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Cover Story #11 : Nine Inch Nails – The Downward Spiral

L’occasion du trentième anniversaire du cultissime The Downward Spiral de Nine Inch Nails mérite un petit retour dans le passé pour explorer une pochette d’album aussi unique que fascinante.

L’album

Sorti le 8 mars 1994, The Downward Spiral est le second disque studio du groupe américain Nine Inch Nails, dirigé par le talentueux Trent Reznor. L’album, reconnu pour son innovation sonore, dépeint la descente aux enfers d’un homme jusqu’à son point de rupture. Trent Reznor a conçu ce disque après une période de désillusion croissante où il a commencé à se sentir de plus en plus aliéné. L’ensemble est le produit d’un moment de lutte personnelle pour Reznor. Il s’en sert pour canaliser ses combats contre la dépression et la dépendance plutôt que de se tourner vers des médicaments. L’enregistrement a eu lieu dans une maison chargée d’histoire, le site du meurtre tragique de Sharon Tate par la famille Manson. Un endroit choisi pour son ambiance et son acoustique, malgré le poids historique du lieu.

L’artiste : Russell Mills

Pour la pochette de l’album, Reznor a fait appel à Russell Mills, un artiste britannique connu pour ses collages complexes. Mills avait déjà établi une réputation solide grâce à ses œuvres d’art pour des couvertures d’album et de livres. Dès les années 1980, Mills recevait des commandes pour concevoir des pochettes d’album et de livres. Il a évolué d’un style de dessin et de peinture traditionnel vers un style de collage plus abstrait. Il incorporait souvent des éléments organiques et des matériaux issus de la nature. Sa capacité à créer des images qui reflètent les sons parfois ambiants des albums pour lesquels il conçoit des couvertures a fait de lui un choix naturel pour des artistes tels que Brian Eno, Cocteau Twins et David Sylvian. Ces différents projets démontrent la cohérence esthétique du travail de Mills, que l’on peut retrouver tel un catalogue raisonné sur son site internet.


La cover

Reznor souhaitait que l’artwork évoque l’usure, la blessure et la décomposition, qui résonnaient avec les idées sous-jacentes de l’album. Mills, ayant reçu carte blanche et une liste de mots-clés de Reznor, a créé une œuvre intitulée Wound. Pour ce faire, il utilise une variété de matériaux pour capturer la complexité du disque. Cette œuvre a nécessité environ deux semaines de travail. Elle mélange du bois, du plâtre, des métaux rouillés, des insectes morts, de la cire, des vernis et même le sang de l’artiste. Un combo unique qui encapsule de manière viscérale l’essence de The Downward Spiral.


Le résultat évoque à la fois des zones de blessures béantes et des zones de cicatrisation en progression. Mills crée ainsi une impression de corps à vif. Il traduit de manière physique les intentions musicales de l’album. Chaque petit détail enrichit l’œuvre d’une couche supplémentaire de profondeur. L’artwork de The Downward Spiral ne se limite pas à la seule pochette de l’album. Mills a produit une série de vingt-cinq pièces multimédias. Reznor a pu choisir les différents éléments liés à l’album, tels que le livret et les singles. Cette collaboration entre Mills et Reznor illustre la façon dont l’art visuel et la musique peuvent se compléter pour renforcer l’impact émotionnel d’une œuvre.

Russell Mills, Wound, Détail © Russell Mills

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Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !