
Ce soir, l’Adidas Arena accueille l’une des deux étapes françaises du Idols World Tour de YUNGBLUD. Le fil rouge de la soirée, de la première partie à la dernière note ? L’énergie brute, viscérale, et ce désir de communion totale de part et d’autre de la scène. Ce soir, on n’est pas là pour regarder. On est là pour vibrer, hurler, ressentir.
Weathers : un démarrage en trombe
Formé autour de Los Angeles, WEATHERS est un quatuor alternatif qui a déjà dix ans de carrière derrière lui. Dès son entrée sur scène, on sent une volonté claire de retourner la salle ! Lorsque le frontman demande qui les connaît, une bonne partie de l’assistance lève le bras en hurlant preuve qu’ils ne sont pas tout à fait les “inconnus” de la soirée. Avec leurs refrains puissants et leurs riffs accrocheurs, leur musique rappelle clairement le style de YUNGBLUD.
Leurs plus gros succès “Happy Pills” et “C’est La Vie” déclenchent l’hystérie collective. Mention spéciale pour leur reprise punk rock de “Pink Pony Club” de Chappell Roan, aussi nerveuse que bien exécutée. Petit bémol cependant : Cameron Boyer chante très/trop régulièrement par-dessus un enregistrement de sa propre voix, ce qui a pour effet d’embrouiller le mix et de perdre en efficacité dans les émotions qu’il souhaite exprimer à travers son chant. Malgré ça, le public vibre au rythme du rock. La soirée commence sur les chapeaux de roue !
Palaye Royale embrase la salle
Surprise ! Nous avons droit à une deuxième mise en bouche. Et pas des moindres ! Le trio PALAYE ROYALE compte bien faire monter l’ambiance d’un cran. Dès le premier morceau, Remington Leith fait se baisser puis bondir la fosse, qui s’exécute avec envie. Le leader de Palaye Royale, en véritable tornade, emporte le public avec lui. Ses complices ne sont pas en reste. La bande joue avec charisme et énergie, distille des mélodies accrocheuses et fait chanter la foule, comme sur “Mr. Doctor Man”.
Le son, malheureusement, n’est pas idéal. On sent toutefois l’émotion brute passer quand même. Le public ne ménage pas ses efforts, accueillant les Américains comme de véritables têtes d’affiche. Le frontman, en kilt, escalade la barrière du gradin pour surplomber la fosse, agitant le bras et galvanisant la foule. Plus tard, il descend dans les pogos et s’immerge dans les premiers rangs. La communion est totale, on vit l’instant présent à fond, et ça fait du bien.
Après une demi-heure de don total d’eux-mêmes à l’audience parisienne, faisant passés leurs enregistrements pour des comptines pour enfant, les Américains quittent un auditoire conquis et plus qu’échauffé pour accueillir la star de la soirée.
YUNGBLUD, entre rage et tendresse
Enfin ! Les lumières s’éteignent, les premières notes de “Hello, Heaven Hello” retentissent. Et Dominic Harrison alias YUNGBLUD fend l’épaisse fumée qui recouvre la scène. Sans un mot, il prend possession des lieux avec un charisme dont lui seul à le secret. La communion est instantanée. Bondissant dans tous les sens, il regarde son public avec intensité tout en chantant les premières notes. Les confettis surgissent, la lumière s’intensifie. D’un geste, il enlève son haut ainsi que ses lunettes de soleil. Puis se verse un verre sur le corps. A cet instant, on sait déjà qu’on s’apprête à vivre un moment hors du temps.
Entouré de neuf musiciens, dont un quatuor à cordes qui sublime chaque envolée, YUNGBLUD livre un set à la musicalité profondément enrichie, plus nuancé, ample et ambitieux que lors de ses précédentes tournées. Côté voix, la progression est tout aussi frappante : il semble pleinement maître de son instrument, puissant et précis, ne s’appuyant sur les backing vocals qu’avec parcimonie, ce qui lui permet de faire passer les émotions qu’il dégage avec une intensité saisissante. Bien que, une fois encore, la batterie et les guitares recouvrent trop fort l’ensemble.




Le britannique, sourire aux lèvres, lance des “Je t’aime” et des “Paris est magique” dans toutes les directions. Plein de gratitude envers son public, on le sent profondément heureux de partager ce moment avec ses fans parisiens. Même si toute la salle est déjà debout, il invite régulièrement les gradins à se lever et à faire la fête avec lui. Il interprète principalement des morceaux tirés de son dernier excellent album Idols, dont la richesse musicale et l’introspection poignante prennent une dimension encore plus intense sur scène. Même si on sent que l’artiste souhaite entrer dans une nouvelle ère, il n’oublie évidemment pas les morceaux préférés de ses fans, parmi lesquels figurent “The Funeral” et “ice cream man”.


YUNGBLUD invite une fan à l’accompagner à la guitare sur “Fleabag”, un moment de communion intense salué par l’assemblée. L’artiste finit debout au-dessus de la fosse, poing en l’air, et filme la marée humaine qui se dresse devant lui. Puis, en introduction de sa reprise de “Changes” (Black Sabbath), il évoque son amour et son profond respect pour la légende Ozzy Osbourne (disparu en juillet 2025). La chanson, qui met particulièrement en avant sa voix et son talent d’interprète, captive l’assistance, qui n’hésite pas à chanter avec lui. Il termine la chanson électrisé, face à une mer de cœurs formés avec les mains. “YUNGBLUD is about love“, lance-t-il comme une affirmation.
Sur presque chaque morceau, YUNGBLUD trouve un moment pour faire chanter, crier, sauter le public. Le remercier aussi. Décidé à tout donner pour ses fans jusqu’au bout, il entame son rappel avec “Ghosts”, qui le voit faire virevolter son micro filaire autour de lui, puis s’allonger au sol. L’ultime morceau “Zombie” vient clore le set sur une note sombre et puissante.


Après une montrée en puissance émotionnelle, YUNBLUD a littéralement transcendé l’Adidas Arena. Véritable bête de scène, il sait susciter l’émotion en se donnant entièrement, avec une sincérité palpable, pour un public qu’il chérit profondément. N’hésitant plus à exposer ses fragilités au fil de ses morceaux, l’expérience a gagné en intensité et en profondeur. L’artiste réussit la prouesse de créer à la fois proximité et explosion d’énergie. Ce soir, ce n’était pas un simple concert : c’était une véritable expérience de vie, gravée dans les mémoires de chacun.
Chez Yungblud, le show n’était pas une façade: il suivait le personnage comme une extension naturelle de lui-même. Rien n’avait l’air figé ni artificiel. Là où tant de concerts ressemblent à des chorégraphies millimétrées manquant d’âme, ici c’était l’humain qui menait la danse. Imprévisible sincère vibrant.