
À quelques semaines de la sortie de No One Was Driving The Car, La Dispute s’apprête à offrir à ses fans son premier album en six ans. Rencontre avec Jordan Dreyer, voix et plume du groupe de post hardcore originaire du Michigan, pour parler d’un disque conçu comme un voyage en cinq actes, mêlant introspection brute, symboles puissants et narration cinématographique. Entre confidences sur son rapport à l’isolement, réflexion sur la manière dont on consomme la musique à l’ère des réseaux sociaux, et anecdotes de studio où le lâcher-prise a parfois pris le dessus sur la retenue, l’artiste nous plonge dans les coulisses d’un projet pensé pour être écouté du début à la fin. Une conversation où l’art, la vulnérabilité et la force du collectif s’entremêlent.
Ça fait environ six ans depuis Panorama, le dernier album complet qu’on a eu. Qu’est-ce qui a déclenché la décision de revenir maintenant, après tout ce temps ? Est-ce qu’il y a eu un moment précis où tu t’es dit que c’était le bon moment pour revenir ?
Jordan Dreyer (chant) : Je ne crois pas qu’on ait jamais vraiment envisagé de ne pas revenir, mais je pense que dans les années entre maintenant et Panorama, les choses ont été assez intéressantes en général, mais particulièrement – enfin, peut-être pas particulièrement, mais dans le contexte de faire de la musique professionnellement – avec le COVID, les confinements, les questions de santé, et l’impossibilité d’être ensemble au même endroit.
On est revenus sur scène pour une tournée anniversaire qu’on avait manquée à cause de la période de fermeture liée au COVID, et je pense que ça a fini par être vraiment important. Ce temps loin de la scène nous a certainement poussés à réfléchir à la valeur que la créativité avait dans nos vies et dans le groupe en particulier, vu qu’on a passé une grande partie de notre vie d’adulte à faire de la musique ensemble et à voyager ensemble.
Mais revenir dans cet environnement pour jouer un album qui compte beaucoup pour nous – et pour les gens – a été une sorte de hasard heureux.
Ça a vraiment recalibré l’importance qu’on accorde à tout ça et l’impact que ça a sur notre santé émotionnelle et physique, le fait de se retrouver et de faire ce qui nous apporte le plus de satisfaction.
Je pense que jouer ces morceaux, puis faire une autre tournée anniversaire juste après, nous a vraiment enthousiasmés à l’idée de créer quelque chose de nouveau.
J’avais aussi passé beaucoup de temps à réfléchir à des choses, au monde, à observer mon environnement – et c’est généralement dans ces moments-là que l’étincelle se produit pour moi et que je commence à avoir une idée de ce que je veux aborder sur un album. Et c’est la première étape pour nous quand on recommence à écrire : que j’aie une idée de concept.
Donc, c’était une combinaison parfaite de facteurs qui nous a amenés là où on en est maintenant… et qui font que toi et moi sommes en train de parler d’un nouvel album.
Ça commence avec le concept pour un album entier ou pour des morceaux spécifiques ?
Jordan : Pour l’album entier, mais ça passe par des morceaux spécifiques. Je pense qu’à ce stade de ma vie, je vois le monde à travers le prisme du travail créatif et lié à des histoires, parce qu’elles semblent, pour une raison ou pour une autre, dire quelque chose de plus profond sur la condition humaine et sur la vie en général.
C’est vraiment en collectant ces histoires – celles qui restent gravées dans mon esprit – que je commence à voir un fil conducteur entre elles, que je comprends comment elles peuvent se connecter et pourquoi elles m’ont marqué au point de rester présentes longtemps. Donc, c’est beaucoup de collecte : des histoires qui deviennent des chansons, des images précises qui deviennent des chansons, ou encore des extraits de conversations. Et en les répertoriant mentalement, je commence à voir le “pourquoi“. Et ce “pourquoi” est généralement l’origine du concept global.
