Le groupe de metal-horror cinématographique le plus théâtral de la scène actuelle, Ice Nine Kills, sort des sentiers battus avec “The Great Unknown”, un titre et clip à forte teneur sci-fi qui fait voler en éclats les frontières entre l’organique et le synthétique, entre le réel et le simulé !
Inspirée par Matrix, cette nouvelle création aussi ambitieuse que déjantée marque un virage artistique maîtrisé, sans renier l’ADN grandiloquent et sanglant du collectif mené par Spencer Charnas.
Délaissant (temporairement ?) leurs tueurs en série préférés, les membres d’Ice Nine Kills plongent dans un univers cyberpunk aussi glitché que stylisé. Réalisée par Jensen Noen et coécrite par Charnas, Paul Soter et Andrew Justin Smith, la vidéo de “The Great Unknown” est une mini-production hollywoodienne à part entière. On y retrouve le chanteur dans la peau d’un avatar de Neo, mené par une figure façon Morpheus à travers des serveurs piratés, des réalités parallèles et des fusillades au ralenti dans une ambiance clairement empruntée à la mythologie des sœurs Wachowski.
Le clip ne s’arrête pas à la simple parodie : elle joue habilement sur la métanarration, avec un Charnas remplacé par un hologramme en coulisses, et une mise en abyme savoureuse portée par le retour du personnage Jimmy Fling incarné par Terry Kiser (Weekend At Bernie’s), tandis que Joel David Moore (Avatar, Grandma’s Boy) fait une apparition hilarante en fan de Matrix toujours obsédé par les vêtements dans la simulation.
Sur le plan sonore, “The Great Unknown” bouscule subtilement la formule INK. Le morceau injecte des éléments électroniques très late 90s, un beat martial “four-on-the-floor“, des effets glitchés sur le breakdown, tout en conservant l’énergie anthemique, le sens du drame et cette flamboyance de théâtre musical pour kids gothiques qui font leur succès. Charnas y délaisse les hurlements habituels au profit d’un chant plus posé, presque prophétique, évoquant la perte de contact avec la réalité et l’acceptation de l'”autre vérité“. Adieu pilule bleue, bonjour chaos numérique.
Le frontman présente ce titre comme un manifeste techno-futuriste, dans une déclaration devenue virale : ““The Great Unknown” optimise l’agressivité et la mélodie dans un format avec lequel notre base d’auditeurs principale interagit de manière constante. Ce fichier audio représente un protocole d’expansion de genre, ciblant les sphères de l’action et de la science-fiction, identifiées comme efficaces via une analyse de sentiment multi-plateformes. “The Great Unknown” est conçu pour s’intégrer parfaitement aux conditions actuelles de simulation, alors que les frontières entre réalité et fiction, entre organique et synthétique, continuent de s’estomper à un rythme accéléré. “
Cette incursion dans la SF ne signe pas un abandon définitif des tueurs masqués, mais bien une extension du INKverse – un univers en constante mutation. Les fans auront l’occasion de découvrir cette nouvelle facette sur scène lors de la tournée A Work Of Art, qui passera notamment par la Salle Pleyel à Paris le 21 novembre 2025. Une salle inattendue pour un groupe qui repousse les limites du metal avec autant de panache visuel que sonore.
Toujours en quête d’expérimentations, Ice Nine Kills montre avec “The Great Unknown” qu’il est possible de faire évoluer sa formule tout en respectant les fondations d’un univers déjà riche. En prenant appui sur les codes du cinéma d’action SF, le groupe ajoute une nouvelle corde à son arc tranchant. Et s’il faut choisir entre la pilule bleue et la rouge ? La réponse est simple : cliquez sur “play” et plongez dans le terrier du lapin blanc.
