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THE OFFSPRING @ Paris La Défense Arena (08/11/25)

Samedi 8 novembre, Paris La Défense Arena a accueilli une soirée historique. 45 000 personnes réunies pour célébrer la plus grande date jamais donnée par The Offspring. Après plus de trente-cinq ans de carrière, on trépignait à l’idée de les voir enflammer l’Arena parisienne pleine à craquer.

Dynamite Shakers

Il est tout juste 19h lorsque les premiers accords de guitare résonnent dans l’immense enceinte de Paris La Défense Arena. Tandis que le public commence à affluer, les plus ponctuels découvrent DYNAMITE SHAKERS, une formation française originaire de Vendée venue ouvrir la soirée avec une énergie débordante. Le quatuor encore jeune (2019) mais déjà bien affûté livre un set percutant d’une trentaine de minutes enchaînant sept titres dont la plupart sont tirés de leur dernier album Don’t Be Boring.

Sur scène, le groupe fait honneur à son nom, car ça secoue bien. Leur mélange entre garage rock nerveux et esprit punk soutenu par un chant alternant entre français et anglais donne immédiatement le ton. Guitares incisives, batterie efficace et une présence scénique sans temps mort, Dynamite Shakers capte l’attention d’un public pourtant venu pour les stars du soir The Offspring et Simple Plan. Avant de quitter la scène, les quatre Vendéens annoncent fièrement leur prochain passage à Paris prévu à l’Alhambra en 2026. Une date à noter car à en juger par cette prestation il est certain qu’on les reverra bientôt et qu’ils ne laisseront personne indifférent.

Simple Plan

Après cette mise en bouche énergique signée Dynamite Shakers, place à la première tête d’affiche de la soirée. Cette date à Paris La Défense Arena s’inscrit dans la tournée SUPERCHARGED Worldwide In ’25 de The Offspring, accompagnés pour sa partie européenne de SIMPLE PLAN. Une affiche qui mêle deux générations du punk rock et du pop punk, entre la fougue californienne des années 90 et l’esprit adolescent des années 2000. On se souvient à quel point il avait été difficile pour Simple Plan de s’imposer sur la scène punk rock à ses débuts, ce qui rend cette association d’autant plus symbolique et pleine de sens.

Une setlist best of

Ce qui est certain, c’est que Simple Plan ne fait pas dans la demi-mesure. Dès son entrée sur scène, le groupe déchaîne la foule avec leur hymne culte I’d Do Anything”, qui embrase instantanément une Paris La Défense Arena déjà bien compacte. La sympathie naturelle de nos “petits cousins canadiens“, comme le dit avec humour le frontman Pierre Bouvier fait mouche. Le public parisien leur renvoie une ferveur digne d’une tête d’affiche. D’ailleurs, impossible de ne pas remarquer la mer de T-shirts Simple Plan dans la salle, preuve que beaucoup sont venus autant pour eux que pour The Offspring.

Infatigables, les Montréalais enchaînent sans temps mort avec “Shut Up” et “Jump!”, un duo parfait pour les old school fans de la première heure. Entre deux titres, Pierre Bouvier prend le temps d’évoquer le documentaire The Kids In The Crowd (disponible sur Prime Video), retraçant plus de vingt ans de carrière du groupe. L’occasion d’introduire le nouveau morceau “Nothing Changes”, tiré du film. Force est de constater que malgré les années rien n’a vraiment changé chez Simple Plan.  La même énergie adolescente, la même sincérité et surtout cette capacité intacte à faire chanter une arène entière.

Comme à leur habitude, les Canadiens apportent leur touche de légèreté enfantine avec un lâcher de ballons sur “Summer Paradise” transformant ainsi la fosse en fête estivale. Pierre Bouvier s’amuse même à dédicacer un ballon revenu sur scène avant de le relancer dans la foule pour le plus grand bonheur de son propriétaire. Et puisqu’on parle d’enfance le groupe poursuit avec une séquence attendue lors de leurs concerts : l’apparition de mascottes Scooby-Doo venues contaminer la scène pour le mythique “What’s New Scooby-Doo?” repris en chœur par toute la salle.

Enfin vient le moment du grand final, et Simple Plan n’aurait pas pu rêver meilleure conclusion : “I’m Just A Kid” suivi de “Perfect”. Deux hymnes générationnels qui résument à eux seuls tout ce que le groupe incarne : la nostalgie des années 2000 et cette sincérité qui traverse le temps. Paris La Défense Arena chante d’une seule voix, totalement conquise, avant de laisser la place aux patrons du punk rock The Offspring. Et pour les fans les plus fidèles, nos petits cousins canadiens nous ont réservés une belle surprise. Annoncé en plein live, Simple Plan sera de retour à Paris à l’Accor Arena le 31 octobre 2026.

Simple Plan Setlist Paris La Défense Arena, Nanterre, France, Europe / UK Tour 2025


The Offspring

Nous voilà rendus au moment tant attendu : THE OFFSPRING fait enfin son entrée après avoir fait monter la tension dans la salle à coups de karaoké sur écran géants. Cette date a quelque chose d’historique pour les Californiens car il s’agit de la plus grande date de leur carrière, plus de trente-cinq ans après leurs débuts. Devant 45 000 spectateurs la légende du punk rock s’apprête à livrer un show monumental à la hauteur de son statut. Et pour marquer le coup, le concert est filmé, histoire d’immortaliser cette soirée déjà mémorable pour le groupe comme pour ses fans. Et quoi de mieux pour ouvrir le bal que “Thunderstruck” d’AC/DC qui résonne dans l’arène avant l’explosion des premiers riffs ?

La salle est déjà en ébullition quand The Offspring entre en scène. Les trois premiers titres “Come Out And Play”, “All I Want” et “Want You Bad” s’enchaînent sans la moindre pause portés par une énergie qui électrise instantanément les 45 000 spectateurs massés dans l’immense Paris La Défense Arena. Les riffs fusent, les voix des fans se mêlent et le public saute d’un seul bloc. Ce soir, Dexter Holland, Kevin “Noodles” Wasserman et leur bande ne sont pas simplement venus défendre un album mais toute une carrière.

Célébration d’une carrière

Car même si la tournée porte le nom de SUPERCHARGED, seuls deux titres du dernier disque “Looking Out For #1” et “Make It All Right” trouvent leur place dans le set. Le reste, c’est une traversée fulgurante de plus de trente-cinq ans de punk rock. En somme, une célébration sans filtre de ce que The Offspring représente : un groupe profondément fédérateur. L’idée est claire : SUPERCHARGED sert de cadre mais c’est l’héritage entier du groupe qui est mis à l’honneur.

Sur scène, le décor est tout à fait en accord avec le cadre de la tournée. Un écran géant diffuse des animations, tandis que deux immenses squelettes électrifiés gonflables tout droit sortis de la pochette de l’album SUPERCHARGED encadrent la scène. Le visuel est à la hauteur du son : électrique.

En milieu de set, les Californiens se permettent une parenthèse hommage enchaînant plusieurs covers : Black Sabbath, Ozzy Osbourne, The Ramones et The Beatles. Autant de clins d’œil à leurs racines punk et rock. Un passage sincère et nostalgique qui prend une résonance particulière à l’heure où le monde du rock pleure la disparition d’Ozzy. Mais si ces reprises sont très bien exécutées, on aurait peut-être aimé entendre un peu plus de leur propre répertoire tant il regorge encore de petits trésors. À chacun d’en juger.

Après un solo de batterie impeccablement exécuté par Brandon Pertzborn à la suite de “Gotta Get Away”, Dexter Holland s’installe au piano. “Go Away” est interprété en solo par le frontman permettant une pause bien méritée au public. Paris La Défense Arena est plongée dans la pénombre et s’illumine uniquement à la lueur des smartphones. Une bulle d’émotion rare dans un concert de cette intensité. Cependant, le ton change vite. Place à un titre qui caractérise The Offspring : “Pretty Fly (For A White Guy)” où Guy Cohen, l’acteur du clip original monte sur scène pour rejouer son propre rôle. Un clin d’œil que certains fans avaient anticipé, puisque plusieurs dans la fosse ont repris son look emblématique : casquette rouge à l’envers, baggy et grosse chaîne dorée.

Après l’incontournable “The Kids Aren’t Alright” qui soulève la fosse créant plusieurs circle pit disséminés aux quatre coins de l’Arena, les lumières s’éteignent et le groupe quitte la scène sous une ovation assourdissante. Mais le public n’en a pas assez. 45 000 voix réclamant un rappel. Et The Offspring ne se fait pas prier. Le quatuor revient triomphalement pour un final explosif. “You’re Gonna Go Far, Kid” puis “Self Esteem” font chavirer l’arène entière, reprise en chœur par des fans de toutes générations. Trois décennies après ses débuts, The Offspring prouve qu’il reste une machine de guerre scénique d’une incroyable authenticité tout en livrant un show d’une précision redoutable. Le public ressort conquis de ce spectacle d’anthologie. Et désormais, on n’a qu’une hâte : revivre ce moment sur petit écran.

The Offspring Setlist Paris La Défense Arena, Nanterre, France 2025, SUPERCHARGED Worldwide in '25

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Kaithleen Touplain
Historienne de l'art et passionnée de musique rock à mes heures perdues.