Biffy Clyro – Futique

Quatre ans après The Myth Of The Happily Ever After, les Écossais de Biffy Clyro reviennent avec Futique, leur dixième album studio. Un disque né d’une période de doute et de remise en question, mais qui marque pour Simon Neil, James et Ben Johnston une forme de retour aux sources. Entre-temps, Simon Neil s’était consacré à son projet de metal extrême Empire State Bastard, avant de retrouver l’envie et l’inspiration d’écrire pour Biffy Clyro. Avec Futique, le trio explore la fragilité de l’existence mais aussi la joie simple de se retrouver, d’apprécier ce que l’on a et les personnes qui comptent vraiment.

Un voyage dans le temps

Le titre de l’album en dit long : Futique, contraction de “futur” et “antique“, évoque “une exploration d’idées, d’objets ou de relations qui traversent le temps“. Une thématique récurrente sur le disque où presque chaque morceau aborde à sa manière la perte, la fin et le renouveau.

Entre rage et mélodie

Futique s’ouvre sur l’excellent “A Little Love”, une entrée aussi dynamique que mélodique portée par un refrain fédérateur et un message d’espoir : “With a little love, If you want it, we can conquer it all” (“Avec un peu d’amour, si tu le veux, on peut tout conquérir.“) A l’inverse, et loin des envolées mélodiques de “A Little Love”, “Hunting Season” déploie une énergie brute, alternant des couplets agressifs et un refrain dynamique et chargé d’émotions. Ce contraste entre les deux premiers titres donne le ton de l’album entier : Futique se révèle à la fois intense et accrocheur – oscillant entre introspection et expression d’une forte charge émotionnelle.

Simon Neil accorde une importance particulière à cet album ambitieux : “Je voulais que chaque chanson atteigne mélodiquement le sommet de la montagne. […] Je veux m’assurer que nous créons quelque chose de beau que je pourrai écouter dans dix ans et avoir le sentiment que c’était tout ce que je pouvais donner à ce moment-là.“

Ainsi, le trio livre un disque très personnel, à la fois vulnérable et stimulant. Parmi ses moments forts, notons “Goodbye” : plus calme et empreinte de mélancolie, cette ballade gagne progressivement en intensité, les violons cédant la place aux guitares pour un final explosif.

“Woe Is Me, Wow Is You” et “Dearest Amygdala” intriguent par leurs structures imprévisibles : des morceaux qui évoluent et se transforment, faisant traverser à l’auditeur une palette d’émotions au sein d’un même titre.

L’amour comme fil rouge

“Two People In Love”, avec son intro au piano, clôt l’album comme un écho à “A Little Love”. Le mot “amour” forme ainsi une parenthèse autour de Futique, un album traversé par des contrastes assumés qui forment un ensemble cohérent et maintiennent l’intérêt jusqu’au bout.

Avec un son immédiatement reconnaissable, 100% Biffy Clyro, Futique ne cherche pas à révolutionner le genre, mais s’impose comme un disque très convaincant. Plus qu’un hymne à leur amitié de près de trente ans, Futique est surtout un album intemporel qui tend un arc entre passé et futur. Il nous rappelle que les souvenirs du passé peuvent, parfois, insuffler un nouvel élan pour le futur – et l’on ne peut qu’espérer que cette énergie accompagne encore longtemps Biffy Clyro.