Alber Jupiter – We Are Just Floating In Space  

Alber Jupiter est un duo basse/bat’ qui nous vient tout droit de Nantes/Rennes. Nicolas (basse) et Jonathan (batterie) se sont rencontrés il y a bientôt dix ans dans un groupe de funk rock prog. C’est après un concert en Suisse du groupe Follakzoïd, que les deux compères ont décidé de former Alber Jupiter en 2017 et partir vers le style krautrock, vague psychédélique des années 60-70. Après une année de concerts dont certains partagés avec Temple, Acid Mothers ou Godflesh, Alber Jupiter sort enfin son premier album “We Are Just Floating In Space” le 1er mai 2019.

Un entourage en or

Il faut avouer que les garçons savent très bien s’entourer. Ce n’est autre que Amaury Sauvé (frère de Quentin Sauvé dont nous vous parlions juste ici, qui s’est occupé de l’enregistrement et du mix du disque. Quant au mastering, c’est Thibault Chaumont (Blow, Gojira, Perturbator) qui s’y est collé. En ce qui concert l’artwork, c’est Harry Hadler qui leur a pondu cette pochette tout droit sorti d’un buvard d’acide. Visuel qui magnifie le vinyle. Ces fleurs et autres champis étranges bien colorés sur fond noir font parfaitement le travail et on sait d’avance qu’avec “We Are Just Floating In Space”, le voyage musical sera sensationnel.

Le psyché dark au rendez-vous

Avant même la première écoute, ce qui frappe, c’est le nombre de morceaux. Six au total. Un petit album. Mais la durée et la richesses des pistes amoindrissent la peine du peu de titres enregistrés.

Dès l’intro la magie opère. Fermez les yeux et laissez vous porter par la douceur des sons. Ils vous enveloppent tel du coton. Et puis, la basse arrive tranquillement, sûrement. Et ces quelques notes rappellent brièvement (grâce à un léger écho) celles de “One Of These Days” des Floyd. L’enchaînement est parfait avec “Flying Turtles”, puisque ces premières notes à la basse sont dans la continuité des notes de fin de l’introduction. Malins les Alber ! Un petit détail qui fait toute la différence et qui amène une fluidité qu’on ne retrouve pas chez tout le monde !

On continue dans le dark avec “Über En Colère” qui rappelle le fameux groupe de sludge/stonner Hangman’s Chair. La basse claque et crunch, la batterie est lourde. L’ambiance est parfaite. Planante à souhait. Impressionnant de maturité.

Un peu de lumière tout de même

Dans un registre un peu plus guilleret “Martine A La Plage”. Et elle n’est pas là pour enfiler des perles ! Ambiance indie à la Future Islands un peu plus énervé et larsens psychédéliques presque tropicaux. Ce titre sent le soleil et la légèreté très bien travaillée. “Fangs” est la petite punk du lot et ce n’est pas déplaisant. Pour accentuer cela, la surprise d’un chant qui déboule façon Joy Division agrémente cette chanson déjà bien complète. L’overdrive de la basse compense sans problème l’absence de guitariste dans le groupe. Un régal !

Mention spéciale pour le morceau éponyme clôturant l’ensemble. Et quel morceau ! Plus de onze minutes de post rock/post metal à la God Speed You Black Emperor, voire Cult Of Luna. Des lignes de basse qui se superposent, maîtrisées à la perfection. Les distorsions sont incroyables. L’utilisation probable d’un octaver permet une montée en puissance dans les sons aigus. Ce morceau est explosif, l’apogée de ce “We Are Just Floating In Space” !

“We Are Just Floating In Space” est un album parfaitement réussi ! Un univers sombre et doux à la fois, qui vous fera voyager dans des contrées folles. Laissez votre tête headbanger au rythme de la batterie énervée et de la basse profonde.