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YUNGBLUD (13/06/25)

Quelques jours avant la sortie de Idols, son nouvel album aussi intime que grandiose, YUNGBLUD nous a reçus pour une discussion à cœur ouvert. Entre vulnérabilité assumée, quête d’authenticité et rêves de concerts dans des stades pleins à craquer, l’artiste britannique revient sur la genèse d’un disque qui marque un tournant. Plus brut, plus personnel, plus vrai que jamais.

Comment vas-tu ? La dernière fois qu’on t’a vu, c’était dans un bar, au Dr Feelgood, tu nous faisais écouter quelques uns des nouveaux morceaux.

YUNGBLUD : Oh ouais, c’est vrai. C’était quoi… il y a six semaines ? Je vais bien, vraiment bien. Je suis excité. Vendredi, dans sept jours… wow. Plus qu’une semaine avant la sortie de l’album. Je suis excité, vraiment. Et étrangement calme. Parce que j’ai tout donné, et je pense que c’est un super album. Vraiment. Je n’ai aucun regret, je ne suis pas anxieux. Tu sais, parfois, quand tu t’apprêtes à presser cinq millions de vinyles, tu peux te dire que tu aurais dû changer un truc. Mais ce n’est pas mon cas. C’est grisant.

Le titre, Idols, c’est un mot chargé de sens. Il renvoie à plein de choses. À la religion, notamment. Mais pour toi, qu’est-ce que ça signifie ?

YUNGBLUD : C’est une réponse un peu complexe, en fait. C’est une idée à multiples facettes. Ça a représenté beaucoup de choses. Mais pour moi, au fond, c’est une question de découverte de soi. C’est la première fois que je me donne le droit de reconnaître mon identité, de me la réapproprier. Regarde la pochette de l’album : le mot Idols est écrit en bas à gauche, et moi, je tourne le dos. C’est la première fois que je vais chercher une réponse en moi, et pas dans ce qui est affiché sur un mur.

On a tendance à fixer une photo au mur, à vouloir lui parler, à vouloir être cette image.

YUNGBLUD : Oui, exactement. On cherche à atteindre cette image idéalisée, comme une sorte d’accomplissement fantasmé. Et dans mon cas, pour certaines personnes, je suis devenu cette image.
Mais j’ai réalisé que ces photos n’ont jamais de réponses. Les réponses, je les ai construites moi-même. Je n’ai jamais rencontré Bowie. Je n’ai jamais rencontré Freddie Mercury. Tout ce que j’ai projeté dans ces images, c’était un reflet. Un miroir.

Et c’est un sujet passionnant à explorer.

YUNGBLUD : Oui. Pourquoi donne-t-on autant de valeur aux autres avant de réaliser notre propre valeur ?
Et puis je voulais aussi parler du fait d’être mis sur un piédestal, comme ça a été mon cas. Il fallait que je dise ce que j’en pense, le bon comme le mauvais. J’avais aussi besoin de répondre à certaines idées fausses qu’on véhicule sur moi. Cet album, je l’ai vraiment fait pour moi.


En tant qu’auditeur, on a vraiment l’impression que c’est la première fois qu’on t’entend vraiment.

YUNGBLUD : Oui, qu’on entend Dom.

Ta voix, tes émotions… tout est très brut. C’est comme si tu avais enlevé tout ce qui était superflu.

YUNGBLUD : Jusqu’à l’os.

C’était très intéressant parce qu’avant, on avait l’impression que tu jouais tout le temps. Que tu jouais avec ta voix, avec ton attitude. Et maintenant, c’est juste toi.

YUNGBLUD : Simple. Retour à l’essentiel. Même si musicalement, c’est sans doute l’album le plus complexe qu’on ait jamais fait. Mais tout paraît tellement fluide. Parce que ça l’était, en fait. Je voulais juste chanter.
On a tous été bouleversés un jour par quelqu’un qui chante dans un micro. Et moi, je voulais garder ça simple, mais percutant. Je crois que beaucoup de gens ont construit un personnage autour de moi depuis mes 18 ans.

Toi y compris ?

YUNGBLUD : Oui. Au début, non. À 18 ans, j’étais YUNGBLUD, c’était la première version de tout ça. J’avais des chaussettes roses. J’ai bâti une sorte de force. Mais ensuite, j’ai changé. Et le monde, lui, ne m’a pas laissé changer. C’est d’ailleurs une autre raison pour laquelle j’ai fait cet album : les idoles, on les fige dans le temps.
Quand on les découvre, ou dans leur première version, elles restent figées comme ça. Mais cette première version de YUNGBLUD, elle est vraiment derrière moi aujourd’hui. Bon, j’ai encore les chaussettes… mais moi, j’ai changé. Mes envies ont changé. Mes besoins ont changé. Mes convictions ont évolué, aussi, sur certains sujets.