Sur l’album, il y a tellement de chansons très différentes les unes des autres. Par exemple, un morceau comme “Environmental Catastrophe Film” dure plus de huit minutes, avec une performance vocale qui dégage une émotion très différente, très singulière, à cause des nuances – parfois on a l’impression d’une forme de résignation. Comment tu abordes la construction d’un morceau aussi long dans votre univers sonore, surtout que c’est très différent de la plupart des autres groupes ?
Jordan : Quand on commence à construire un album, on établit généralement une carte dynamique. On travaille aussi sur le plan narratif. J’ai une idée de ce que l’album est censé être et de la façon dont il devrait se dérouler pour atteindre une trame narrative plus large. Ensuite, on bâtit une carte dynamique autour de ça : on place les points forts et les moments plus calmes.
On a donc une idée approximative des grands moments, en fonction du sujet de la chanson et de sa place dans le déroulé. Pour ce morceau, avant même de l’écrire, on savait déjà qu’il allait avoir cette ampleur, cette montée en puissance.
Quand on se met à remplir les parties pour lui donner vie, une grande partie de mon approche vocale vient de la musique. C’est un aller-retour constant entre une idée que j’ai, la façon dont mes camarades la traduisent en musique, puis la manière dont cette musique m’inspire pour savoir précisément quoi dire, où et comment le dire.
Il y a aussi une part qui échappe à toute explication rationnelle – et je sais que ça peut sembler cliché venant d’un musicien – mais je pense qu’il y a quelque chose qui se produit parce qu’on fait ça ensemble depuis si longtemps et qu’on se comprend. Les morceaux deviennent simplement ce qu’ils doivent être.
D’un point de vue performance, je ne sais pas vraiment à quoi ça va ressembler tant que je n’entends pas la musique et que je ne commence pas à m’imaginer ma voix dessus pendant que j’écris.
Et ces morceaux-là sont amusants, car ils offrent de grands moments où je peux hurler-chanter, et d’autres très calmes où je peux être plus théâtral, presque dans le registre du jeu dramatique. Ce sont probablement les morceaux les plus plaisants à interpréter pour moi… et peut-être pour nous tous.

Tu as un morceau où ta voix est vraiment très particulière, presque comme si tu étais blessé. “No One Was Driving The Car”, avec cet arrangement acoustique minimaliste, et ta voix qui tranche complètement avec ce cadre acoustique. Est-ce que tu visais volontairement ce contraste ? Comment t’es venue l’idée de produire une chanson comme ça ?
Jordan : Oui, je crois que c’est la dernière chanson que j’ai terminée en studio. C’était le dernier jour d’enregistrement, et c’était l’une des rares pour lesquelles je n’avais pas encore vraiment écrit grand-chose, même si j’avais quelques idées. Je savais de quoi je voulais que le morceau parle. Je n’étais pas certain de la manière exacte dont ça se déroulerait ni où ça irait, à partir de cette image de deux personnes sur la banquette arrière ou à l’avant d’une voiture sur une route sinueuse, sans conducteur visible. Et en écrivant, je l’entendais déjà dans ma tête comme quelque chose qui devait être crié.
Je pense que la musique, même si elle n’est pas lourde ou bruyante comme d’autres morceaux de l’album où je crie, a une intensité silencieuse. Ça sonne très dramatique. J’étais seul dans le studio pendant que tout le monde était parti fêter le dernier jour au dîner, et je me suis retrouvé à le dire fort, presque en le déclamant, en écoutant au casque dans un studio vide – ce qui, avec le recul, est une image assez drôle.
Mais quand je suis passé à l’enregistrement réel, deux de mes camarades étaient revenus du dîner. J’étais dans la salle de prise, l’ingénieur Connor était derrière la console, et j’avais du mal à trouver ma voix. Je le disais de manière assez calme, et c’était évident que ça ne marchait pas. J’étais assez frustré.
