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Mammoth – The End

Cinq ans ont passé depuis le premier album de Mammoth, et Wolfgang Van Halen est de retour avec un disque rock, catchy et moderne. Après les éponymes Mammoth et Mammoth II, ce troisième volet s’intitule The End. Mais loin de clore la saga, il marque surtout un nouveau départ plein de vitalité pour le groupe. 

Un nouveau chapitre groovy

L’album s’ouvre sur “One Of A Kind”. L’intro douce à la guitare masque un rythme de batterie percutant et énergique. Le refrain fédérateur, ponctué de “wohohoho“, évoque un punk rock entraînant, tandis que les couplets mélodiques rappellent l’esprit de groupes américains comme Alter Bridge ou Foo Fighters

Puis vient le single, “The End”, qui s’ouvre sur un solo hommage au virtuose Eddie Van Halen, preuve éclatante que le feu du père brûle toujours chez le fils. Les riffs répétitifs des couplets s’ancrent immédiatement en tête, soutenus par une batterie rapide et incisive qui propulse le morceau avec intensité. Addictif et entraînant, ce titre entre dans les canons d’un hard rock américain actuel et capture parfaitement l’essence de ce troisième disque.

Un peu plus loin, au cœur de l’album, “Happy” joue sur le contraste entre apparence et ressenti : on se force à paraître heureux, mais derrière cette façade, un mal-être persiste. L’affirmation “I think I’m happy” révèle l’incertitude face à ses propres émotions. La musique traduit ce décalage avec une superposition de voix dissonantes, à la manière d’Alice In Chains. Le résultat est un malaise palpable, qui résonne parfaitement avec les paroles. Les riffs saturés des couplets amplifient cette atmosphère troublante et hypnotique, laissant l’auditeur suspendu entre tension et frisson. 

Une introspection mélancolique

The End signe également un retour aux bases. Il n’impressionne pas par sa technicité, mais par son efficacité. Cette simplicité se reflète dans la pochette, bien plus épurée que celles des deux précédents. Trois couleurs primaires : le jaune en fond, le bleu pour le logo, et le rouge, où l’on distingue une silhouette humaine en flamme. Comme évoqué précédemment, cet album n’est pas une fin, mais une renaissance. La figure enflammée symbolise une purification par le feu, une résurrection à la manière d’un phœnix. On peut y voir la fin du deuil de Wolfgang, consumé par la tristesse, et le début de son émancipation, traçant son propre chemin tout en restant inspiré par son père.

Bien que cette interprétation soit personnelle, le disque aborde des thématiques universelles. Il semble montrer que la fin n’est jamais vraiment définitive : elle ouvre un nouveau chapitre, un appel à se battre, à s’affirmer dans un monde chaotique, et à cultiver motivation, confiance et acceptation de soi.

C’est ce que reflète la dernière chanson, “All In Good Time” : tout vient en temps voulu. Ce morceau, plus doux, illustre que certains moments peuvent être plus sombres que d’autres, mais que les choses finissent par s’arranger. La batterie adopte un rythme plus lent et la guitare propose des accords mélancoliques, tout en conservant une bonne vibe, clôturant l’album sur une note optimiste. La voix de Wolfgang Van Halen enveloppe chaque morceau par sa clarté et sa maîtrise. Il passe d’un ton doux et introspectif à une puissance rock dynamique, qui transmet à la fois émotion et énergie.

Avec 10 titres pour 39 minutes, The End est dense, efficace et cohérent. Chaque chanson trouve sa place, et l’écoute se fait sans effort. Mammoth y affiche une maturité musicale remarquable, avec une sonorité organique, sincère et maîtrisée. Les morceaux sont accrocheurs, groovy et mélodiques, aucun n’est superflu, et l’ensemble forme une œuvre harmonieuse. Cet album confirme que Wolfgang Van Halen sait créer un rock novateur, à la fois fidèle à ses racines et tourné vers l’avenir.

Informations

Label : BMG
Date de sortie : 24/10/2025
Site web : mammoth.band

Notre sélection

  • One Of A Kind
  • Happy
  • The Spell

Note RUL

 4/5

Ecouter l’album

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Lucie Allet
Tombée dans la marmite du metal dès mon plus jeune âge, je l’aime sous toutes ses formes et j’essaie de transmettre sa passion, sa force et sa sincérité dans mes chroniques.