Dans tes chansons, tu parles souvent de ton passé, de ta vie personnelle. Dans “Zombie”, tu dis que tu évoques ta grand-mère et ce qu’elle a traversé. Comment as-tu réussi à en parler ?

YUNGBLUD : Ce que j’ai appris de plus important en tant qu’auteur sur cet album, c’est que jusque-là, mes chansons étaient toujours très précises. Tu vois ce que je veux dire ? Cette chanson parle de la gentrification.
Celle-là parle du Brexit. Celle-ci parle des droits des personnes trans. Et celle-là, d’un jeune qui a été agressé sexuellement dans le Nord de l’Angleterre. Mais là, j’ai eu besoin de revenir à quelque chose de plus universel, plus centré sur les émotions fondamentales.

Et les émotions, pour chacun de nous, c’est à la fois très personnel et pourtant assez flou.

YUNGBLUD : Oui. Et avec des titres comme “Zombie”, au lieu de dire simplement : “c’est une chanson sur ma grand-mère“, je préfère dire que ça parle de la perte. Que ça parle de la question : “Est-ce que tu m’aimerais dans mes pires moments ?” Je voulais élargir les idées. Prendre du recul. Me dire : “OK, je peux partir de mon vécu, mais je peux l’ouvrir, le rendre universel.” Comme ça, peu importe ce que vit la personne qui écoute, elle peut s’y retrouver. Ce n’est plus une idée restreinte, ni trop précise.

Quand on regarde les visuels et qu’on écoute ta musique, on sent que tu vises quelque chose d’intemporel. Ce n’est pas lié à une époque particulière de ta vie. Et c’est ça qui fait une grande chanson : on peut l’écouter dans 10, 20 ans et elle reste pertinente parce que l’émotion est brute.

YUNGBLUD : C’était exactement l’objectif. Aujourd’hui, c’est rare de faire ce genre de chansons, surtout dans la pop ou le hip hop. Et le rock moderne est beaucoup influencé par le hip hop. Le hip hop, c’est génial, mais ça vieillit vite, parce que c’est basé sur les tendances, sur ce qui est à la mode. C’est dans l’ADN même de ces genres : celui qui est le plus en vue devient le roi… mais juste pour un temps. Ensuite, il est remplacé par un autre. C’est aussi pour ça, je pense, que la country a autant de succès en ce moment : elle dégage une forme de durabilité. Et nous, on voulait la même chose. On ne voulait pas que notre musique soit datée.
Est-ce qu’on aurait pu enregistrer ce disque il y a 50 ans ? Est-ce qu’on pourrait l’enregistrer dans 50 ans ? C’était le pari. Et c’est beau de voir que les gens commencent vraiment à le comprendre. Quand tu regardes les réseaux sociaux, les stats en ligne, même les écoutes, tout commence à grimper. Au début, c’est normal, les gens sont là : “C’est quoi, ce truc ?” Ils restent sur ce qu’ils connaissent. Mais je crois vraiment qu’on est en train de faire bouger les lignes.

En même temps, on sent clairement les influences. En écoutant, on s’est dit qu’il y avait beaucoup de Bowie, sur “Idols Pt 2” ça sonne très Oasis. C’est très britannique, en fait.

YUNGBLUD : Oui, à 100 %.

Comment tu fais pour intégrer ces influences, qui font partie de toi, sans tomber dans l’imitation ?

YUNGBLUD : C’est justement toute la question. En tant qu’artiste, tu es la version originale. Quand on écoute Oasis, on entend clairement des références aux Beatles ou aux Kinks. Mais ils restent eux-mêmes.
Tu ne fais pas qu’emprunter une influence, tu la réappropries. Tu dis : “C’est à moi maintenant.” Et il faut un certain type d’artiste pour pouvoir faire ça. Tu vois ce que je veux dire ? Si tu écoutes Muddy Waters ou Bo Diddley, puis les Rolling Stones, puis Aerosmith… Ou encore les débuts du reggae, du blues… et ensuite tu écoutes The Clash. Puis tu passes de The Clash à Green Day. On reprend tous des choses. Quand tu écoutes “Cigarettes And Alcohol”, c’est du T. Rex.

Oui.