C’est en fait Chad, mon camarade de groupe, qui est entré dans la régie. Je l’ai entendu dire dans le micro talkback : “C’est vraiment comme ça que tu veux le faire ?” Et moi : “Je ne crois pas.” Et lui : “Je pense que tu devrais le crier.” Et moi : “Oui, je crois que c’est comme ça que je l’entendais dans ma tête, mais j’ai du mal parce que la musique est calme.” Et lui : “Vas-y à fond, bordel. C’est comme ça que tu l’entends, c”est évident que ça doit être comme ça.” Et là, ça a fait tilt. J’ai laissé tomber mes hésitations, mes doutes, et j’ai crié. Et là, je me suis dit : “Oh putain.”
Donc, crédit à Chad de me connaître assez pour comprendre ce que j’imaginais, alors même que je ne l’abordais pas comme prévu, et pour m’avoir poussé à y arriver.
C’est marrant, parce que les mots “no one was driving the car“ peuvent avoir énormément de significations, mais ça peut aussi vouloir dire que tu te laisses aller, que tu lâches prise. Ce qui est exactement ce que tu as fait.
Jordan : Oui. Et je pense que l’intention de cette chanson en particulier, c’est que l’album, d’une certaine manière, parle beaucoup de comprendre quel contrôle tu as ou n’as pas, ou qui peut l’avoir sur toi, et de la façon dont ta vie peut être instable. Et je pense que la note de résignation pleine d’espoir dans ce morceau, c’est justement d’accepter qu’il n’y a personne aux commandes, et de se laisser aller à ce que tu as, ce qui t’apporte de la joie.
On aime beaucoup la façon dont tu utilises le mot I dans le titre “I Dreamt Of A Room With All My Friends But I Could Not Get In”. On trouve que ça a un sens fort et très tranché. Et la phrase en elle-même est puissante, parce qu’on pense que c’est quelque chose que tout le monde a ressenti à un moment dans sa vie. Tu peux nous parler un peu de ce morceau en particulier, de l’écriture et de la charge émotionnelle que tu voulais faire passer ?
Jordan : Oui. Alors, la musique de ce morceau-là, c’est le seul titre de l’album qu’on avait vraiment écrit avant de commencer le processus de création de l’album. On a travaillé à partir d’un plan global, mais celui-ci, je n’y avais quasiment pas touché au départ. Il a été écrit dans notre ville d’origine, pendant les répétitions, avant, je crois, la tournée de Wildlife. Et à ce moment-là, je n’étais pas encore revenu vivre dans ma ville natale, je vivais ailleurs. La musique était déjà bien avancée, et je m’y étais beaucoup attaché, même avant… enfin, avant de savoir ce que serait l’album. Et je crois que je savais déjà de quoi je voulais parler, avant même de connaître la thématique générale du disque.
Il y a des thèmes sur cet album autour du retrait, de la dissociation, du fait de s’isoler de ce qui, dans ta vie, t’apporte de la joie et de l’accomplissement. Et je crois que je ressentais très fortement mon propre retrait vis-à-vis des gens dans ma vie, pour différentes raisons. Jusqu’au moment où j’ai compris que j’avais traversé ce processus et que je me sentais moins connecté aux personnes importantes pour moi.
Ça m’a donné l’impression d’avoir rêvé que je voyais tous ceux que je connais réunis, sans moi… et le réveil brutal, comme après un cauchemar où tu réalises que tu dormais, ressemblait au processus que je vivais pendant l’écriture de l’album.
Ça a été difficile… je pense que c’est la chanson la plus compliquée à écrire de l’album, et clairement la plus dure à enregistrer. Parce que ça fait tellement longtemps que ça occupe une place énorme dans ma vie, et que notre approche est fondée sur l’exploration émotionnelle… Je ne traite pas beaucoup ces choses ailleurs. J’ai un peu l’impression que ma façon de réfléchir à moi-même, c’est par l’écriture et par la musique.
Donc c’était dur, parce que c’était un processus actif : être dans une pièce, me relire à voix haute, incarner mes émotions de façon à ce que l’émotion se traduise dans la performance. Et je crois qu’à ce moment-là, je réfléchissais à ma vie d’une manière que je n’ai pas d’ordinaire. J’ai eu beaucoup de mal à aller au bout des paroles, j’ai été très ému, j’ai pleuré. Et mes camarades aussi.
