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LADY GAGA @ Accor Arena (17/11/25)

Après deux dates à Lyon, Lady Gaga amène son The Mayhem Ball Tour à l’Accor Arena de Paris pour quatre soirées archi complètes. Nous avons eu la chance d’assister à la première de la série. Retour sur deux heures trente d’un show grandiose dont on peine encore à se remettre !

Fans costumés et déçus cherchant des places errent autour de l’Accor Arena. Après un long et sinueux parcours pour entrer dans la salle, nous récupérons un bracelet lumineux et nous y voilà ! Des messages postés en direct par les spectateurs sur l’immense écran qui surplombe un décor de château gothique font trépigner d’impatience tous les Little Monsters.

L’excitation est à son comble. À 20h35 précises, Mother Monster surgit enfin : perruque noire, vêtue de rouge, juchée sur une immense robe-cage qui domine la scène. C’est l’ouverture de l’Acte I d’un spectacle en cinq tableaux que nous devons impérativement raconter dans l’ordre, tant il a été imaginé comme un opéra moderne, chaque acte incarnant une étape narrative avec son atmosphère propre.

Acte I : Of Velvet and Vice

Dans cet acte, LADY GAGA est attirée par la puissance et la célébrité, tout en pressentant qu’il y aura un prix à payer. En entonnant “Bloody Mary”, et en transformant l’enceinte en boîte de nuit géante sur “Abracadabra”, la star américaine fait se lever la salle avant même d’avoir prononcé un mot. Les danseurs prennent possession de la scène, les costumes éblouissent par leur audace, les jeux de lumière sculptent chaque mouvement comme un tableau vivant. Quant aux versions live jouées par le groupe, elles sont tout simplement sublimes, réinventant les morceaux avec une puissance nouvelle. Lady Gaga rejoint l’avancée pour y performer “Poker Face”, qui fait s’embraser la salle un peu plus ! Elle salue son public français…dans la langue de Molière ! Le show est bel et bien lancé !

Acte II: And She Fell Into A Gothic Dream

Après une battle de ballroom entre ses danseurs, on retrouve Lady Gaga plongée dans un immense bac à sable, parée d’une perruque blonde et d’une robe blanche. Allongée à côté d’un squelette, elle enchaîne “Perfect Celebrity” et “Disease”, deux titres issus de son dernier album Mayhem, présenté en quasi totalité. Le soin apporté aux détails, que l’on peut admirer grâce à une remarquable captation vidéo, nous permet de nous laisser embarquer un peu plus dans cet opéra. Dans ce 2ème acte, le rêve tourne au cauchemar : la célébrité est vécue comme une malédiction. La scénographie devient plus froide, plus surréaliste. La superstar, comédienne hors pair, défile lentement sur l’avancée à l’aide de deux béquilles et d’une interminable traîne pour entonner une version revisitée et poignante de “Paparazzi”, qui se conclut sous des crépitements de flashs. Soudain, la traîne s’illumine aux couleurs du drapeau arc-en-ciel, déclenchant une véritable hystérie collective. La foule exulte, consciente d’être témoin d’un geste symbolique puissant de la part de Lady Gaga, alliée indéfectible de la communauté LGBT+ depuis toujours.


Acte III : The Beautiful Nightmare That Knows Her Name

Après un intermède musical aux accents rock mettant en valeur le groupe, le décor devient onirique : hallucinations, néons et silhouettes difformes se dessinent sur l’écran géant. Gaga n’essaie plus de fuir son monstre : elle devient le monstre. Des titres tels que “The Dead Dance”, “Applause” et “Just Dance” embrasent un peu plus la salle, qui s’époumone tout en dansant. À l’inverse, la star du soir ne perd jamais son souffle. Impressionnante de maîtrise, elle laisse sa voix s’imposer avec une clarté totale (même portée par des backing vocals) malgré des mouvements incessants. Et de multiples appels à crier et “lever nos pattes de petits monstres“.


Acte IV : Every Chessboard Has Two Queens

L’univers devient un échiquier géant, blanc et noir. Deux reines se font face : la Gaga puissante et invulnérable (reine blanche), et la Gaga vulnérable, plus humaine : reine noire. Mention spéciale pour l’interprétation de “Summerboy”, joué pour la première fois en tournée par l’artiste. L’américaine se saisit d’une guitare électrique, nous rappelant avec brio l’étendue impressionnante de sa palette de talents. “Born This Way” électrise la salle, puis le show prend une nouvelle tournure. La star entonne “Shallow” quasi a cappella, alors qu’elle dansait il y a une minute encore au milieu de ses incroyables danseurs. Elle parcourt l’avancée sur un bateau, naviguant entre ses deux identités. S’en suit un moment suspendu, où, dans son élément, derrière son piano, Lady Gaga enchaîne “Die With A Smile”, “Always Remember Us This Way”, et “The Edge Of Glory”, chanson surprise du soir. Un véritable tour de force artistique, où chaque mot résonne dans les cœurs des fans avec une puissance rare. Elle rejoint la scène par l’espace situé entre les barrières et l’avancée, en chantant “Vanish Into You” tout en signant des autographes à ses fans des premiers rangs.

Final : Eternal Aria of The Monster Heart

Toutes les bonnes choses ont une fin. Lady Gaga chante son aria finale sous des lumières blanches et rouges. Dans une intense interprétation de “Bad Romance”, la star accepte totalement la personne qu’elle est. La troupe quitte la scène, sous les applaudissements et les hurlements d’un Accor Arena en délire.

On a traversé toutes les émotions positives possibles, croyant avoir atteint le sommet… et pourtant, Lady Gaga trouve toujours le moyen de nous surprendre. Les lumières se rallument et on la découvre dans sa loge, en train de se démaquiller. Elle entonne “How Bad Do U Want Me” en traversant les coulisses, multipliant les câlins avec ses danseurs. Puis, lorsqu’elle apparaît sur scène sous les acclamations du public, son regard se pose sur des pancartes proclamant “We want u for real“, qui l’émeuvent instantanément. C’est un moment de partage pur, authentique, qui rappelle qu’au-delà de la scénographie, Stefani Germanotta (son vrai nom) reste profondément humaine. Elle prend le temps de remercier son groupe et ses danseurs, avant que tous ne saluent ensemble.

Elle reste encore un instant sur scène, absorbant les vagues d’amour vocales et visuelles qui l’entourent. Le “Mayhem“, ce chaos, n’était pas la destruction. C’était la transformation, la voie vers l’acceptation, un message puissant et universel que l’on ressent jusque dans chaque frisson de la salle.

Les mots nous manquent pour décrire la soirée que nous venons de vivre. Avec ce show à la démesure contrôlée, Lady Gaga ne se contente pas de divertir : elle se livre, elle fédère. The Mayhem Ball n’est pas seulement un concert, c’est une expérience cathartique, un rituel collectif au cours duquel on se sent plus vivant que jamais. Lady Gaga est une véritable artiste qui rappelle une fois de plus pourquoi elle occupe une place unique dans le paysage musical. Plus que jamais en vingt ans de carrière, elle se tient au sommet de son art : capable de transmettre et de déclencher des émotions brutes, avec une sincérité qui traverse les décors comme les cœurs.

Lady Gaga Setlist Accor Arena, Paris, France 2025, The MAYHEM Ball


Crédit photo : Nicko Guihal

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Albane Toulouse
Music speaks to people in a way that breaks down boundaries that words and actions sometimes can't.