YUNGBLUD : Mais c’est aussi Oasis. Tu vois ce que je veux dire ? Il faut un certain type de musicien pour dire : “Oui, ça vient de là, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas original.” Tu le sens, d’ailleurs. Il y a des groupes qui sonnent comme des pastiches. Des gens qui adoptent un style, mais qui ne le possèdent pas vraiment.
Il faut assumer ce qu’on aime. C’est ça la différence, tu vois ? Tout le monde dit qu’Oasis, c’est les Beatles. Et Oasis répond : “On adore les Beatles.” Tout le monde dit que Greta Van Fleet, c’est Led Zeppelin. Et eux disent : “On n’aime pas Led Zeppelin.” Des mensonges. Bien sûr que si, vous les aimez. Assumez-le ! C’est pas grave, au contraire. Moi, je trouve qu’ils sont super. Un putain de bon groupe. Mais très influencé par Led Zeppelin. Alors autant le dire. C’est pas un problème. La musique, c’est comme de l’eau : ça se transmet, ça circule. Ça a toujours existé. Et ça existera toujours. On peut l’emballer différemment, mais au fond, c’est la même chose.

Oui, bien sûr. Il faut du temps pour arriver à accepter ça. Peut-être que c’est ton moment, maintenant. Celui où tu es prêt à le faire. Prêt à assumer tout ça.

YUNGBLUD : Oui.

Qu’est-ce qui t’a poussé à le faire sur ce disque ? À t’exposer de nouveau, à te montrer aussi vulnérable ?

YUNGBLUD : Je n’avais pas le choix. À la fin du dernier album, mon art commençait à perdre sa sincérité. Il était devenu compromis, tiède, moyen. Et j’ai dû faire un choix : tout montrer… ou tout arrêter. Et les deux options étaient valables. C’était comme si YUNGBLUD, tel que je l’avais connu, était terminé. Je n’ai pas envie d’avoir 45 ans et de faire semblant d’en avoir 18. Il y a beaucoup d’artistes qui font ça en ce moment. Mais ce n’est pas mon style. Soit je disparais dans un nuage de fumée, soit je me réinvente. Et je me suis réinventé. C’était prévu comme ça.


Il y a plein de morceaux qu’on a adorés sur l’album. On a été très touché par “War”. Les paroles sont fortes. Tu dis : “Je veux être faux. Je veux être un menteur.” Tu peux nous en dire un peu plus ?

YUNGBLUD : C’est exactement ce dont on est en train de parler, en fait. J’aimerais pouvoir rester le même. Mais je ne peux pas. C’est comme dans une relation : si tu restes marié 60 ans, tu vas tomber amoureux 15 fois. Parce que la personne change. J’aimerais être celui dont tu es tombé amoureux au début. Mais je ne peux pas. Parce que je ne suis plus cette personne. Et c’est OK. J’espère que tu pourras m’aimer à nouveau.
Mais je ne peux pas forcer ça. Et c’est ça que raconte cette chanson : ce conflit intérieur entre l’envie d’être aimé et le besoin d’être soi-même. Et c’était fun à écrire, malgré tout.

La façon dont tu l’exprimes, c’est d’une honnêteté folle.

YUNGBLUD : C’est un album très honnête. J’adore “War”. C’est un super morceau.

Et on aime le fait que tu n’aies pas essayé de faire que des chansons de trois minutes. Parfois, c’est de l’epic rock qui dure neuf minutes, ou six. Et parfois, c’est hyper court, à peine une minute et demie.

YUNGBLUD : Oui, c’est exactement ça. On a laissé les chansons être ce qu’elles devaient être. Tu peux essayer de faire des compromis pour coller à l’époque. Mais ça ne rend pas ta musique intemporelle. Intemporelle, ça veut dire : arrêter de penser au temps. Juste arrêter d’y penser, et créer ce que tu veux.

Et tu accordes aussi beaucoup d’importance au visuel. Le premier clip, “Hello, Heaven, Hello”, est magnifique. Le décor, les montagnes, la neige… tout est très marquant.

YUNGBLUD : C’était fou, vraiment, de créer ce morceau. C’est un pont. C’est la dernière chanson qui a été écrite pour l’album. Je savais que l’album n’était pas terminé avant que cette chanson existe. Il lui manquait un début. Une raison. Pourquoi on en arrive à Idols ? Et “Hello, Heaven, Hello” est presque comme une ouverture, un prologue. C’est un adieu à ce qu’on a été, et un bonjour à ce qui vient. Si tu écoutes le début, c’est plein d’incertitude : “Hello, are you out there? Est-ce que tu m’aimes ? Est-ce que tu me détestes ? Est-ce que tu t’en fous complètement ?” Et ensuite, on part ensemble dans ce voyage, vers la reconstruction, vers ce “paradis” qu’on cherche à atteindre. Mais avant ça, il faut tout sacrifier. Il faut saigner pour y arriver. Et à la fin, je relève la tête, et je suis là, sur cette putain de montagne avec une croix. C’est presque religieux. Pas au sens strict ou spirituel, mais dans l’idée que j’ai trouvé une réponse, un endroit où aller. Et ça, c’est fort.


