Six ans après leur dernier album, les Islandais de Of Monsters And Men reviennent avec un nouveau disque : All Is Love And Pain In The Mouse Parade. Après une période de hiatus consacrée à des projets solo et à leurs vies privées, le groupe se retrouve et s’inspire de ces expériences passées pour créer l’album le plus personnel de sa carrière.
Alors que les sorties précédentes abordaient des thèmes mythiques et des récits islandais, cet album puise sa force dans le quotidien et le familier. Plus introspectif, All Is Love And Pain In The Mouse Parade aborde des thématiques plus personnelles qu’auparavant, tout en marquant un tournant musical.
Du folk festif à la pop éthérée
Très loin du folk festif avec section cuivres de “Little Talks” qui les avait propulsés sur la scène mondiale en 2011, l’ensemble explore désormais une pop alternative éthérée, agrémentée de légers éléments électroniques. Piano et guitare dominent, soutenus par des percussions – tantôt puissantes, tantôt discrètes – et surtout par les voix de Ragnar Þórhallsson et Nanna Bryndís Hilmarsdóttir, dont le partage des lignes vocales ajoute de la profondeur à la narration et transforme les paroles en véritables dialogues émotionnels.
Musicalement, Of Monsters And Men nous propose un disque élégant, atmosphérique et nuancé. Il dégage un calme mélancolique, renforcé par des textes qui explorent l’anxiété et le poids des émotions. Cette atmosphère contemplative est réussie, mais la formule répétitive des morceaux – couplets calmes suivis de refrains puissants – peut finir par lasser, faute de véritables contrastes.
Entre mélancolie et optimisme
Néanmoins, certains morceaux se distinguent et apportent des respirations bienvenue. “Dream Team” est un titre pop entraînant, porté par de jolies touches de synthé dans les refrains. Derrière cette légèreté apparente se cachent des paroles plus sombres qui évoquent des situations difficiles – un contraste réussi entre mélancolie et optimisme. De même, le single “Ordinary Creature” s’impose également comme l’un des titres les plus remarquables de l’album. Son tempo légèrement plus rapide apporte une bouffée d’air frais parmi les morceaux plus lents, soutenu par un accompagnement instrumental à la fois vif et lumineux.
D’autres morceaux montrent la richesse du disque : “Kamikaze” séduit par son arrangement complexe et son refrain riche en textures, tandis que “The Towering Skyscraper At The End Of The Road” se distingue par une guitare plus présente et s’affirme comme un excellent morceau de folk rock indépendant.
Pour autant, l’album n’est pas exempt de longueurs. “Fruit Bat”, par exemple, aurait gagné en efficacité s’il avait été plus concis : la longue coda instrumentale, bien que portée par un joli motif de piano et une montée en puissance progressive, finit par diluer l’intérêt du morceau sur ses plus de huit minutes.
“Mouse Parade”, titre quasi-éponyme, se distingue par son approche expérimentale et dépouillée : centré sur la voix et baigné d’une atmosphère éthérée, le morceau surprend par sa douceur et son caractère flottant.
Une expérience douce-amère
All Is Love And Pain In The Mouse Parade propose une expérience calme et douce-amère, portée par une musique cinématique capable de transporter les émotions. La prédominance de morceaux lents est parfois pesante, et certaines chansons peinent à se démarquer les unes des autres. Malgré cela, l’album reste un travail abouti, cohérent et profondément introspectif.
Informations
Label : Skarkali Records / Virgin Music Group
Date de sortie : 17/10/2025
Site web : www.ofmonstersandmen.com
Notre sélection
- Ordinary Creature
- Dream Team
- Tuna In A Can
Note RUL
3,5/5