
Dernier round pour Rock En Seine 2025 : une journée taillée pour les amoureux du rock, entre découvertes prometteuses, grands moments d’énergie pure et une clôture assurée par les légendaires Queens Of The Stone Age.
Ce dimanche était une ode au rock. Il fallait courir (dans la poussière) dans tous les sens pour voir le maximum de choses, tant la programmation était dense.
La journée débute avec le duo KING HANNAH. Robe rouge éclatante et guitare en main, Hannah, accompagnée de son amoureux Craig et de deux musiciens, se tient derrière son micro. Le groupe propose un set sensible, truffé de longues plages instrumentales, oscillant entre tension retenue et éclats plus bruts. Ses paroles, tantôt parlées, tantôt chantées dans un flot lancinant, peinent peut-être à captiver un public encore en digestion de la veille, mais posent une atmosphère singulière.
Le ton change radicalement avec FAT DOG, dont le leader débarque sur scène avec un cri primal, déclenchant les premiers pogos de la journée dès les premières secondes. Leur intro entraînante fait aussitôt accourir les retardataires. Le groupe, qui joue fort et vite, livre un show enragé : deux batteries, un saxophone déchaîné, un violon furieux, et une présence scénique explosive. Le chanteur passe autant de temps dans la fosse que sur scène, entraînant le public dans une fougue collective presque animale. Une performance hypnotique et inoubliable. Une vraie belle surprise !
La nouvelle génération du rock a brillé avec une intensité rare, portée par Last Train et Fontaines D.C., deux formations qui incarnent l’avenir du genre sans renier sa fureur d’origine.
Côté français, LAST TRAIN était attendu comme des héros. En témoigne la foule impressionnante amassée devant la scène pour ne pas les rater. Acclamé dès son arrivée, le quatuor a livré un set d’une précision chirurgicale et d’une puissance émotionnelle remarquable. Riffs acérés, changements de rythme maîtrisés, et un leader à l’aura particulière : discret mais charismatique, capable de haranguer la foule avec naturel. Porté debout par le public, guitare à la main, il s’abandonne à une communion totale avant de slammer tout en continuant à jouer. Sur “This Is Me Trying”, l’intensité est telle que le public entier est suspendu à sa voix. Les fans chantent, les mains se lèvent, et l’annonce d’un Zénith de Paris en fin d’année prochaine fait exploser les cris de joie. Les quatre amis quittent la scène acclamés, dans une émotion partagée, en se serrant dans les bras les uns les autres, visiblement émus de leur passage à Rock En Seine devant un public investi, dix ans après leur première.
Quelques heures plus tard, ce sont les Irlandais de FONTAINES D.C. qui prennent la relève. Icônes du post punk moderne, ils imposent un set intense, tendu, mais profondément fédérateur. Leurs fans, reconnaissables à leurs T-shirts disséminés dans tout le festival, chantent chaque mot, tandis que les curieux, captivés, restent jusqu’au bout. Leur musique, rageuse et poétique, s’impose avec une évidence rare.
À la croisée des chemins, THE LIMIÑANAS proposent un contraste plus hypnotique. Fosse clairsemée mais attentive, ambiance tamisée, rythmes lancinants et lumières dansantes : leur rock psyché, habité par les héritages 60’s, vient apaiser sans éteindre. Un set bien rodé pour leur troisième passage à Saint-Cloud.
WALLOWS, le groupe d’indie pop rock emmené par Dylan Minnette, ravit les fans les plus jeunes de la journée. Avec leurs chansons entraînantes et leur bonne humeur communicative, les jeunes Américains sont solaires et énergiques. Dylan va à la rencontre des fans du premier rang, dotés de pancartes, et les fait chanter avec lui, pour leur plus grand plaisir.
Les Gallois de STEREOPHONICS ont ravi leurs fans ainsi que les adorateurs d’un rock mélodique et sans fioriture. Portée par la voix singulière de son leader Kelly Jones, la bande enchaîne ses titres, parmi lesquels figurent les classiques “Maybe Tomorrow” et “Have A Nice Day”.
Dans le même temps se tenait le “concert à 540 000 euros” (En maintenant la venue du groupe malgré les controverses, le festival a vu plusieurs subventions lui être retirées), celui du groupe controversé KNEECAP. Dans un style hip hop en décalage avec le reste de la journée, le trio originaire d’Irlande du Nord lance des slogans “Free Palestine” et affiche le drapeau chaque fois qu’il en a l’occasion. Si une partie de la foule reste attentive, beaucoup de curieux décrochent rapidement et font demi-tour. L’occasion de se poser une question : bien que leur engagement s’inscrit dans une tradition punk et radicale, où l’activisme politique fait corps avec la création, la forme (slogans, symboles, déclarations) a-t-elle pris le pas sur le fond musical ? Sont-ils engagés dans une posture plus opportuniste que véritablement artistique ?
Toutes les générations se retrouvent devant la Grande Scène pour clôturer la soirée en compagnie de QUEENS OF THE STONE AGE. La lumière s’éteint. Quand elle se rallume, le groupe est en place, en forme olympique. Les riffs sont précis, la basse est dynamique, et la batterie donne le rythme. Josh Homme communique peu, mais la sincérité dans sa voix est palpable lorsqu’il prend le temps de remercier le public pour toutes ces années de fidélité. La formation enchaîne les titres et fait planer Saint-Cloud, qui vit un véritable moment de communion sur “Make It With Chu”. Assis au bout de l’avancée, cigarette à la main, Josh s’amuse à faire chanter différentes parties de la foule, inlassablement. Chaque membre est présenté et chaleureusement applaudi. Puis vient “Go With The Flow”, qui soulève littéralement tout le monde. Enfin, “A Song For The Dead” conclut cette édition avec une outro démente, dernier souffle d’un set où artistes et publics auront beaucoup de plaisir à partager un moment ensemble. À la fois puissante et riche en nostalgie, la prestation des Californiens aura rappelé à tous leur statut de groupe incontournable de la scène rock, près de trente ans après leurs débuts.
Le bilan de cette édition 2025
Cette édition de Rock En Seine, a offert une programmation riche et variée, alliant têtes d’affiche et découvertes prometteuses. Malgré des polémiques et une journée de jeudi terne, due aux annulations d’A$AP ROCKY et Doechii et un remplaçant (en la personne de Kid Cudi) malheureusement pas à la hauteur, l’événement a réuni 150 000 festivaliers.
Rock En Seine s’est également distingué par sa volonté d’améliorer son empreinte carbone. Un bilan carbone réalisé avec Bpifrance, des gobelets et de la vaisselle consignés, la redistribution des invendus alimentaires, la récupération des mégots, l’utilisation d’électricité verte, autant d’actions qui soulignent un engagement écologique qui se renforce année après année.
Malgré la poussière, l’ombre généreuse des arbres du Domaine National de Saint-Cloud transforme le site en un véritable écrin pour cet événement unique. Rock En Seine donne déjà rendez-vous aux festivaliers pour cinq jours de fête, du 26 au 30 août 2026.
Jour 1 – Jour 2 – Jour 3 – Jour 4 – Jour 5



































































































































