Oui. Et l’esthétique que tu proposes sur la pochette, elle pourrait sembler cliché, très rock n’roll, mais au final c’est intemporel, donc ça colle parfaitement à l’album. Et ensuite, tu as sorti ce clip pour “Zombie”, avec Florence Pugh, une actrice incroyable. Tu nous offres quelque chose d’autre.

YUNGBLUD : Oui. Toujours autant d’émotion, mais dans un registre complètement différent.

Complètement. En voyant ce clip, on s’est demandé : est-ce que tu n’as pas envie d’être absent de l’histoire ? De ne pas apparaître du tout à l’image ?

YUNGBLUD : C’est une question que je me suis posée encore et encore. Mais cette fois, ce n’était pas mon histoire à raconter. Le concept du clip devait être entièrement centré sur elle, pas sur moi. Moi, je pouvais le raconter, ou juste rappeler que c’est ma chanson. Mais si j’étais apparu dedans, ça aurait cassé quelque chose. On serait retombé dans un clip classique. Et je ne voulais pas ça. Il fallait que ce soit une vraie histoire. L’histoire d’une vraie femme.

Je pense que ça aurait même été encore plus fort si tu n’étais pas du tout apparu dans le clip.

YUNGBLUD : C’est un point de vue que je respecte. Parce que quand j’apparais dans l’image, je détourne de l’histoire. C’était un moment fort. Un super clip. Je n’en reviens pas de toutes les réactions positives qu’il a suscitées. Ça m’a soufflé. J’étais là : “Wow. Très cool“.


Et c’est si différent de ce que tu faisais avant. On imagine qu’il y a toujours un stress : comment les gens vont réagir ?

YUNGBLUD : Oui. Et surtout quand tu abordes un sujet aussi fort, tu veux que les gens se sentent vus, entendus, respectés. J’ai eu peur parfois dans le passé, mais cet album, je l’aime de tout mon être.
S’il devient l’album le plus écouté au monde, tant mieux. S’il reste confidentiel, c’est aussi ce qu’il devait être.
La seule chose que je contrôle, c’est d’y avoir tout donné. Et c’est ce que j’ai fait. Tu vois ? Tout le monde me demande : “T’es excité ?” Je suis épuisé, ouais. C’est ça… putain. Tu comprends ?

Si quelqu’un écoute ton disque seul à 2h du matin, qu’est-ce que tu aimerais qu’il ressente ? Qu’il en retienne ?

YUNGBLUD : Une opportunité. L’absence de peur. Une force. Celle d’affronter qui on est. Pas dans une posture d’exclusion. J’ai beaucoup parlé du fait d’être un outsider. Mais à force, ça devient une cage, une frontière. Alors que le plus important, c’est juste d’être soi. Et de vivre au milieu, pas aux marges. Et alors ? Tu vois ? Je voulais pousser les gens à ressentir, à se reconnecter au réel. On vit dans un monde où tout tourne autour de la dopamine, pas de la profondeur. Moi, je veux qu’on ressente à nouveau.

C’est important de revenir à quelque chose de vrai, d’authentique. Aujourd’hui, tout semble faux, chacun vend une image. Être soi, vraiment soi, ça demande du courage. Et tu as une relation très forte avec tes fans. Quand tu as présenté ton disque dans un bar, c’était frappant de voir le lien que tu as avec eux. Et ce soir encore, tu fais un fan event.

YUNGBLUD : Oui, ce sont comme des amis. C’est étrange.

Et malgré ton succès, tu continues de préserver ce lien.

YUNGBLUD : Parce que c’est vrai. Ce n’est pas un rôle, ni une stratégie. Tu sais, certaines personnes font semblant parce qu’elles veulent quelque chose du public. Moi, je les aime, vraiment. C’est pour ça que je fais attention à eux. Je sors voir ceux qui n’ont pas eu de place quand c’est sold out. Je les aime profondément. Et je me sens honoré. C’est tout. Il n’y a pas d’autre explication. Je les aime, voilà.

