
Six ans après son dernier concert dans la capitale, Post Malone est de retour pour une date unique en France (et pas totalement sold out) avec son Big Ass World Tour, cette fois à Paris La Défense Arena ! Retour sur une soirée placée sous le signe de la country.
Jelly Roll
Le chanteur et rappeur américain JELLY ROLL enflamme l’Arena pendant une heure avec son style hybride, naviguant entre country, rock et hip hop. Pour la première fois de sa carrière, il se produit à l’international, lui qui n’avait jamais pu quitter les États-Unis en raison de ses déboires judiciaires passés.
Dès les premières notes, l’artiste met en avant ce qui fait sa force : l’authenticité. Visiblement heureux d’être là, il communique une énergie sincère qui touche immédiatement le public. Les spectateurs, connaisseurs, reprennent en chœur “Take Me Home, Country Roads” de John Denver, flashs allumés.
La puissante et imprévisible transition de “Bloodline”, son duo avec Alex Warren, à la reprise de “Wake Me Up” d’Avicii retourne littéralement la fosse, bras levés et gorges déployées. Plus tard, un medley explosif mêlant rock, pop et hip hop confirme sa capacité à manier tous les styles et à les fusionner avec talent.
Entre deux morceaux, Jelly Roll, acclamé, prend le temps de remercier Post Malone, qu’il encense comme un frère d’armes musical. Et avant d’interpréter une reprise de “Let It Be”, il rappelle sa conviction profonde : celle de croire au pouvoir de la musique pour soigner et rassembler. Le public termine la chanson à sa place, dans une communion totale.
Un concert qui n’était pas seulement un show, mais une célébration de résilience et d’universalité. Déjà connu des amateurs de country et des fans de Post Malone, Jelly Roll a su séduire ceux qui l’ont découvert ce soir, par son énergie communicative, sa générosité et son talent.
Post Malone
Enfin, il est l’heure ! Sous une pluie d’effets pyrotechniques spectaculaires, sublimés par l’intro de “Texas Tea”, POST MALONE, de son vrai nom Austin Richard Post, s’avance sur une passerelle en forme de route, et salue la foule de la main. Accueilli avec ferveur, l’artiste américain aux 9 singles certifiés diamant, looké façon cow-boy, entame un show country-hip hop grandiose. Dans une mise en scène millimétrée évoquant un road trip américain, Posty nous plonge dans l’univers de son dernier album F-1 Trillion.
Connu pour son style unique, mêlant hip hop, pop, rock et country, Post Malone navigue avec aisance à travers sa discographie, enchaînant ses classiques et ses morceaux récents aux accents country tels que “I Had Some Help” et “Losers”, son duo complice avec Jelly Roll, qui réapparaît sur scène pour l’occasion. Le tout s’articule avec une cohérence fascinante, porté par un groupe d’une grande maîtrise qu’il prend soin de remercier à plusieurs reprises. Ses morceaux les plus marqués par le hip hop se voient réarrangés en version country, offrant une relecture surprenante et envoûtante qui sublime les versions studio. C’est notamment le cas de “Better Now”, repris à l’unisson par une foule transcendée, dans un moment de communion totale.
Un show millimétré mais authentique et généreux
Tout au long des deux heures de concert, des feux d’artifice jaillissent dans tous les sens, rythmant un show millimétré. Mais pas moins authentique. Adoptant une posture décontractée, contrastant avec la puissance de sa voix, le chanteur exprime sa gratitude quasiment entre chacun des morceaux. Lorsque le public scande “Posty, Posty“, l’artiste a comme l’air gêné de recevoir autant d’amour.
La soirée bascule davantage dans l’émotion lorsqu’il s’installe au bord de l’avancée, cigarette à la main, pour chanter “I Fall Apart”. Sa voix se fissure, il termine assis, tremblant, et dépose son micro dans une fragilité bouleversante. Sa version épurée de “Circles”, guitare en main, révèle un Post Malone qui sonne encore mieux en live que sur ses enregistrements studio : plus fragile, plus organique, plus vrai. Mais cette fragilité a aussi un versant plus sombre. Post Malone quitte rarement son verre rouge rempli de bière, lance régulièrement des “Santé !” au public et adopte parfois des attitudes imprévisibles, inquiétant souvent ses fans du monde entier quant à son état de santé. Pourtant, son authenticité reste totale : entre une énergie débridée, qui le fait arpenter les moindres recoins de la grande scène, et une intensité touchante, il vit chaque chanson pleinement, sans artifice, finissant presque systématiquement accroupi ou assis.
Au milieu du set, il invite un fan du premier rang, qui brandissait une pancarte, à le rejoindre sur scène pour interpréter “Stay” à ses côtés, à la guitare : un moment suspendu, empreint de générosité et de sincérité. Posty ne se contente pas de ses propres hits : il invite sur scène la légende country Chris Stapleton pour partager leur titre “California Sober”, dans une ambiance survoltée.
Un final explosif et intime à la fois
Après un “rockstar” littéralement explosif et une interprétation puissante de “Sunflower”, Post Malone traverse la salle pour rejoindre une installation au fond, qui s’élève et s’illumine de façon spectaculaire alors qu’il entame son ultime morceau “Congratulations”. Dans un dernier message, il exhorte la foule à toujours croire en ses rêves. Avant de reprendre le chemin de la scène, en saluant longuement ses fans du premier rang. La communion continue sous les “oh oh oh oh” entonnés par des milliers de voix. L’artiste remonte sur scène, salue avec son groupe. Et alors que l’équipe de démontage commence à s’activer, il redescend pour signer des autographes, prolongeant l’instant dans une générosité remarquable.
Post Malone prouve une fois de plus, simplement en étant lui-même, qu’il est un artiste à part, capable de mêler puissance, émotion et authenticité dans le cadre d’un show travaillé et taillé pour les stades. Bien qu’il soit une star internationale, sa notoriété en France est peut-être moins marquée que dans d’autres pays, ce qui explique sûrement que l’événement n’ait pas affiché complet. Toutefois, tous les spectateurs présents auront vécu une parenthèse de générosité et de partage véritablement inoubliable, qu’ils soient fans de longue date ou en pleine découverte.