
Après avoir rêvé du monde féérique de Chappell Roan toute la nuit, le retour sur terre est brutal ce jeudi 21 août. Bien embêté par les annulations de ses deux têtes d’affiche du jour (A$AP ROCKY et Doechii), Rock En Seine a tenté de sauver les meubles en annonçant l’unique concert en France de 2025 de Kid Cudi. Retour sur une journée particulière au Domaine National de Saint-Cloud.
Coup de cœur de la journée
Alors que l’ambiance du jour semblait morose et que les festivaliers peinaient à entrer dans la fête, les plus téméraires ont été amplement récompensés par le set lumineux de VAMPIRE WEEKEND. Portée par une formation étoffée de huit musiciens, dont la virtuosité scénique n’est plus à démontrer, la bande new-yorkaise a livré un show d’une précision joyeuse, aux arrangements aussi riches qu’ensoleillés. La voix singulière d’Ezra Koenig, posée avec aisance sur des lignes de basse entraînantes, des envolées de violon et des souffles de saxophone, a su réveiller une fosse clairsemée mais conquise. Le point d’orgue ? Un “A-Punk” euphorisant qui a déclenché un petit train géant serpentant dans le fond du public.
Les temps forts
MONTELL FISH – Portée par une basse profonde, la musique de Montell Fish, à la croisée des genres entre soul, R&B, funk et rock, captive instantanément les premiers curieux de la journée. Énergique et singulier, le jeune artiste a vraisemblablement marqué les esprits.
TORS – Le trio indie folk britannique mérite le détour par la petite scène sur laquelle ils sont programmés ! Un groupe en pleine ascension, dont les harmonies vocales prenantes et des paroles empreintes d’émotion ne laissent pas indifférent.
La déception
La déception du jour provient malheureusement de la tête d’affiche : KID CUDI ! Seul sur scène, avec pour unique scénographie un écran diffusant des vidéos de lui en boucle, le rappeur américain s’est contenté du minimum, laissant la plupart des festivaliers sur leur faim. On a l’impression d’assister à un show promo de son nouvel album Free à paraître ce vendredi. Les nouveaux morceaux peinent à convaincre, et la foule se raccroche à un “Day N’ Nite” interprété deux fois, à la demande d’un fan, un moment aussi inattendu que symptomatique d’un show déséquilibré.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’interprétation laisse à désirer : des faussetés sur “Ghost!”, des classiques comme “The Prayer” ou “Soundtrack 2 My Life” qui peinent à décoller… Même les tentatives de l’Américain de parler de son rapport intime à la musique n’arrivent pas à sauver la mise. Certes, il reste une figure emblématique du hip hop introspectif des années 2000, pionnier dans l’expression des fragilités masculines. Mais ce soir, le message ne passe pas.
Le concert s’achève dans la frustration : un “Pursuit Of Happiness” envoyé à la hâte pour clore le set, sans laisser la place au tant attendu “Memories”. Une fin abrupte, à l’image d’un show qui n’a jamais vraiment démarré.
Un contraste frappant se dessine entre la performance explosive de Chappell Roan, qui avait enflammé la scène mercredi avec une générosité débordante et une énergie communicative, et celle de Kid Cudi, plus froide, distante, et décevante. Là où la jeune icône queer a su captiver le public en créant un vrai moment de communion, Kid Cudi, a laissé une impression d’inachevé. Deux artistes, deux visions de la scène, et un rappel que l’émotion ne se décrète pas : elle se partage.





















































