BlogSlideshow

Top 10 des morceaux de Indochine

Avec plus de quarante ans de carrière et plus d’une centaine de morceaux écrits et composés, Indochine est LE pilier du rock français. La tâche de lister dix titres dans un top était ardue ! Petit tout d’horizon de la carrière du groupe de Nicola Sirkis avec un top loin d’être exhaustif.

N°10 – Punishment Park

1990 est signe d’un gros changement pour le groupe français. Désormais devenu un trio avec le départ du saxophoniste Dimitri Bodianski, Indochine doit rebondir. Ainsi naît l’album “Le Baiser”, probablement le plus mature et le plus doux amer des disques d’Indochine. Traitant des thèmes de la séparation et s’inspirant beaucoup des textes de Cendrars ou de Salinger, Nicola Sirkis aborde des thèmes plus adultes.

“Punishment Park” avec ses premières phrases chantées par Juliette Binoche et son piano entêtant vous prendront aux tripes avec beaucoup de sincérité et d’émotion.

Allez jeter une oreille sur “More…”, ou “Les Plus Mauvaises Nuits”. Brisage de cœur garanti.


N°9 – Les Tzars

Single issu du quatrième album de groupe, “7000 Danses”, “Les Tzars” tranche avec la discographie colorée entamée par le groupe dès 1981. En 1987, le disque a été particulièrement mal reçu par la critique et par une partie des fans. Pourtant ce serait franchement dommage de passer à côté du morceau. Dans une veine plus rock et enlevée, avec une orchestration riche et des chœurs tantôt orientaux, tantôt russophones, le morceau nous narre l’histoire des Tzars; appellation vague, comme les paroles de la chanson, qui sert à Nicola Sirkis à nous raconter sa vision du monde et de son histoire. Mêlant allégrement sadomasochisme, socialisme et guerre mondiale, un morceau immanquable pour qui veut comprendre l’évolution de la carrière de la formation à la toute fin des années 1980.


N°8 – Alice & June

Inspirée par “Alice Au Pays Des Merveilles”, mais plus versée sexe/drogue/rock n’roll que son illustre modèle, Nicola Sirkis livre avec le titre éponyme une version plus trash du Pays Des Merveilles.

Embrassant encore une fois tout au long de l’album et du morceau le mal-être adolescent, la sexualité, la noirceur de la société et l’incompréhension des adultes, l’album est une descente aux enfers tragique. Tellement emo en 2005.

“Alice & June” est un pur morceau rock. Efficace avec ses riffs de guitare agressifs, sa batterie tambourinante et ses “ouh ouh” tapageurs, on est assommé de son jusqu’au pont offrant un léger répit. Une bombe rock incontournable et un tube en concert.


N°7 – Karma Girls

L’amour de l’Asie traverse la totalité de la discographie d’Indochine. Ici, pas question de l’Indochine. Mais plutôt de l’Inde, sur un texte écrit par Jean-Louis Murat (qui avait déjà écrit “Un Singe En Hiver”).

Les rythmiques orientalisantes, le texte positif et le crescendo tout au long du morceau en font un titre un peu à part entière sur “13” (2018). Malgré tout, c’est une très jolie pépite perdue au milieu de morceaux plus électroniques et rock, synonyme de la richesse musicale du groupe et de la curiosité insatiable du binôme Nicola Sirkis-Oli De Sat.

Une parenthèse positive et lumineuse.


N°6 – 3e Sexe

Véritable hymne à la tolérance qui a reçu un accueil houleux de la maison de disques en 1986, “3e Sexe” et sa rythmique qui a un peu vieilli reste un titre qui fleure bon les années 1980. La diction particulière de Sirkis, la batterie en grande forme et le texte traitant de garçons qui se maquillent et de filles habillées comme des garçons a fait l’effet d’une bombe à son époque.

C’est un titre solide, lumineux, riche et dense. Un morceau comme pierre angulaire des combats d’Indochine, le tout enrobé d’une sensibilité pop dansante et sucrée.

Preuve de sa pertinence en 2020 : Le groupe vient de sortir une reprise avec Christine & The Queens. Le combat pour l’acceptation n’est toujours pas terminé.


N°5 – Stef II

Sorti après le décès de Stéphane Sirkis, “Dancetaria” (1999) est une sorte d’album testamentaire (Stéphane Sirkis a en effet enregistré quatre maquettes pour lesquelles il sera crédité de manière posthume). Il signe l’arrivée au sein du groupe d’Oli De Sat, pilier d’Indochine à partir des années 2000.

A grand renfort d’électronique et de synthétiseur, le son de “Dancetaria” s’inscrit durablement dans la carrière et la discographie d’Indochine. Quelques titres en font d’ailleurs un disque sur lequel il faut se pencher, ne serait-ce que par curiosité : “Dancetaria” avec sa longueur de 7min25 quasiment instrumentales ou “Juste Toi Et Moi” et son histoire tragico-romantique.

“Stef II” et sa ligne de basse entêtante en fait un morceau quelque peu en décalage du reste de l’album. Cette espèce de bruit de ressort brut surprend dès le début du titre. Mais c’est finalement une vraie réussite, et le son rock terriblement exaltant du morceau l’emporte. Le meilleur est au milieu du titre, sur ce pont rallongé presque jusqu’à l’usure, avec un crescendo infernal qui explose aux oreilles de l’auditeur.


N°4 – J’ai Demandé A La Lune

Après plusieurs années dans le creux de la vague malgré des albums très intéressants (“Dancetaria”, “Le Baiser”), Indochine revient sur le devant de la scène via “Paradize” (2002). Surfant sur la vague emo goth des années 2000 et riche d’une esthétique et d’un son particulièrement alléchant, le groupe signe ici son renouveau. Nicola Sirkis explore tout au long de ce nouveau disque des thèmes qui vont parler à une population adolescente qui se retrouvera dans les textes : le mal être, le sexe, la religion.

“J’ai Demandé A La Lune” est désormais un incontournable des setlists des concerts d’Indo. Composée par Mickael Furnon de Mickey 3D, sa ritournelle électronique et ses paroles simplistes en font un tube immédiat pour les radios et les médias français. Une petite perle musicale entêtante.


N°3 – College Boy

Le harcèlement scolaire est un thème cher au cœur d’Indochine. “College Boy”, avec son clip réalisé par Xavier Dolan a fait exploser aux yeux du grand public cette souffrance qu’endurent certains enfants. Loin de choquer gratuitement, ce que le groupe ne fait jamais sans une idée derrière la tête, il reflète parfaitement “Black City Parade” sorti en 2013. Un album crépusculaire, à l’image de sa pochette, froid, électronique mais néanmoins d’une très grande richesse musicale.

Ici, cette petite ritournelle entêtante new wave, sur fond de texte portant sur la sexualité et la violence, marque durablement l’esprit de l’auditeur. Avec un crescendo glacial à coups de synthétiseur, c’est indiscutablement l’un des meilleurs titres du groupe pour les années 2010.


N°2 – L’Aventurier

Bijou pop emblématique des années 1980, un tube sautillant et optimiste, Indochine marque durablement le paysage avec son deuxième single.

L’histoire de Bob Morane et de ses acolytes se baladant dans le monde entier et livrant une guerre sans merci contre le crime et le mal en fait un morceau ludique et accrocheur. On retrouve ici la marque de fabrique des débuts du groupe : une pop légère mais léchée, des histoires de voyage toutes plus fantastiques les unes que les autres (“Kao-Bang”, “Salômbo”, toutes capables de nous faire voyager dans des contrées exotiques). Le tout enrobé d’une diversité de notes plus ou moins asiatiques, se rattachant aux premières influences de Nicola Sirkis : Duras et son image fantasmée de l’Indochine.

Impossible de passer à côté de ce titre aux mariages, baptêmes et autres évènements de la vie, même en 2020.


N°1 – Trois Nuits Par Semaine

Petite entorse avec “Trois Nuits Par Semaine” : le titre n’est jamais sorti en single puisque c’était la face B de “3e Sexe”. Mais vu l’impact de ce titre et son efficacité, ce serait dommage de l’écarter du top.

C’est la quintessence d’Indochine dans les années 1980 : l’attrait asiatique car fortement inspiré par “L’Amant” de Marguerite Duras; le sexe, déjà très évoqué au fur et à mesure des singles sortis auparavant; un son pop/new wave efficace et entraînant.

Tirant la bourre à “L’Aventurier” lors des concerts, la chanson est probablement aussi intéressante et aussi bien construite, car sortie un peu plus tard. Le groupe avait pu travailler le son pour en faire un petit bijou d’électronique et de rythmique imparable.

Nous faisant voyager dans la pénombre chaude et moite de cette chambre, au sein de laquelle il se passe des choses d’une douceur et d’un érotisme sans nom, le titre nous enlève avec son pont incroyable et avec ses bruits métalliques rythmant les fins de couplets, comme le décompte d’une horloge indiquant la fin de la nuit des amants de la chanson. Pour recommencer, encore et encore, jusqu’à atteindre trois nuits par semaine.


Les compilations “Singles Collection (2001-2021)” et “Singles Collection (1981-2001)” sont toujours disponibles.

Site web : indo.fr

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.