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Finding Forest : Week #9

Toujours en tournée européenne, Forest Pooky et The Folk Machine traversent actuellement l’Allemagne et la Suisse à la recherche des meilleurs plats végétariens et des meilleurs coins où jouer. Spoiler : ils trouvent les deux quasiment à chaque fois.
 

Mardi 12 Décembre à 17h36, Salavaux, en Suisse. Je suis avec Ricklette, dans la cuisine de sa maison, dit “Le Trou”. Une maison qui transpire toute la bonne énergie des concerts donnés dans son grenier ces 3 derniers années. Il fait entre 10 et 15 concerts par an, le costaud. Le dernière fois qu’on s’est vu c’était au FEST, à Gainesville. Il avait été contacté par les gars d’Intenable pour les dépanner à la basse sur quelques dates. USA, Suisse… peu importe l’endroit, les passionnées se croisent de partout. Voilà ce qui rend le monde si petit !
 


Photo 1 : Dans la cuisine du Trou avant le concert, chez Ricklette.
 

Nous sommes toujours en route pour Hambourg, ville du FC St Pauli, club sportif célèbre dans le monde du punk pour ses positions anti-fascistes et anti-nazis, et son logo tête de mort. En arrivant tôt, Spike et Seth veulent faire une lessive. Les temps sont vestimentairement compliqués dans le van. Pour ma part, le temps libre me servira à trouver un petit resto vegan super cosy, calme et incroyablement bon. Un peu de solitude fait du bien aussi. On s’entend bien tous les trois mais voilà deux mois que je suis sur la route et on est toujours les uns sur les autres. On se rend au Monkey’s Music Club pour retrouver Ralf, le patron qui nous accueille, et qui fait ça bien. Plus tard, un certain Jörgen vient voir Seth. En discutant, il nous dit qu’il a passé le week-end en France avec les Spermbirds. Je lui explique que j’ai rencontré ce groupe en accompagnant les UncommonMenFromMars il y a quelques années. Là, le Jörgen bloque, penche la tête et fronce les sourcils. “Tu connais aussi les Not Scientists alors… ?”. On passera une bonne soirée à se raconter des anecdotes et à s’étonner, une fois de plus, de la taille réduite du nombre de gens qui vivent leur passion pleinement. Retour au Jolly Rogers, auberge tout proche du stade du St Pauli. Une douche et au pieu pour moi. Seth appelle sa copine qui est dans l’Alberta, et qu’il n’a pas vu depuis qu’il est parti en tournée, le 19 septembre… Spike lui, veut une barre chocolatée avant de se coucher. Le gars est gourmand. Il part donc seul dans les rue de Hambourg, juqu’à trouver la vie nocture de la rue Reeperbahn. La rue qui héberge aussi le quartier rouge de la ville. Il se fait approcher par un mec, un peu bourré affublé d’un ensemble de foot. Maillot et pantalon de survêtement. Il fait un high-five, lui met quelques légers coups de pied sur le ton de la blague et s’en va. Spike vient de se faire tirer son smartphone par un pickpocket. Au réveil, ce sera direction le poste de police qui, ironiquement, se trouve exactement en face de là où la scène a eu lieu. Bon, on va se faire des falafels avant de prendre la route, ça remonte toujours le moral.
 


Photo 2 : 1 – Notice dans les toilettes du Jollyday Inn. 2- Le Jolly Roger, St Pauli. 3- C’est bon pour le moral. 4 – Au Monkeys Music Club. The Folk Machine avec Ralf, le patron des lieux. 5 – Vu sur un immeuble du quartier.
 

Ce 7 Décembre, on se rend à Berlin ! On retrouve Arabell que j’ai rencontré à Albi, lors de la tournée de Frank Turner sur laquelle j’ouvrais en Mars dernier. Elle est venue me voir au stand après le concert en me disant qu’elle avait adoré mon set et qu’il fallait que je vienne en Allemagne. Ça tombe bien, lui dis-je, on est en train de monter une tournée pour la fin d’année. Elle me dit : “super !” Je lui dis : “Tu t’en occupes ?”. Elle me dit : “Ok !”. Elle s’occupera donc de cette date berlinoise. En approchant du Lidolino, on passe devant les nouveaux locaux du Ramones Museum dont le propriétaire et ami, Flo, nous avait fait jouer un set de Sons of Buddhaen  acoustique voilà quelques années. On se demande toujours pourquoi le Ramones Museum se trouve à Berlin, et non à New York ? Encore une histoire de passionnés et d’initiative, tout simplement. Le Lidolino est très intimiste, le concert est détendu. On ira au Bürger Meister manger des “Cheese Fries” en guise d’aftershow. C’est riche. Arrivée à l’auberge de jeunesse, la fatigue reprend le dessus. Je reconnais l’endroit ! J’y ai dormi, encore une fois, avec les Maladroit en 2011. On avait mangé des carottes sans les éplucher. Un souvenir inoubliable… ! Au comptoir, on me dit que la réservation faite et payée par la salle a été annulée… il est 2h du matin. On garde son calme !!! Il reste de la place. 3 lits dans une chambre de 6, la 209 où dorment déjà 2 personnes. On monte au second étage. La porte est fermée à clé. Je descend cherche un responsable qui remonte avec une clé. Elle ne fonctionne pas car ces “bloody backpackers” (comme dirait Peter Black), ont fermé leur porte à double tour en laissant leur clé dans la serrure. Je redescend donc une 3ème fois pour que l’on nous redirige vers la chambre 205. 8 lits dont 4 occupés. Il est 3h du matin… 11h, il faut rendre la chambre. Un petit déj plus tard, on fera une visite d’un des vestiges du mur de Berlin avant de prendre la direction de Hannover.
 


Photo 3 : 1- La devanture du Lido. 2- Le Ramones Museum. 3 – La table des carottes avec des gens. 4- Le Sunflower Hostel visité en 2011. 5 – The Folk Machine avec Arabell.
 

On quitte Berlin après y avoir passé 17 heures au total. Sur le chemin, on s’arrête voir un bout du tristement célébre mur. On fera un crochet par un Apple store pour que Spike apprenne que la garantie à laquelle il a souscrit ne couvre pas le vol. Il fumera quelques clopes à la suite les unes des autres. Il lui reste 23 mois de traites à payer. La route d’Hannovre s’ouvre à nous ! Steffie et Marc nous accueillent chez eux pour un concert en appartement. Fait amusant, Steffie a fait jouer les Not Scientists sur leur tournée avec les Flatliners en Septembre. Vous sentez que le monde devient encore plus petit ? Le couple a une multitude de consoles et les jeux qui vont avec. Mes démons me rongent…cela fait 3 ans que j’ai mis mes consoles de jeu de côté car trop chronophage mais j’adore ça. Je pourrais y passer la nuit. Heureusement pour moi, je suis suuuuuuper crevé ! Demain sera la plus longue route du tour, 530 km jusqu’à Saarbrücken pour la dernière date allemande.
 


Photo 4 : 1- The Folk Machine sur Potsdammer Platz. 2 – La plaque au pied du mur. Saarbrücken sera notre dernière étape allemande de cette tournée.
 

Spike et Seth profitent de se faire facilement comprendre, avant de retourner en France. Le concert aura lieu au Lugatura, et ce sera la dernière date du lieu. C’est un café qui se trouve dans un open space. Un concept plutôt cool mais ils sont mal situé et l’affluence est compliquée tout au long de l’année. Sebastien de PolarLight organise le plan et il le fait bien ! C’est la 3ème fois qu’il me programme et c’est à grand coups de hugs que l’on se retrouve. Jules de Trucks and Travels ouvrira la soirée. Une très agréable surprise. Le gars a une super voix, un bon rythme et une assurance qui nous captive. L’after se fera dans un bar où bosse la copine de Seb. Et comme par hasard, elle bosse avec Lee, le chanteur des Spermbirds… (je me sens en peu serré dans ce petit monde…). Lee ne sera pas au service ce soir, dommage. Ça fume dans les bars allemands, ça prend pas mal la gorge. Spike sera chaud pour faire un babyfoot. Les parties s’enchaîneront pendant presque 1h. Ben Road Trip qui est venu sur la date nous rejoint avec des potes qu’il s’est fait au FEST 2016. Il a, de toute évidence, passé une bonne soirée lui aussi ! Je quitte l’équipe pour aller me coucher. Ils continueront jusque 5h du mat. Départ 10h ce dimanche 11 décembre, pour Strasbourg. Il neige vraiment beaucoup. Le van est complètement recouvert. Je passe un petit coup de skype à ma Douce, à la Réunion, pour lui rappeler au bon souvenir des hivers froids. Elle est en débardeur, lunettes de soleil à l’intérieur de la case pendant que moi, je marche les pieds mouillés dans la neige, bravant le vent glacé, me gelant les doigts à déneigner le van…Je la rejoins dans une semaine. On a hâte. La route pour quitter l’Allemagne est blanche, et avec nos pneus été, on espère arriver rapidement sur l’autoroute en espérant que ce soit dégagé. Ça va rouler sur une seule voie jusque Strasbourg, tout le monde roule doucement et prudemment.
 