C’est rare de voir un artiste consacrer autant de temps à ses fans, à créer ces moments.

YUNGBLUD : Quand YUNGBLUD devient plus qu’une personne et devient un mouvement, un espace, ça ouvre toutes les possibilités. Pour moi, Dom, de faire un album différent. Et pour eux, la communauté, d’exister, de créer des liens, de trouver leur propre chemin. Je ne veux pas être sur un piédestal. C’est nul.

Et ton objectif ultime, alors ?

YUNGBLUD : Stadium rock. J’aimerais aller jusque-là. Le Stade de France. Wembley. Ce serait dingue, non ?

Tu es déjà allé à Wembley quand tu étais gosse ?

YUNGBLUD : Non, mais je suis allé au stade de Sheffield voir Bryan Adams. C’est mon père qui m’y a emmené. Ce serait un rêve. Et pas juste en Angleterre : à l’international. C’est ça l’objectif. Partout, pas juste dans un coin.

Tu penses que les stades, c’est l’objectif ultime ? Parce que parfois, on perd un peu le lien avec le public dans ces énormes salles.

YUNGBLUD : Je ne suis pas sûr d’être d’accord. Je pense que ça dépend de la musique que tu fais.
Et de la manière dont tu abordes ça. Quand tu joues devant un grand public, il faut penser à comment le faire vibrer ensemble. C’est pour ça qu’on a fait ce disque comme ça. Parce qu’on savait qu’on partait en tournée dans des arénas. Pas encore des stades. Mais des salles de 20 000, pas 40 000. Comment faire bouger 20 000 personnes d’un même élan ? Parce que plus la foule est grande, plus elle est hétérogène. À 100 personnes, tu veux transpirer, être collés les uns aux autres. Là, il faut quelque chose de plus fondamental.


Quand on écoute “Ghosts”, on sent que c’est pensé pour l’aréna. On veut entendre ce morceau résonner fort. Parce que même au niveau du son, tu repousses les limites. Et tu te demandes comment chaque personne va réagir, comment ces énergies vont se croiser.

YUNGBLUD : C’est exactement pour ça qu’on a écrit “Ghosts”. Ce morceau est fait pour ce rêve. Mon Dieu, quelle image magnifique. Et maintenant je comprends. Je veux rester dans cet instant pour toujours.
C’est ça, moi qui ferme les yeux et qui imagine 60 000 personnes. Pas pour la gloire. Mais pour ce sentiment d’appartenance.

C’est souvent la raison pour laquelle on va en concert.

YUNGBLUD : Les gens oublient que moi aussi, je vis ce concert chaque soir. Les gens oublient que je suis accro à la musique. Et en tournée, j’ai la chance d’aller à un concert de rock tous les soirs. Je ne fais pas que le jouer. Je vois des gens tomber amoureux. Je vois des parents, des disputes, la vie, là, juste devant moi. Et c’est magnifique.

Quel a été ton premier concert ?

YUNGBLUD : Deux concerts la même semaine. Mon père m’a emmené voir Metallica. Ma mère m’a emmené voir Bryan Adams. Les deux étaient incroyables.

Différents… mais géniaux?

YUNGBLUD : Différents… mais wow.

Qu’est-ce que tu as retenu de Metallica ?

YUNGBLUD : Une idée. Une identité. Un univers. Une culture. Et de Bryan ? L’émotion à grande échelle, celle des stades. Deux extrêmes, mais qui m’inspirent autant l’un que l’autre.

C’était des groupes que tes parents aimaient vraiment ?

YUNGBLUD : Oui. C’était super cool.

Et tu as pu partager ça avec eux.

YUNGBLUD : Oui, c’était incroyable. Une semaine inoubliable. Assez drôle d’ailleurs : je suis allé voir Bryan Adams avec toutes les copines de ma mère. Et Metallica avec mon père et mes oncles. C’était génial. Une super semaine. J’ai eu de la chance.

C’est sûr. Et le dernier concert que tu as vu ?

YUNGBLUD : Mes potes de Chase Atlantic, à Manchester. Ils jouent avec moi au Bludfest, donc je suis allé les soutenir. Ils ont été très bons.

Tu nous recommandes de les écouter alors ?

YUNGBLUD : Oui, carrément. Ils sont cool.

OK, on arrive à la fin. Le média s’appelle RockUrLife, alors la dernière question est toujours la même : qu’est-ce qui rock ta life ?

YUNGBLUD : Ma communauté. Mes fans. Il n’y a pas de concert sans le public.


Site web : yungbludofficial.com

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Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !