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The Idol : entre hypersexualisation et satire

RockUrLife a analysé attentivement les deux premiers épisodes de la sulfureuse série The Idol, présentée avec éclat lors du prestigieux Festival De Cannes. Abel Tesfaye, plus connu sous le nom de scène The Weeknd, a coproduit et coscénarisé cette ambitieuse œuvre. La question qui se pose alors est de savoir si elle mérite réellement toutes les critiques acerbes dont elle fait l’objet.

Une hypersexualisation omniprésente

D’emblée, The Idol présente une hypersexualisation déconcertante. Dès les premières minutes, Lily-Rose Depp apparaît dénudée, posant de manière lascive devant l’objectif. Son personnage incarne une chanteuse qui tente de retrouver le succès après une période de détresse psychologique, évoquant ainsi les parcours tourmentés de nombreuses icônes de la pop. Des clins d’œil subtils à des figures telles que Britney, Madonna, Miley et Lady Gaga se manifestent, rendant hommage aux générations successives de divas musicales.

Une satire qui sombre dans les excès

Bien qu’elle se revendique satirique voire cynique, la série a du mal à éviter les raccourcis narratifs et les dialogues superficiels. Toutefois, la performance de Lily-Rose demeure le véritable joyau de The Idol. Elle incarne avec conviction un personnage qui se révèle tantôt candide, dépressif ou séducteur, méritant ainsi d’être soulignée. Cependant, il faut attendre la moitié du premier épisode pour que la tant attendue rencontre avec Tedros (interprété par The Weeknd) se réalise enfin. Malheureusement, l’alchimie entre les deux protagonistes laisse à désirer.

Un jeu de manipulation grossier

The Idol s’engage également dans un jeu de manipulation grossier. Tedros fait son entrée chez Jocelyn, vêtu de noir de la tête aux pieds, arborant un regard sinistre. Ce cliché de l’homme charismatique et mystérieux devient le fondement d’une relation de domination et de soumission avec la jeune chanteuse. Il se montre autoritaire et encourageant, laissant entendre qu’il détient la clé pour réveiller en elle la véritable artiste qui sommeille. Bien que l’idée d’une relation avec un pervers narcissique incarné par Abel Tesfaye puisse séduire sur le papier, la réalisation s’avère décevante.

Une forme qui prédomine sur le fond

La série s’embourbe dans une surenchère de scènes de nudité, de dialogues érotiques risibles et d’une interprétation peu crédible de la part de l’acteur. Tout cela s’éloigne considérablement du fantasme érotique qu’elle aurait pu susciter. Pire encore, le spectateur peut éprouver une gêne certaine pour les acteurs qui s’efforcent vaillamment de donner vie à un matériel dramatiquement déficient. Bien que Sam Levinson soit réputé pour son attrait pour l’exposition des corps et leur objectification, The Idol peine à reproduire le succès d’Euphoria, où cette approche était soutenue par un fond captivant et portée par un casting formidable.

En attente de réponses captivantes

Si les deux premiers épisodes posent les bases d’une relation malsaine et toxique, il semble que la série ne parvienne pas encore à aborder ce sujet avec la justesse qu’il mérite. Peut-être que les quatre épisodes suivants nous révéleront des éléments de réponse plus captivants et approfondis. Nous attendons avec impatience ces développements potentiels qui, espérons-le, sauront éveiller notre intérêt.

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Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !