Avec Everest, Halestorm ne cherche pas à impressionner mais trouve une approche très humaine pour un album aussi audacieux que sincère. Ici pas d’artifices, pas de surenchère, le groupe se dévoile comme jamais. Le disque sera-t-il celui qui installe définitivement le groupe au sommet de son art ?
Une ascension, pas une destination
Il y a dans Everest quelque chose d’évidemment symbolique. Une mise en danger et l’annonce d’une volonté de se transcender. Le groupe a fait confiance à son producteur pour entrer en studio sans démo. Sans idées des compositions qui allaient nourrir le disque. Enregistré dans les conditions de l’instant présent, Everest capture cette urgence, cette tension permanente entre le contrôle et l’abandon. “Ce disque, c’est nous à nu“, déclare le bassiste Josh Smith. Et c’est exactement ce qu’on entend. Là où le groupe pèche parfois avec un peu trop de production ou une voix trop poussée, ici tout est au service des compositions.
Dès les premières secondes de “Fallen Star”, Halestorm pose le décor : riffs massifs, basse grondante, batterie explosive. Mais ce n’est pas juste un retour aux fondamentaux. C’est une formation qui redécouvre ce qu’elle est capable de faire quand elle joue ensemble, sans artifice. L’énergie scénique, souvent évoquée mais rarement capturée sur disque, prend ici une ampleur inédite. L’album navigue avec assurance entre les genres : “WATCH OUT!” flirte avec le thrash, “Like A Woman Can” s’autorise une soul blues suave, tandis que “Darkness Always Wins” érige un mur de son, solennel et menaçant, comme un gospel inversé. Rien n’est lisse, rien n’est figé. Tout est mouvement.
La voix du vertige
Lzzy Hale n’a jamais chanté aussi juste, dans tous les sens du terme. Sa voix porte la rage, la douleur, la tendresse et la lucidité. Elle se contient ou explose selon ce qui fonctionne le mieux pour le morceau et c’est ce qui séduit. “K‑I‑L‑L‑I‑N‑G” prend des airs de System Of A Down. “Rain Your Blood On Me” devient un hymne parfaitement calibré pour les stades. Halestorm dit que c’est l’un des morceaux les plus intenses jamais enregistrés par le groupe. Né d’une jam nocturne à 3h du matin, ce titre incarne tout l’album : spontané, viscéral, sans compromis.
Au fil des morceaux, la chanteuse explore toutes les facettes de sa personnalité, sans jamais tomber dans la posture. Elle parle de résilience, de souvenirs, de féminité, d’héritage. Avec une sincérité désarmante, elle transforme chaque chanson en confession, sans jamais sacrifier la puissance. Ce qui frappe dans Everest, c’est à quel point le groupe assume son histoire sous tous les angles. Le morceau-titre, “Everest”, en est la parfaite synthèse : lent, lourd, habité, il célèbre le chemin parcouru autant qu’il invite à continuer d’avancer. Loin de sonner comme un aboutissement figé, il évoque une forme de renaissance. Avec nuance et maîtrise, Halestorm signe la fin d’un cycle et amorce un renouveau.
Everest est sûrement le meilleur album de Halestorm à ce jour. C’est aussi l’un des plus sincères sortis dans la sphère rock/metal ces dernières années. Là où beaucoup auraient choisi la sécurité, Halestorm a préféré le vertige.
Informations
Label : Warner Music
Date de sortie : 08/08/2025
Site web : www.halestormrocks.com
Notre sélection
- Everest
- WATCH OUT!
- Like A Woman Can
Note RUL
4/5