BlogSlideshow

Le Hellfest 2025 presque parfait de Chante

Pour ma douzième édition avec RockUrLife, je dois bien l’avouer, l’affiche n’était pas aussi extraordinaire, en rapport avec mes goûts personnels. Si les têtes d’affiche ne m’attiraient pas plus que cela cette année, tout comme une partie importante de la journée du dimanche, il y avait tout de même un paquet de groupes qui ont vite rejoint ma liste de souhaits. C’est donc l’esprit tranquille et ouvert à la découverte que j’ai abordé cette nouvelle escapade à Clisson.

Plutôt habitué des Mainstages et de la Valley, sans surprise ces deux scènes m’ont de nouveau accueilli les bras ouverts durant quatre jours. Et malgré des températures élevées (après avoir fait 2022, je pense qu’on a tout vu, pour le moment), il était tout simplement impossible de faire la moindre impasse.

Un set, une réussite

Ayant dit cela, les attentes étaient assez élevées pour tous les groupes que je souhaitais impérativement voir. Et la surprise fut plutôt énorme, et quasi inattendue. C’est très simple, la moindre prestation vue, fut une réussite sur tous les plans ! Que ce soit scénique, ambiance et surtout le son (surtout le son), aucune critique majeure n’était à formuler.

Qui peut se targuer de faire un festival avec une multitude de groupes, et ne pas se plaindre du groupe et surtout du son ? Les balances sont assez inégales d’un groupe à l’autre, d’une scène à l’autre, il paraît donc logique d’intégrer de base, cela dans les comptes rendus.

Mais non, 2025 fut parfait de ce point de vue-là !

À l’image de Dream Theater, qui a littéralement mangé Scorpions, avec -sûrement- le son le plus massif de toutes les Mainstages, samedi soir. Idem pour Savatage, qui en fin d’après-midi, a littéralement enchanté les fans, pour son grand retour, sans oublier The Hellacopters à la Warzone par exemple.

Des premières attendues

On le sait, le Hellfest est également l’occasion de voir des groupes qui ne passent quasi pas en France, ni même à Paris, et certaines exclusivités s’ajoutent à cette équation. 

C’était cette année le cas avec Black Country Communion. L’un des premiers supergroupes modernes, composé de Glenn Hughes, Joe Bonamassa, Derek Sherinian et Jason Bonham, a beau sortir de très bons disques dont le dernier V (2025), n’était pas repassé en France depuis 2011. Et quelle réussite ! Une force tranquille du rock n’roll, avec des musiciens hors pair. Quelle frustration aussi de voir que ce groupe aurait pu devenir énorme, si les carrières solo des deux premiers cités ne prenaient pas le pas sur ce projet. Espérons que cette tournée européenne les motive davantage, mais Hughes et Bonamassa se préparent déjà à proposer de la nouveauté en solo…

Savatage ! Déjà cité pour le son extraordinairement massif, le groupe/projet créé par Jon Oliva, est de retour après 23 années d’absence, et un nouvel album studio en préparation, le premier depuis 2001 !
Comme évoqué durant leur conférence de presse, cette tournée a pour but de prendre la température auprès du public, avant de revenir l’année prochaine avec du neuf.

Du côté de la Valley, focus sur l’exclusivité Hermano avec le grand John Garcia ! Une voix quasi inchangée, une présence mystique digne des canyons les plus profonds de l’Ouest américain, la recette était beaucoup trop belle pour que le succès ne le soit pas également.

De solides confirmations

Le dancefloor fut intense jeudi dans la nuit. Les Allemands d’Electric Callboy headlinent la MS2, autant vous dire que la fatigue passait au second plan. Outre des titres efficaces et entêtants, c’est surtout un énorme show que propose la machine teutonne. Pyro, confettis, écrans, karaokés géants… À titre personnel, c’est le groupe qui m’a accompagné durant le confinement, autant vous dire que les chevaux furent lâchés dans le pit. J’ajouterais également que ce groupe est assez symptomatique de notre époque, à savoir que l’on recherche à s’amuser, à déconner, à danser et à ne plus se prendre au sérieux. Ce n’est peut-être pas “trve“, mais quel bien cela fait !

Tout autre style et approche, The Hu, est également une belle confirmation avec cette prestation devant une MS1 pleine à craquer. Alors certes l’audience se plaçait pour Muse, mais l’ambiance fut au rendez-vous, et de voir ces groupes monter, tournée après tournée dans l’Hexagone, sont révélatrices du changement progressif des générations et des gros groupes de demain.

Dernier clin d’œil, celui fait aux nains italiens de Windrose. C’est ce que je qualifierais de “pouet pouet” metal, et ne vous y méprenez pas, j’adore ça. Alestorm, Korpiklaani et toute la clique, j’apprécie le “folk” metal, avec leurs thématiques propres. Après leur prestation assez convaincante lors du Paganfest en début d’année -sauf les chœurs enregistrés- la tente était pleine à craquer et les pioches prêtes à casser de la roche. Car oui, leur merchandising propose des pioches gonflables en plastique, vu qu’ils creusent la montagne… du génie ! Un Hellfest déjà en surchauffe qui creuse, et creuse, pour son propre bonheur, c’est beau !

Les valeurs sûres

Ça marche toujours en live, Airbourne a évidemment tout retourné. Leur nouveau single “Gutsy” est passé à la casserole, mais le reste du set est bien trop convenu. Quelle frustration de voir un groupe performant jouer les mêmes morceaux depuis de trop nombreuses années. Heureusement le live est toujours une réussite.

Cela n’a pas été une mince affaire de passer après eux pour Scorpions, mais les légendes de Judas Priest ont donné le la, d’une manière irréprochable. Setlist spéciale à l’occasion des célébrations de l’album Painkiller (1990), les “deep cuts” ont fait la joie du public. Associé à une scénographie dynamique et un son parfait, Rob Halford a une nouvelle fois fait taire les détracteurs. L’âge oui, mais le Metal God est toujours redoutable.

Presque parfait…

Car oui, 100% de réussite n’est pas toujours envisageable et nous allons voir pourquoi. Après avoir assisté au formidable concert de Jerry Cantrell sous la Valley, je me dirige tranquillement vers la Mainstage 1 pour retrouver mes comparses. Le set de Linkin Park avait déjà débuté et la foule était évidemment amassée devant.

Le challenge était d’avancer sur le côté droit, peu après les tribunes VIP/loges, un passage pas toujours évident car les spots y sont plutôt bons, même de loin.

Et là, une assez grosse surprise, personnellement, d’un côté des festivaliers quittent la zone, et de l’autre, ceux qui souhaitent avancer étaient repris de manière véhémente par une partie du public, ou plutôt “le nouveau public“. Force est de constater que nos cerveaux ne fonctionnent pas de la même manière, mais si un certain nombre de festivaliers quittent les lieux, alors cela laisse la place à d’autres qui souhaitent avancer, sans pour autant empiéter sur les gens autour. Pas pour eux. Insultes au programme, blocages, et une personne de mon entourage s’est même pris des coups de pieds, pour avoir osé passer (et donc à ne pas rester devant ces personnes).

C’est donc là qu’on rouvre le débat sur le “nouveau public” qui vient à Clisson. Encore une fois, quiconque est en bon droit d’acheter son pass et de venir au Hellfest. On ne peut nier qu’un effet de mode entoure ce festival, de par son succès et l’expérience sur site, il suffit de voir le nombre de publications sur LinkedIn (ce réseau a mal tourné lui aussi) évoquant cet événement.

Reste que ces agissements sont inacceptables. Si tu te places, dos à la tribune, tu es d’office dans un axe de passage, et tu en assumes les conséquences : à savoir celles de voir beaucoup de passages devant toi. Effectivement c’est chiant, mais ces personnes ne vont pas rester devant toi, ou alors changes de place ?

Les accrochages verbaux peuvent arriver et généralement ceux-ci ne durent que quelques secondes, mais d’en venir à donner des coups de pieds à d’autres festivaliers pour les empêcher de passer, oui on dépasse les limites de la “bonne ambiance de la communauté“. Et justement, ce n’est plus cette “communauté” dont il est question, mais bien de personnes autres, qui se croient tout permis car au Hellfest.

Il est évidemment impressionnant de voir la trajectoire du festival depuis maintenant de nombreuses années, au point d’être complet en 1h, voire moins, et sans groupes annoncés, mais cela ne valide en rien le fait de devenir des gros cons l’espace de 4 jours. Donc si vous vous reconnaissez là, faites un effort, et respectez le monde autour comme vous respectez -normalement- vos collègues ou vos proches.

Conclusion

Qu’on apprécie ou non, ou peu, l’affiche de cette édition 2025, ce festival reste un rendez-vous important pour y voir des groupes qui ne passent jamais ou peu en France. Sans oublier de vivre des sets sur des scènes plus grandes et avec une ambiance toute autre.

Muse ou pas Muse, nous avons déjà traité ce sujet ici, mais le débat pourrait aussi s’orienter sur les très gros groupes, ou les ovnis, qui sont programmés sur de toutes petites scènes, comme les Sex Pistols avec Frank Carter, sur une Warzone blindée. À l’image de Body Count la première fois. Même si la Warzone joue de son effet sur l’ambiance et l’aspect inédit du concert en question, on ne peut nier qu’une Mainstage est plus au niveau du standing de ce retour sur scène.

Bref, ce Hellfest 2025 s’est avéré un bon cru finalement.

Ecrire un commentaire