From The Pyre, c’est le deuxième album du groupe 100 % féminin tout droit venu de Londres. Après avoir enflammé les scènes du monde entier avec Prelude To Ecstasy (2024), leur premier album acclamé, les Londoniennes reviennent avec un disque plus sauvage, plus théâtral, et aux explorations thématiques plus poussées. Entre culte du baroque, rage féminine, et imagerie religieuse, The Last Dinner Party continue de tisser son univers singulier.
Une belle cohésion et une formule toujours gagnante
Dès “Agnus Dei”, qui ouvre le disque, on est frappé par la cohésion musicale et esthétique du groupe : dramatique, mystique, cinématographique. On y retrouve des guitares tranchantes, des harmonies vocales envoûtantes, et une narration presque liturgique. Une chose est sûre : l’art du récit musical est parfaitement maîtrisé, et ce, sur l’ensemble des titres.
On retrouve ici une formule proche de celle du premier album, mais enrichie par une production plus affirmée. Markus Dravs (qui a notamment travaillé avec Arcade Fire, Wolf Alice ou encore Florence + The Machine) accentue cette cohérence : chaque morceau semble faire partie d’un mythe commun, d’un univers narratif où les femmes sont à la fois sorcières, martyres et héroïnes. Les nombreuses références (historiques, religieuses, littéraires… ) donnent au disque une identité forte, ancrée dans un fond sonore qui oscille entre folklore et pop baroque.
Les singles dévoilés en amont sont plutôt accrocheurs, bien que parfois un peu lisses, comme “Second Best”. À l’inverse, “This Is The Killer Speaking” propose un refrain entêtant et une énergie plus brute, qui fonctionne particulièrement bien.
Une narration parfois décousue et une accroche en demi-teinte
Mais si l’ensemble impressionne par sa richesse, il peine parfois à retenir l’attention sur la durée. Certains morceaux, bien que soignés, semblent trop chargés, voire trop théâtraux pour créer une vraie connexion émotionnelle. “Woman Is A Tree”, par exemple, ouvre sur des vocalises inquiétantes mais peine à trouver son rythme. “I Hold Your Anger” touche juste dans son propos, mais s’étire sans réelle montée.
La volonté du groupe de pousser les explorations plus loin donne lieu à des moments de grande audace : “Rifle” ou “The Scythe” en sont de bons exemples. Cependant, on peut ressentir une forme de dispersion. L’album saute d’un univers à l’autre sans toujours réussir à les relier. On perd parfois le fil, et certains titres, bien que techniquement impeccables, manquent d’une accroche immédiate.
Avec From The Pyre, The Last Dinner Party confirme son identité forte et sa vision artistique singulière. Mais son ambition débordante donne parfois lieu à un album plus décousu, moins accessible que son prédécesseur. Malgré ses qualités indéniables, on peine à être totalement happé par l’ensemble : l’émotion reste en surface, et certains morceaux, trop chargés ou trop théâtraux, freinent l’immersion.
Informations
Label : Universal Music
Date de sortie : 17/10/2025
Site web : www.thelastdinnerparty.co.uk
Notre sélection
- Rifle
- The Scythe
- Count The Ways
Note RUL
3,5/5