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Finding Forest : Week #8

Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas et, pendant que certains s’adonnent tant bien que mal aux préparatifs de celles-ci, d’autres comme Forest parcourent des centaines de kilomètres à la découverte des différents marchés de Noël des régions environnantes. Et pour donner des concerts, bien sûr !
 

C’est au dernier étage de la maison de Hannah, qui nous héberge ce soir, que je vous écris ces quelques lignes. Je suis à Göttingen, ville allemande et pôle universitaire. J’apprends que 42 prix Nobel sont issus de ses murs académiques. Enseignants et étudiants confondus… Peut-être sommes-nous hébergés ce soir par une future figure mondiale en devenir ?! En attendant, qu’elle touche ses 880 000€, on est bien content qu’elle nous lâche un bout de clic-clac pour la nuit !
 


Photo 1 : Patate du soir, ça pique.
 

Ce 29 novembre, nous sommes donc à Lille. Voilà 2 ans, au moins, que je n’y ai pas joué en solo. C’est un vrai plaisir de revoir les amis du Nord, des Payots-Surma à leur Fils Dewarlaing, au J. Robin (pas l’américain, il manque un “s”) qui s’occupe de nous sur cette date. Après notre session épique dans les studios de Radio Campus, on trace au Bubble Café. Les dieux du parking sont de notre côté. Une place est libre juste devant. Se garer reste la chose la moins excitante en tournée. Je découvre le lieu pour la première fois. En passant la porte, je me retrouve dans un centre de jeux d’arcade ! Ça clignote et sonne dans tous les sens. Une fois passé la pièce principale, on trouve une scène au fond du lieu. On est dans le Geekisme total ici, et j’aime bien ça ! La déco est faite de figurines et peintures murales issues de l’univers des jeux vidéo mais aussi de films cultes. Pendant le set de Seth, je vois Spike – dont les pupilles ont pris forme d’étoiles – qui se fait un Mario Kart 8 en attendant son tour sur scène.
 


Photo 2 : Déco assez cool au Bubble Café.
 

Après une bonne nuit de sommeil chez notre cher Jérémy Robin, ça sort les guitares pour bosser les titres qu’on veut jouer ensemble et ajouter au set. On tente le tambourin, les œufs…mais de toute évidence, la percussion est un métier… Il est temps de se rendre à Bruxelles. Je reçois un texto du Roi de Belgique (cf. Charly Fiasco) qui me dit de passer récupérer les clefs d’une chambre à l’auberge de jeunesse. Une fois passé les embouteillages enneigés de la capitale européenne et trouvé une place de parking, l’auberge est en vue. Seth a commencé une série de photos sur cette tournée qu’il a appelé “Spike Holding Tiny Things” (Spike qui tient de toutes petites choses). Cette auberge nous rappelle la disproportion de notre ami américain face à certaines anciennes infrastructures européennes. Il passe à peine dans le couloir qui mène à la chambre 11 où nous passerons la nuit. La neige continue de tomber alors que nous arrivons au Foyer Solbosh qui se trouve dans le bâtiment F1 de l’université. Le responsable du lieu est pessimiste quant à l’affluence. Les premières neiges rebutent toujours les étudiants à sortir. On aura tout de même des courageux et fidèles qui braveront le temps au profit d’une soirée musicale fort sympathique. La neige s’est arrêtée au moment de charger le van. J’entends un bruit sourd à l’extérieur et un cri. Je me précipite en dehors de la salle pour trouver Spike, sur le flan quelques marches plus bas, ma guitare et un carton de t-shirts étalé un peu plus bas. Plus de peur que de mal. Il va sans doute boiter quelques jours. On fera tout de même les touristes le lendemain en visitant Grand Place, le marché de Noël et bien sûr, l’attraction #1, le Mannekin Pis.
 


Photo 3 : Spike holding tiny things. Photos de Seth.
 


Photo 4 : 1 – Le couloir de 50 cm de large de l’auberge de jeunesse. 2 – Manneken Pis en Chocolat. 3 – The Folk Machine à Grand Place. 4 – Manneken Pis déguisé en Oogie Boogie ?
 

On joue à Saarbrücken ce soir. La première fois que je suis allé au Devil’s Place, c’était en 2011. Je venais de démissionner de mon boulot de manœuvre maçon charpentier et je me trouvais dans une période de doute. La crise de la trentaine pointait peut-être le bout de son nez ? Il était temps pour moi de me lancer dans mon projet solo, et tenter d’en faire mon occupation à plein temps. J’accompagnais les Maladroit (groupe pop punk parisien avec des membres de Guérilla Poubelle, Dead Pop Club…) en tant que mec qui squatte le van, afin de fêter la fin de mon travail régulier. Arrivé au Devils Place, toujours en 2011, je finis tout de même à jouer quelques chansons dont “I hate xmas” (Sons of Buddha) car un des groupes locaux s’appelle “Christmas”. Je deviens très pote avec Max, le chanteur, suite à ça. C’est donc encore lui, 6 ans plus tard, qui nous accueille en ce lieu de pèlerinage, pour fêter les 30 ans d’Annika, sa copine. La boucle est bouclée !
 


