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GUNS N’ ROSES @ Bercy (05/06/12)

Si les six dates de la tournée française 2012 des Guns N’ Roses ne semblent pas faire le plein, le POPB est relativement bien garni en ce mardi 5 juin. Au sein de la tribune des invités une concentration de jolies filles largement supérieure à la moyenne, vraisemblablement issues d’une agence de mannequins, exhibent fièrement leurs pass VIP. À la vue des événements d’après-concert, le groupe y réfléchira certainement à deux fois avant d’inviter n’importe qui; en effet, Axl Rose s’est fait subtiliser pour 200 000 dollars de bijoux dans sa loge pendant qu’il était sur scène ou durant l’after-show (et non à un concert privé dans les loges comme il a été dit dans la presse). Heureusement, la voleuse s’est présentée spontanément au commissariat de police dès le lendemain matin pour restituer ce qu’elle avait dérobé…


21h : Shaka Ponk joue son dernier morceau, et l’accueil qui leur est réservé est assez poli, comparativement aux réactions qu’avaient suscitées The Kills ouvrant pour Metallica trois semaines plus tôt. S’ensuit une longue attente, mais à croire que le public des Guns s’est fait une raison, c’est à peine s’il râle jusqu’à ce que les lumières s’éteignent enfin à 22h25.


Ils ouvrent avec “Chinese Democracy” comme il y a deux ans et dès le départ c’est les pleins feux. Cinq écrans derrière et autour de la scène, des lumières très soignées, et incorporées à la scène : c’est Las Vegas. Clinquant mais de qualité. Ces deux adjectifs donnent le diapason de tout le concert. Bien sûr on peut se demander si on assiste à la finale d’un concours d’air guitar tellement les trois guitaristes en font des tonnes. Mais ici c’est la loi et ils n’oublient pas de jouer. Axl Rose sait s’entourer de bons musiciens. La setlist est sensiblement la même qu’en 2010 mais ils y ont tout de même ajouté “Patience”, “Civil War” ou “Estranged”, ce dernier titre n’ayant jamais été joué en France. Le spectacle fonctionne à merveille, il est orchestré au millimètre, parfaitement rodé, et chaque détail est pensé, comme une belle voiture américaine. Lorsqu’un morceau s’achève, les lumières s’éteignent pratiquement puis l’éclairage devient bleu et violet en l’espace de quelques secondes jusqu’à ce qu’ils envoient le titre suivant. L’ambiance ne retombe à aucun moment, les musiciens se relayent pour des solos qui amènent habilement le morceau suivant ou pour en chanter un. Tommy Stinson (basse) interprète “Motivation”, un titre de son crû, et à le voir éructer derrière son micro, on ne peut s’empêcher de penser à Duff McKagan (ndlr : le bassiste original des GN’R). Pour Ron Thal (guitare) ça sera “Glad To Be Here” un morceau de son groupe Bumblefoot, et ces deux intermèdes de manquent pas de charme. Tout comme le fidèle Dizzy Reed au piano pour un “Baba O’Riley” humble et magnétique. Axl sort régulièrement de scène, il revient avec un nouveau T-shirt, une nouvelle veste ou un nouveau chapeau. Contrairement au sexy Richard Fortus tout pectoraux dehors, il semble se cacher derrière des superpositions de vêtements. Moins fougueux qu’il y a vingt ans, il reste tout autant charismatique. Le Palais Omnisport de Paris Bercy réagit au quart de tour, surtout sur les titres “Estranged”, “Paradise City” ou “You Could Be Mine” particulièrement ovationnés. La voix d’Axl, toujours si particulière, semble légèrement plus éraillée que par le passé; notamment sur “You Could Be Mine” qui demande une forte tension vocale. Mais il miaule, feule, et rugit même sur un titre. Le son est parfait, l’habillage de qualité, la mise en scène efficace. Évidemment, ce ne sont pas les “vrais” Guns orginaux, mais on s’est fait une raison et les chansons sont bonnes et bien interprétées et ça serait vraiment idiot de bouder son plaisir. Sans presque aucun temps mort et après un rappel, des explosions, des confettis rouges, un salut en bonne et due forme, le groupe quittent la scène définitivement après un peu moins de trois heures de concert. Il est 1h20 du matin. Certains sont déjà partis pour attraper les derniers métros, mais la grande majorité est resté, tout simplement, parce que le show était ex-ce-llent !


Axl Rose est réputé caractériel. Il exige des pastèques carrées dans sa loge et démarre ses concerts à l’heure où d’autres les terminent. Certes, mais son talent indéniable efface tous ses travers. N’est pas doué qui veut.

 

Setlist :

 

Chinese Democracy
Welcome To The Jungle
It’s So Easy
Mr. Brownstone
Sorry
Rocket Queen
Estranged
Better
Ricard Fortus Guitar Solo
Live And Let Die
This I Love
Shackler’s Revenge
Motivation
Dizzy Reed Piano Solo
Street Of Dreams
You Could Be Mine
DJ Ashba Guitar Solo
Sweet Child O’Mine
Instrumental Jam
Axl Rose Piano Solo
November Rain
Glad To Be Here
Don’t Cry
Civil War
Instrumental Jam
Madagascar
Nightrain
—-
Instrumental Jam
Knockin’ On Heaven’s Door
Instrumental Jam
Patience
Instrumental Jam
Paradise City