La répétition du I dans le titre, je voulais que ce soit évident, même juste en lisant les crédits de l’album, que c’était personnel. Que le I ne soit pas seulement un marqueur de la personne qui parle, mais aussi une façon de montrer à quel point je m’étais retrouvé seul, par mon action ou mon inaction.
C’est pareil pour l’autre morceau de l’album qui a I dans le titre, “I Shaved My Head”. Je voulais que ces chansons en particulier soient comme une sorte d’affrontement personnel avec moi-même.
La chanson qui nous a le plus marqué, dès la première écoute de l’album, c’est celle où on sent qu’il y a vraiment quelque chose de spécial. La façon dont tu la chantes donne une impression d’urgence différente, comme si tu avais besoin de l’exprimer, sinon tu n’aurais pas été toi-même.
Jordan : Merci. C’est exactement ce que j’ai envie qu’on me dise sur ce morceau.
Avec “I Shaved My Head”, qui a été l’un des premiers singles, c’est un peu plus brut et symbolique. C’est aussi plus attendu venant de toi. Mais tu as choisi de sortir ce morceau-là en single et d’en faire un clip. Pourquoi ce choix ?
Jordan : Parce que, en fait, c’est la première chanson qu’on a écrite pour l’album. C’est là que tout a commencé. Je pense qu’on s’y est attachés d’une manière particulièrement forte.
On a toujours un peu fonctionné comme ça : pour nous, la chanson la plus importante d’un album, c’est souvent la première. Et comme tout le reste s’est enchaîné après l’écriture de “I Shaved My Head”, elle s’est imposée à nous.
Elle se démarquait aussi parce qu’elle avait une atmosphère que nous n’avions jamais eue auparavant, surtout sur son début. Mais je pense aussi que l’image qu’elle porte est le symbole le plus clair et le plus direct de ce qui se passe dans le reste de l’album, à part son titre.
Ce n’était pas subtil dans son message, et c’est justement pour ça que ça me semblait être une bonne porte d’entrée dans l’album : commencer avec ce symbole évident, cette image de quelqu’un qui tente de se transformer pour échapper à un état d’isolement et de dissociation.
Et tu as choisi de sortir la plupart des chansons de l’album comme ça, en EP numérotés I, II, III etc. C’est un peu comme entrer dans un théâtre et voir différents actes se dérouler à différents moments. Quelle était l’intention derrière ça ?
Jordan : Oui, on a écrit l’album en cinq actes. On ne pensait pas spécifiquement au théâtre, mais plutôt au cinéma. C’était notre point de référence pour toute la structure du disque, ce qui n’est pas si différent d’autres sorties de notre catalogue. On a vraiment trois albums qui reposent sur un élément structurel extérieur, qui divise le disque en chapitres thématiques ou en une structure narrative. Sur tous les autres albums où on a fait ça, il y a une délimitation claire : des titres qui marquent un changement, des différences de ton sur le plan sonore, que tu peux repérer si tu écoutes en te plaçant dans cette perspective.
Mais pour cet album, non. Les morceaux s’enchaînent comme ils viennent, sans signal évident adressé à l’auditeur. Donc, en partie, c’était une façon de permettre aux gens de comprendre l’album comme il a été écrit, de l’assimiler en actes qui composent un tout. Mais je pense aussi que ça nous a semblé… je ne sais pas, un peu atypique, pas que d’autres groupes ne l’aient jamais fait, mais presque comme un acte de défi face à la façon dont on consomme l’art au XXIe siècle, à l’ère d’Internet et des réseaux sociaux.
Ça donnait l’occasion aux gens de s’asseoir et d’écouter quelque chose de plus grand, de vivre une expérience complète plutôt que de picorer dans des extraits de 30 secondes sur Instagram, par exemple.
Et je pense qu’on peut se permettre ce genre de choses à cause de la manière dont les gens écoutent notre groupe. On a des fans, une communauté autour de La Dispute, qui ont envie de plonger dans nos morceaux, de comprendre de quoi ils parlent, de les analyser musicalement et lyriquement. On peut donc se permettre de sortir cinq titres d’un coup, parce que la majorité des gens qui attendent notre nouvelle musique vont s’asseoir avec un casque, lire les paroles et réfléchir à ce que ça signifie pour eux ou à ce qu’ils pensent qu’on essaie de dire.
C’était un peu stressant de faire ça, de donner quasiment tout l’album avant sa sortie. Mais c’est vraiment gratifiant de voir comment les gens ont relié les thèmes et les idées entre eux.
Dans quelques semaines, ils auront tout l’album. Tu t’attends à ce qu’ils l’écoutent dans son intégralité ?
Jordan : Je pense que oui. Enfin, pas tout le monde peut-être, mais je crois que la majorité des gens qui font de la musique espèrent que les auditeurs écouteront un disque du début à la fin, parce qu’il y a une intention derrière la façon dont les morceaux sont structurés et enchaînés. Évidemment, si on voulait absolument que tout le monde ne l’entende que comme ça, on sortirait un morceau unique d’une heure… ce qui ne serait probablement pas une bonne idée pour nous ni pour eux.
On veut que les gens puissent réécouter ce qu’ils aiment et passer directement à un morceau ou à une ambiance particulière s’ils en ont envie. Mais le disque a été pensé comme un tout, même s’il est divisé en chapitres.
Donc j’espère que, quand il sortira, la majorité des gens qui l’attendaient et qui l’ont déjà écouté par morceaux prendront encore le temps de l’entendre dans cet ordre. Peut-être qu’ils n’ont pas réécouté les trois premiers titres depuis un moment et qu’ils ne s’en sont pas lassés, je l’espère.
Mais oui, on espère vraiment que les gens s’assiéront pour l’écouter du début à la fin, parce qu’au final, il est conçu pour être entendu comme ça.
Est-ce qu’on aura la chance de te voir en concert en Europe ?
Jordan : Oui, au printemps prochain.
Au printemps prochain. Tu viens aussi en France ?
Jordan : En février, mars. Oui, on sera en France. Je ne sais pas exactement… Je suppose qu’au minimum, Paris. Mais je crois qu’on jouera deux ou trois dates. Je n’ai pas la tournée sous les yeux. Ce sera une tournée européenne plus longue, et pas seulement au Royaume-Uni et en Allemagne comme ce qu’on a fait le mois dernier. Donc oui, cette fois on va vraiment voir plus de pays en Europe. Ça fait un moment qu’on n’est pas venus en France. La dernière fois, c’était pour Wildlife. Mais oui, on sera en France.
Comment tu prononces le nom du groupe avec ton accent ? On est curieux !
Jordan : Mal ? Incorrectement ? (rires) C’est drôle, javais 16 ans quand on a commencé à faire de la musique ensemble et j’ai vu une pièce de théâtre qui m’a inspiré le nom du groupe. Mais je n’aurais jamais imaginé, à 16 ans, que j’aurais un jour l’opportunité de jouer devant un public francophone. Les gens sont très indulgents avec ma prononciation très américaine.
Notre média s’appelle RockUrLife. Donc dernière question : qu’est-ce qui rock ta life ?
Jordan : Plein de choses. Les gens que j’aime, c’est la réponse facile : avoir une communauté sur laquelle m’appuyer et que je peux soutenir. Mais je pense que créer et vivre l’art, c’est essentiel pour moi. Après quelques années à éviter les choses qui me donnaient un sentiment d’accomplissement, j’ai passé l’an dernier à recalibrer et à essayer de retrouver un état de joie.
Je suis souvent impressionné par ce que les gens créent, écrivent, peignent ou filment. Et je crois que me souvenir de tout ce que ça m’apporte – pas seulement de créer de l’art avec mes camarades de groupe, mais aussi d’entrer en contact avec ce qui suscite une émotion chez moi, qu’elle soit bonne ou mauvaise – c’est là que je trouve le plus de valeur dans mes journées, à part mes proches, ma compagne, mes amis, ma famille.

Site web : facebook.com/LaDisputeMusic