amaranthe. La voix féminine qui apparaît étonne par sa douceur. Elize Ryd, par son timbre de voix accrocheur et enjôleur, est un pilier, voire même l’identité du groupe. Sans elle, les mélodies n’auraient sûrement pas le même impact. C’est justement cette voix, dans cet univers metallisé, qui étonne et fait écho. D’ailleurs, on pourrait croire entendre la voix de Sia ou même de Rihanna sur “Fury” et “That Song”.

Dans l’ensemble, les structures de chant sont quasiment identiques d’une chanson à une autre : les parties heavy, souvent placées au pont ou en pré-refrain, sont chantées en guttural par Henrik Englund Wilhemsson, les couplets et les refrains par Elyze Ryd, et quelques couplets par Joacim “Jake E” Lundberg, dont la présence se fait rare sur ce disque. Au passage, on doit l’avouer, on ne comprend toujours pas sa contribution dans le groupe : son chant est correct mais est loin d’être fantastique et d’apporter une vraie valeur ajoutée aux morceaux.

“Boomerang” est également un titre accrocheur et entêtant par sa mélodie et ses échos répétitifs. Même chose pour “21” qui possède un air de déjà-entendu.

On retrouve les mêmes éléments sur ce “Maximalism” : un rythme accéléré mis en avant par des sonorités électroniques, un refrain collectif et entêtant, des parties légèrement ralenties en guise de pont. Mais également des thèmes communs faisant toujours référence à la vitesse : “Fury”, “Faster”, “Supersonic” ou encore “Limitless”. Les outros, quant à elles, sont peu travaillées et se terminent brutalement la plupart du temps. On doit l’avouer à contre-coeur, cet album est l’exemple parfait de ce qui se fait de plus commercial dans le metal.

À la première écoute, on ne comprend pas. À la deuxième, on adore ou on déteste. Chacune des chansons extraites de cet effort studio pourrait sans prétention représenter la Suède ou le Danemark au concours de l’Eurovision et le gagner grâce à ses refrains collectifs, entrainants et énergiques. Dire qu’Amaranthe est du metal serait exagéré, à l’inverse, prétendre que cela n’en est pas, serait mentir. Certains y verront un phénomène commercial qui veut bouleverser les codes traditionnels du genre et d’autres un groupe unique ayant créé un style hybride dont ils sont les seuls représentants. Son succès s’explique donc par le fait qu’on ne puisse pas le mettre dans une case.

“Maximalism” semble avoir été beaucoup plus influencé par la tendance musicale actuelle en prenant une direction pop que les précédents n’avaient pas. Cependant, il y a toujours ces influences et ces parties metal dans les rythmiques et les riffs de guitare. Comme d’habitude, les mélodies sont bien rodées : elles accrochent et restent facilement en tête. Cet essai est une dose auditive de vitamines dont on ne se lasse pas mais les chansons passeront vite aux oubliettes. Il s’agit d’un bon album qui s’écoute facilement sans pour autant être une référence du genre.

Informations

Label : Spinefarm Records
Date de sortie : 21/10/2016
Site web : amaranthe.se

Notre sélection

  • Fury
  • Maximize
  • That Song

Note RUL

3.5/5

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