L’Olympia n’aura sans doute jamais été aussi chargée en émotions fortes qu’en ce mercredi 29 avril 2015, où Ben Howard a donné son énième concert parisien affichant complet. Il était cette fois accompagné du groupe Aero Flynn.
Le public est de tous les âges, de tous les genres, de tous les styles. Le point commun à tous est leur amour pour l’authenticité, et cela transparaît dans leur façon d’interagir. Rien ne semble de trop. Et en cela, le choix de AERO FLYNN en première partie semblait adéquat. Si tous étaient probablement là pour Ben Howard, les garçons furent plutôt bien accueillis. Les distorsions de guitare du groupe semblent avoir engendré une distorsion de l’espace-temps également. Nous voyageons en leur compagnie. Les musiciens originaires du Minnesota ont bien choisi leur nom : leur musique est aérienne, nous donne la sensation de voler. Mais est-il temps de remettre les pieds sur terre alors que Ben Howard arrive ?
Alors que l’assemblée semble sur un petit nuage, BEN HOWARD n’entend pas laisser ses fans attraper froid à cause de trop d’altitude. Le petit homme à la grande âme a brisé la glace en quelques secondes. A peine le pied sur la grande scène claire-obscure, la salle s’est couverte d’une chaleur étonnement familière, qui pourtant faisait frisonner dès la première note jouée. L’ambiance est tamisée, intimiste, à tel point que le chanteur semblait aussi perdu que nous dans l’immensité des écrans géants le surplombant. Les projecteurs braqués sur lui, afin de le retrouver. Et cela le rendait humain. Aussi humain que les sentiments transmis dans ses chansons. L’humilité d’un homme simple, et passionné. Un musicien qui ne se rend pas compte de son succès, cramponné à sa guitare comme si cette dernière le protégeait des regards, tout en ayant l’air surpris face au monde présent, reprenant ses titres pourtant pas commerciaux. Il aurait été difficile de compter le nombre de fois où se dernier s’est plié en deux ou a baissé la tête pour remercier ses fans, avant de lancer un “thank you” timide et empli de joie. Mais c’est sans doute “The Wolves” qui a constitué l’apogée de la soirée. Les notes de guitares sont accompagnées de claquements de mains, puis les “love, love, love” sont repris en choeur par la foule. L’alchimie est parfaite, et aurait presque quelque chose de magique. Un moment hors du temps, comme en transe, qui s’est terminé dans un océan d’applaudissements et sifflements. De la première à la dernière seconde, l’audience est resté scotchée, à boire ses paroles, à tout juste oser danser sur ses accords envoûtants. Sa musique semblait presque susurrée à l’oreille de chacun, comme si nous vivions tous notre moment privilégié, tout en étant pourtant en communion avec ceux autour de nous. C’est un concert qui s’est vécu pleinement. Intense et délicat. A fleur de peau, et au fond des tripes.
Ainsi, comme l’indique l’un des morceaux joués ce soir-là par Ben Howard, “We Forget Were We Were” (ndlr : Nous avons oublié où nous étions). Nous étions là sans l’être. En plein rêve éveillé. Nous avons volé, tout comme nous avons brassé l’humanité, vécu en osmose avec elle. Ce mercredi avait quelque chose de magique, d’unique, d’authentique.
Setlist :
Am I In Your Light?
 In Dreams
 Time Is Dancing
 Conrad
 I Forget Where We Were
 Rivers In Your Mouth
 She Treats Me Well
 Black Flies
 Keep Your Head Up
 Every Time The Sun Comes Up
 Small Things
 All Is Now Harmed
 The Fear
 End Of The Affair
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 The Wolves
 Oh Sister
 Esmerelda

 
 
























