Goo Goo Dolls – Summer Anthem

Près de quarante ans de carrière, et toujours cette même énergie à regarder devant plutôt que derrière : les Goo Goo Dolls n’ont rien perdu de leur envie. Bien sûr, “Iris” reste ce monument indépassable qui continue de planer sur leur répertoire, mais John Rzeznik et Robby Takac n’ont jamais cessé d’écrire, de tourner et de chercher à partager de nouveaux morceaux. Avec Summer Anthem, EP de sept titres conçu entre deux dates de sa tournée américaine, le duo new-yorkais livre une carte postale estivale, à la fois familière et rafraîchissante.

La magie du savoir-faire

Dès l’ouverture avec “Ocean”, le décor est planté : refrains lumineux, guitares aériennes et ce sens du hook qui colle à la peau. Pas besoin de révolution quand on maîtrise aussi bien sa formule. Le single “Nothing Lasts Forever” suit le même chemin, pensé pour les grandes scènes et les radios, sans jamais sonner daté. On retrouve là tout le savoir-faire de Gregg Wattenberg, fidèle producteur du groupe, qui sublime l’écriture de Rzeznik avec une production léchée et généreuse.

Des nuances plus sensibles

L’EP ne se contente pas de jouer la carte du grand air : “Slightly Broken” et “Misery” ralentissent le tempo, invitant à des moments plus introspectifs sans renoncer à l’accessibilité. “Run All Night”, co-écrit avec Marc Roberge, s’inscrit dans la tradition des ballades émouvantes chères aux Goo Goo Dolls. Certes, la comparaison avec “Iris” reste inévitable, mais le morceau séduit par son émotion sincère. Et puis il y a “Such A Mystery”, signé Takac, qui injecte une dose de rock plus direct et rappelle le goût des Goo Goo Dolls pour les guitares affirmées.

Une parenthèse estivale

Summer Anthem n’a pas l’ambition d’un grand disque, et c’est ce qui fait aussi son charme. Conçu dans l’urgence joyeuse d’une tournée, il sonne comme un clin d’œil, une respiration entre deux projets plus conséquents. Les Goo Goo Dolls s’offrent une liberté nouvelle avec ce format court, et livrent une poignée de chansons prêtes à accompagner l’été de leurs fans. Le final “Not Goodbye (Close My Eyes)”, ample et fédérateur, vient d’ailleurs confirmer que, même sans chercher à réinventer la roue, le duo reste capable de composer des hymnes instantanés.

Une collection estivale sincère et solide : pas de révolution, mais une belle preuve que les Goo Goo Dolls savent encore composer des chansons qui touchent et rassemblent.