Photo 5 : Fin de soirée au Devil’s Place, Saarbrücken. De g à d…euh…
 

Rendez-vous est donné ce samedi 2 décembre, au Fatal, sur le campus de Landau, à 19h30. Le GPS nous amène sur un grand parking sans issue. On demande notre chemin à un couple qui contacte un troisième homme, qui nous rejoint, et commence un moment assez cool. Les gars se mettent à trois pour nous aider. Spike et Seth restent dans le van, sur le parking, pendant que notre “communauté des 4” se met en quête pour trouver le lieu. On fera le tour des bâtiments pendant un bon quart d’heure avant de trouver l’entrée quasi secrète du Fatal. Mes compagnons me laissent. Je m’approche de la porte, assez content d’être arrivé, pour trouver une porte fermée à double tours… quelle peine fût la mienne dans ce froid qui me ronge les os. On va aller au marché de Noël du coup, trouver un truc à se mettre sous la dent. Aucun contact avec l’orga, pas de mail, ni numéro si ce n’est celui de Julia qui a calé la date, mais a refilé le bébé à Danny, qui lui ne sera pas là non plus… Pas toujours facile le DIY ! Je sais que l’on ne jouera pas avant 22h alors, on traîne en ville. Retour au Fatal vers 9h. Yann vient tout juste d’ouvrir. C’est un bar associatif étudiant mais on dirait plutôt un squat. Ça sent la bière et la fumée froide. Ça me rappelle pas mal de souvenir de l’époque des Pookies. Yann s’occupe du lieu, et nous dit qu’il nous héberge. Il nous dit aussi que parfois, il ferme le bar à 5h du mat…ah. Bon… J’aime bien ces ambiances mais avec le froid et la fatigue, ça pique un peu. On jouera de 23h à 1h30 du matin, devant peu de gens. Le monde arrivera pendant qu’on pliera le merch, vers 2h passé. Le gars laissera le bar aux mains de ses collègues vers 4h. On dort peu mais, on ne dort quand même pas beaucoup…
 


Photo 6 : 1 – L’entrée du Fatal club. 2 – Marché de noël de Landau. 3 – Le canapé du Fatal. 4 – Enfin au chaud ! De g à d, Spike, Yann, Seth.
 

Dimanche 3 décembre. Il neige encore ce matin. Après bon petit déjeuné, on quitte Yann pour Landshut. 5h de route. Encore une fois, très peu d’infos sur cette date et aucun contact en amont avec l’organisateur. Ça sent le cramoisie ? Eh bien non ! Le Schwarzer Hahn est un pub de quartier vraiment sympa. On ira – bien sûr – au marché de Noël où Spike et Seth claqueront tout l’argent fait sur la vente de disques de la veille, et en profiter pour distribuer quelques flyers de la soirée. Pas facile de donner des flyers. Les gens me regardent de travers, refusent le petit bout de papier. J’entends Spike derrière moi qui cri : “Awesome american rock’n roll tonight !”. Il aura passé tous ses flyers en 5 min… J’ai du boulot pour m’améliorer niveau promo de terrain… On prendra la route après le concert pour dormir à Munich. Spike prend le volant et roule un peu vite à mon goût mais, je me garde de faire des remarques, le gars a l’habitude de ces conditions météo, vivant à Reno. Il doit y avoir 2 à 3 bons centimètres de neige sur la route quand même. On approche d’un rond-point et le gars ne le voit qu’au dernier moment ! T’ES PAS ATTENTIF ! On fera du dérapage plus ou moins contrôlé et la vitesse du véhicule sera moindre à partir de là. 3h du mat, on arrive enfin chez Harry Gump. Un songwriter lui aussi. Oui, je sais. “Vous devriez faire un plateau Forest Pooky & Harry Gump“. Je vais y réfléchir. Il nous a préparé des lits dans le salon de son petit appart et on a droit à des fruits, chips, boissons…on est mieux reçu que dans pas mal de lieux qui nous font jouer !
 


Photo 7 : 1 – Sur la route pour Munich, 2h du matin. 2 – Arrivée chez Harry Gump. 3 – Catering aux petits oignons dans son salon. 4 – Harry Gump nous fait un bon petit plat.
 

On quittera Munich pour nous rendre au Nöergelbuff, à Göttingen. Lors de ma précédente tournée européenne, je cherchais à remplir un jour off entre Salzburg en Autriche, et Saarbrücken en Allemagne. Après quelques emails, je suis entré en contact avec Hannah, fan de folk qui a entendu parler de moi, et étudiante à l’université en chimie. Elle n’a jamais organisé de concert mais elle parcourra la ville et trouvera un lieu pour me faire jouer. Aujourd’hui fût calé de la même manière. Elle m’a mis en relation avec le Nöergelbuff et on a pu caler le plan. C’est une belle manière de soutenir des artistes comme nous en tournée. La salle est au sous-sol d’un bâtiment, au cœur de la ville, donc on ira manger au marché de Noël, bien sûr ! Une soirée en mode cabaret, les gens sont assis en sirotant des pintes de bière. Allemagne style ! Hannah se lève tôt demain, on remballe tout rapidos après le concert. Il est déjà 1h du matin. Les indications de Seth sur l’emplacement du parking du van est flou. Je mettrai 20 min à le trouver, puis 15 min pour arriver à la salle. Göttingen est une belle ville, pleine de sens unique…
 


Photo 8 : Avant le dodo. De g à d, Forest, Spike, Hannah, Seth.
 

La routine du départ sonne à 11h du matin ce mercredi 6 décembre 2017. J’ai eu droit à 5h30 de sommeil. Hannah est partie à l’université et ses colocataires ne sont pas plus présents. Elle nous a laissé de quoi faire un petit déjeuné sur la table de la cuisine, dont du pain sans gluten pour Seth. Le canadien est aux anges. Dans le hall d’entrée, on trouve dans nos chaussures une surprise de saison. Ici, les gens ont le cœur sur la main, et dans nos souliers. Ça fait plaisir !
 

À la semaine prochaine si vous le voulez bien.
Forest
13h12, sur l’Auto Bahn 7 en direction de Hambourg.