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Danko Jones – Leo Rising

Dans un monde en constante évolution, il est parfois réconfortant de se raccrocher à quelques certitudes. Des piliers immuables qui balisent l’existence. Les quatre saisons qui rythment l’année, l’odeur de l’épicéa en décembre, ou le réconfortant bœuf bourguignon de mamie. Et, tous les deux ou trois ans, un nouvel album de Danko Jones. Avec Leo Rising, le power trio canadien revient avec son douzième disque. Comme toujours, il sert un concentré de riffs hard rock emballés dans une bonne humeur communicative.

Sans surprise, pas de surprise

Lorsqu’on lance un disque de Danko Jones, on sait exactement ce qu’on veut y trouver. L’ensemble s’ouvre avec le testimonial “What You Need”, comme pour nous rassurer. On comprend très vite que le trio met un point d’honneur à respecter les attentes de son public. N’espérez donc ni expérimentations hasardeuses ni poésie lyrique, vous n’en trouverez pas.

“Diamond In The Rough” poursuit dans la même veine, puisant dans des sonorités KISS-esques et accueillant Marty Friedman (ex-Megadeth) pour le solo. Là encore, aucune surprise : on reconnaît immédiatement la patte de celui qui a contribué aux grandes heures de Megadeth et qui livre ici un lead quasi hommage à l’ère Rust In Peace.

C’est une bonne situation ça scribe ?

Enregistré à distance et produit par le fidèle Eric Ratz, Leo Rising parvient sans peine à capturer l’esprit fêtard du groupe. Après douze albums et presque trois décennies de carrière, le trio a rôdé sa formule. Réfutant activement l’appellation “artiste“, Danko Jones rappelle que, pour eux, le rock n’a rien d’un choix : “Il faut payer le loyer […] Quand vous faites quelque chose pendant trente ans, c’est tout ce que vous savez faire […] Il n’y a pas de plan B.

Plutôt que de faire la fine bouche, le groupe les croque les clichés à pleines dents. Lifestyle festif avec “Everyday Is A Saturday Night”, morceau hard rock et garage qui milite pour le droit de faire la fête (coucou les Beastie Boys !), ou “It’s A Celebration”. Femmes fatales avec l’énergique “Too Slick For Love” et le regrettable “Hot Fox”. Gouaille rebelle sur “I Love It Louder” ou “Gotta Let It Go”. Tous les ingrédients sont dans la cocotte. Un cocotte au goût de l’amour du rock. Ce goût qui, comme Otis le célèbre scribe, les a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique phonographique.

Le rock des honnêtes gens

Alors oui, certains diront que l’ensemble est un peu générique, qu’il manque ce supplément d’âme propre aux grands disques, ou que la recette n’apporte rien de neuf. Mais ce n’est pas, et n’a jamais été, le propos de Danko Jones. C’est une formule “jambon-beurre” efficace. Une blonde désaltérante plutôt que la nouvelle IPA de la dernière micro-brasserie parisienne à la mode.

Cet album est un disque honnête, bon vivant. Sans prétention, aucune. Le produit d’infatigables ouvriers du riff qui enchaînent les 3×8 depuis trente ans, sur la route comme en studio. Un trio qui nous renvoie à nos premières amours et rappelle, sans honte, que le rock peut aussi être cool lorsqu’il sait rester simple.

Informations

Label : Reigning Phoenix Music
Date de sortie : 21/11/2025
Site web : www.dankojones.com

Notre sélection

  • Everyday Is A Saturday Night
  • Diamond In The Rough (feat. Marty Friedman)
  • Too Slick For Love

Note RUL

 3/5

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