
Clisson, Hellfest 2025, un programme, des festivaliers, et de la bagarre pleine d’amour.
L’édition 2025 du Hellfest Open Air Festival approche à grands pas. Il est l’heure pour la rédaction de RockUrLife, de vous partager nos attentes, et tout plein d’autres choses, avant de fouler les terres sacrées de l’Ouest.
Les attentes et les -déjà- déceptions de Marion
Refused : C’est la tournée d’adieux pour le groupe suédois qui nous disait lors de son dernier passage au Hellfest qu’ils ne reviendraient pas tant qu’il n’y aurait pas plus de femme sur scène. C’est chose faite cette année avec une Mainstage dédiée aux groupes portés par des frontwomen le vendredi. Refused sur scène c’est délicieusement violent, intelligemment engagé et un concentré d’énergie à ne pas rater. Ils feront figure de vétéran le dimanche sur la MS2.
Muse : Evidemment, Muse au Hellfest ça fait réagir. Le groupe tant chéri du début des années 2000 qui a sombré dans une grandiloquence folle au fil des ans mais qui possède tous les atouts pour réussir un show spectaculaire. Car Matthew Bellamy & Co sont tout de même adeptes des grands évènements. On se souvient de la prestation aux J.O. à Londres, au Stade de France, etc. Mais surtout, ils ont dans leur discographie des morceaux bien rock qui pourraient exploser au Hellfest avec une basse bien remontée !
A Day To Remember : Les rois de la fusion pop punk/metalcore ont assuré le show au Slam Dunk France mais on en redemande toujours plus. La setlist, c’est banger sur banger. La scénographie c’est ambiance kermesse joyeuse. La performance c’est que du bonheur.
Russian Circles : Le trio magique est en tête d’affiche de la Valley. Russian Circles en live c’est épique, c’est passer de gros riff bien heavy à des pics de délicatesse rêveuse. Une parfaite manière de conclure un samedi soir au Hellfest.
Les déceptions :
- Le running order du Hellfest amène ses choix douloureux, cette année grosse déception de ne pas pouvoir voir Whitechapel et Knocked Loose.
- La Valley reste sans tente, ce qui veut dire que l’on va continuer à entendre les échos des mainstages depuis la zone et surtout il n’y aura pas cet effet cocon que procure la tente pour favoriser des ambiances plus intimes, plus posées.
- Bon rétablissement à Fœtus et bonne chance à Rise Of The North Star pour la reprise du slot.
Premier Hellfest pour Geoffrey
Pour ma première expérience en terre clissonnaise, après une quinzaine d’années de festivals, je suis curieux de découvrir si l’événement est à la hauteur du mythe que je me suis construit. Dans un paysage hexagonal frileux en matière de rock et de metal, l’événement clissonnais fait aujourd’hui figure d’oasis pour les amateurs de guitares saturées. Dès lors, je ne peux que me réjouir d’y croiser des figures plutôt mainstream, comme Muse ou Linkin Park.
Non contents de m’avoir ouvert les portes de la scène alternative à mon adolescence, ces groupes continuent donc de m’accompagner vers de nouveaux horizons. C’est ainsi que je me surprends à attendre avec impatience la soirée du samedi sur la scène Altar, pour un trio de metal progressif (The Ocean, Vola et Leprous) bien éloigné de mes “valeurs sûres” d’origine. Je pense notamment à Airbourne, Royal Republic ou encore A Day To Remember, qui constituent de formidables ambassadeurs pour séduire de nouveaux adeptes. En définitive, j’ai hâte de revivre cette sensation unique : celle de tomber sur de nouvelles pépites, au hasard d’une rencontre provoquée par la présence d’un artiste ayant motivé ma venue.
Amira Elfeky : Étoile montante de la scène gothique, la jeune femme de 23 ans foulera la Mainstage, en symbole d’une génération qui se retrouve autant dans les sonorités brutes à la Deftones que dans la pop de Lana Del Rey. Face à l’enjeu du renouvellement du public et des figures de la scène, elle constitue une porte d’entrée au potentiel intrigant. Au sein d’une MS2 dédiée aux artistes féminines, Amira Elfeky fait figure de curiosité.
Teen Mortgage : L’un des plaisirs d’une affiche aussi tentaculaire que celle du Hellfest, c’est de préparer sa venue en fouillant dans la multitude de scène à la recherche de pépites. Dans le cas de Teen Mortgage, il suffit de regarder le premier créneau sur la Warzone, scène dédiée au punk, pour trouver de quoi s’enthousiasmer. Sur scène, le duo américain déchaîne une puissance qui dépasse largement leur format réduit. On retrouve avec délice un son garage imprégné d’éléments surf punk. Si vous cherchez à lancer cette édition avec une première claque punk survoltée mais néanmoins mélodique, vous serez au bon endroit.
Turnstile : Il y a quelque chose d’assez étonnant à retrouver Turnstile sur la Warzone. Non pas que leurs compositions hardcore ne collent pas avec l’esthétique de cette scène. Mais au vu de la renommée désormais acquise par le groupe, atteindre la bande de Baltimore sur une scène annexe risque de constituer un véritable parcours du combattant. Il faut dire que sa réputation de bête de scène n’est plus à faire, entre communion totale et chaos maîtrisé. S’ouvrant à de nouvelles influences, le concert au Hellfest sera l’occasion de découvrir les nouvelles compositions de NEVER ENOUGH, prévu pour le 6 juin. Un set à vivre au cœur du pit !
Imminence : Groupe dont la hype progresse de manière irrésistible, Imminence arrive avec l’étiquette de sensation. Les Suédois font souffler un vent frais sur le metalcore moderne, en conjuguant breakdowns irrésistibles et mélodies inspirées. Le tout, sublimé par des passages au violon. On ne saurait que trop vous conseiller de vous attarder sur un son oscillant entre violence maîtrisée et charge émotionnelle pure. Préparez-vous à planer, le décollage est imminent !
Un Hellfest de vétéran pour Fabien
Ayant déjà fait 10 Hellfest depuis 2008 (celui-ci sera donc le 11e), et de par mon âge que certains qualifieraient facilement “d’avancé” (non !), je fais donc un peu office de vétéran. Par conséquent, les attentes à proprement parler sont forcément moindre, les groupes me restant à voir au moins une fois sur scène sont soit décédé (Van Halen, le drame de ma vie) ou ne sont pas à l’affiche cette année (Obituary, Faith No More par exemple). Mais pas d’inquiétude, le plaisir est toujours là, la qualité intrinsèque du meilleur festival de France n’étant plus à démontrer à personne.
Niveau des attentes principales, je citerai Till Lindemann se produisant sans Peter Tägtgren (Pain, Hypocrisy, ex-Lindemann). Cela sera tout de même étrange de le voir sans son acolyte fondateur sur scène, ainsi que sans les musiciens de Pain. Il y a également les Suédois de Royal Republic qui, après un excellent dernier album Lovecop, devraient bien mettre l’ambiance sur la MS (et je ne les ai jamais vus surtout !).
J’attends également les excellents mais éternellement sous-estimés Audrey Horne (belle référence à Twin Peaks), qui jouent encore une fois très tôt, au grand dam de Torkjell “Toschie” Rød, qui avait par le passé exprimé vocalement son dépit mêlé de déception sur ce sujet (“chaque fois qu’on revient, on joue de plus en plus tôt… doit y avoir quelque chose que l’on fait mal…“), nos Frenchies de Novelists, qui vont défendre sur scène un nouvel album Coda avec une nouvelle chanteuse, Camille. Je finirai par les incontournables Leprous, des musiciens incroyables, avec en tête de gondole son génie Einar Solberg, qui alterne l’excellence avec une régularité déconcertante, que ce soit avec ce groupe, et avec sa carrière solo.
Par pure curiosité Heilung que je découvrirai, mais qui comme Wardruna il y a quelques années je pense, amèneront probablement une ambiance musicale, viscérale et nocturne incroyable en fin de MS.
Niveau déception, je mentionnerai l’horrible clash entre Royal Republic et Manegarm. Je pourrais également parler de l’affiche en terme global, avec des groupes certes toujours de qualité, mais dont la légitimité réelle peut poser question : Nous sommes le Hellfest, pas Rock En Seine ou Solidays… Cette année, on est bien loin de mon “affiche idéale“. Enfin, dernière petite critique sur le thème visuel de cette année “chair et ligament” que je trouve personnellement pas vraiment génial, mais qui va m’économiser pas mal d’argent côté merch.
Top 10 des groupes et artistes à ne pas louper selon moi :
- Muse
- Lindemann
- Novelists
- The Cult
- Judas Priest
- Freak Kitchen
- Satch/Vai Band
- Jerry Cantrell
- Dream Theater
- My Sleeping Karma
Des valeurs sûres et des découvertes pour Chante (oui c’est son prénom)
Je dois bien l’avouer : cette année, les clashs se font plutôt rares dans mon running order. Bonne nouvelle ? Si une partie de l’affiche est un peu en décalage avec mes goûts (ou mes préférences déjà bien saturées), 2025 sera l’occasion idéale de découvrir des groupes sur le moment. Quelques écoutes s’imposent avant le festival, bien sûr… mais la magie de ces événements, c’est aussi les découvertes en live. Comme Parkway Drive en 2018 – une immense révélation pour moi. Parfois, c’est le live qui nous saisit, nous accroche… et nous donne envie de plonger dans une discographie entière.
Black Country Communion : ENFIN ! Après tant d’années sans tourner, malgré des albums studio incroyables. Certes, le format festival ne sera peut-être pas l’idéal pour ce supergroupe… mais voir ces génies réunis sur scène, ça vaut à lui seul le déplacement. L’impatience est totale.
Hermano : La belle exclu’ ! John Garcia revient nous cogner la tête avec son desert rock, dans une Valley qui s’annonce déjà en fusion.
Jerry Cantrell : Son dernier passage sous la Valley était grandiose. Greg Puciato, électrique. Et depuis, un nouvel album solo, lui aussi excellent. Entre morceaux d’Alice In Chains et titres solo, ce set s’annonce imparable pour tout fan de heavy, de grunge et de guitares bien down-tunées. Il aurait clairement mérité une Mainstage.
Savatage : Plus de 20 ans sans venir en France. Un retour inattendu d’un monument du metal US. Jon Oliva ne sera pas de la partie, mais la curiosité sera forte samedi devant la MS2. Un moment rare à ne pas manquer.
Electric Callboy : La hypa ne cesse de monter autour du groupe allemand. De Eskimo à Electric, le virage est complet. “Hypa Hypa” a tout explosé. On ne va pas se mentir : on est là pour s’amuser et finir le jour 1 dans la bonne humeur. Découverts pendant le confinement (chacun son histoire… hein ?) ,leur ascension est folle. Et franchement, ça fait du bien de déconnecter pendant 1h30, de crier des paroles venues, parfois/souvent, d’un autre univers !