Photo 5 : The Folk Machine au Ligatura, Saarbrücken, Allemagne.
 


Photo 6 : Dans Saarbrücken au départ pour Strasbourg.
 

On arrivera chez Baloo après 3h de route. Je me souviens de la première mini -tournée que j’ai fait avec les Pookies. Ce sont Baloo et Getz qui nous ont calé à Illkirch (?) dans un bar avec Sunked of All, leur groupe de l’époque. On était accompagné de Ed Scientists et des Flying Donuts. C’était en 2001 ou 2002. Le même soir à la Laiterie jouait The Darkness. Alors on a donné notre concert, remballé en vitesse et filé à la Laiterie. Un peu speed quoi ! Ce soir on est dans la prise de temps. Spike et Seth partent se balader, je leur indique la cathédrale et l’horloge astronomique. Ils se tromperont de route et visiteront une autre église sans s’en rendre compte. Du coup, ils reviennent déçus. Le monde arrive et la vue de têtes connues me met du baume au cœur. Le Nico des Los Dissidentes del Sucio Motel arrive juste avant mon set. Il a entrepris un projet qu’il appelle “Sapiens”. C’est un projet qui regroupe 10 chanteurs de la scène metal/gros rock française et qu’il fait chanter sur des compos à lui. Je suis un peu un exception vu mon rapport limité au chant metal. Je vais devoir me coller à ça en rentrant à la Réunion. Petit repas fait de lasagnes veggies, sans gluten ni oignon pour satisfaire toutes les contraintes alimentaire de The Folk Machine crew et au pieu ! Demain, on part en Suisse !
 


Photo 7 : Parce qu`à Strasbourg, au marché de noël, on légitime le mensonge aux enfants.
 

On quitte Strasbourg pour La Chaux de Fonds. Passer la douane suisse avec le merch est toujours quelque peu hasardeux. Soit on paye les taxes de tous nos articles, et on récupère les taxes sur les invendus, plus des frais qui m’échappent. Donc, on tente de passer par les petites routes. Cela nous a mené à prendre la route de Saint Louis, puis Delémont jusqu’à notre destination. Encore une fois, nous avons des pneus d’été, et cette route comprend des cols jusqu’à 1100m. Je le sais parce que mon GPS a un altimètre. On est en pleine tempète de neige, la route est un peu gelée mais le traffic nous permet de rouler à vitesse constante. Je ne freine qu’avec le frein moteur, je me fais deux, trois frayeurs sans laisser transparaître à mes camarades que je pense qu’on n’est pas en bonne situation. On finit par arriver au Silo, nouveau lieu de notre cher Becky ! Elle est vraiment cool et est une excellente patissière ! Kevin nous accueille et s’occupera de nous pendant notre court séjour sur La CDF. J’engloutis tout d’abord 3 cookies au chocolat fait maison. On s’installe, le coin concert est cool. De petites lumières posent l’ambiance et on passe un super moment. La neige tombe toujours. On croise les doigts pour que cela se calme demain…
 


Photo 8 : La pomme du matin à la Chaux de Fonds.
 

Pour sortir de la Chaux de Fonds (1000m d’altitude), on passe un tunnel. L’altimètre dégringole rapidement et on en sort à 700m ! Super !!! Ça fait plaisir de voir le bitume ! On se rend chez César, dit Ricklette pour le dernier concert Suisse. Ça joue dans le grenier de cette maison plus qu’accueillante. Cela fait plusieurs années que j’entends les groupes me dire qu’ils ont joué chez un Suisse, à Salavaux, et que c’était Ze Place to Be ! Effectivement, ils avaient raison. Les gens répondent présents pour le concert. Andy and the Outsiders ouvriront la soirée. Andy me rappelle qu’on a joué ensemble à Lausanne quelques années auparavant, dans un local de répète. Je m’en souviens, c’était bien fun ! Encore une bonne soirée au compteur. On retourne en France demain, à Chamonix, retrouver la fine équipe des 95C !
 


Photo 9 : Chez Ricklette. La salle de concert est sous les combles.
 


Photo 10 : Forest no eyes, et Ricklette King of Salavaux 
 

Je finis ce blog dans le van. On va faire un petit détour pour nous rendre à Chamonix, histoire de rester sur l’autoroute et éviter les cols… Il me reste un blog pour clôturer ces deux mois de tournée. Je vous écrirais la prochaine de la Réunion ! À la semaine prochaine si vous le voulez bien.
 

Forest
Près de Genève
13h30, mercredi 13 décembre 2017