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GROEZROCK 2011 – Jour 2 (23/04/11)

Après celle de la première journée, voici la review du second et dernier jour de festival ! Pour avoir un aperçu de l’ambiance du festival rendez vous chez All The Rage TV pour voir la vidéo du fest et l’interview de The Used !

Après une courte nuit bercée par des voisins allemands qui écoutent du Sugarcult ou du Bring Me The Horizon et les français qui balancent du Rise Against dès l’aube ainsi que la bataille pour accéder au point d’eau et aux douches pour les plus courageux (ou les moins sales), il est déjà l’heure d’aller encourager les Californiens de DEAD TO ME qui commencent cette journée à 11h tapante sous la Main Stage. L’auditoire est bien entendu clairsemé mais l’ambiance est bonne étant donné l’heure et le prix des bières, et les poings ne tardent pas à se lever pour chanter en chœur. Le groupe fait la part belle à ses deux albums et le mélange entre le ska/reggae de “African Elephants” et le punk énervé de “Cuban Ballerina” prend bien. Il faut dire que les meilleurs titres sont choisis avec entre autres “X”, “Splendid Isolation”, “A Day Without A War” ou encore “Cause Of My Anger”. Les EP ne sont pas non plus oubliés puisqu’on aura le plaisir d’entendre “Allrythmic Palpitations” venir nous chatouiller les oreilles avant que le set ne se termine sur l’excellente et inévitable “By The Throat” pour laquelle le public s’animera un peu plus. En bref Dead To Me a réussi à nous réveiller en douceur et nous met d’attaque pour la suite des événements qui d’ailleurs ne tarde pas à venir puisque TEENAGE BOTTLEROCKET s’empare de la scène. Cette fois, l’accueil est plus chaleureux et quelques circle pit apparaitront, rythmés par un punk rock qui sent bon le skate et le soleil. La formation du Wyoming possède des riffs efficaces et balance des chansons courte à 100 à l’heure, un vrai plaisir juste avant d’aller descendre la première mousse de la journée accompagnée d’une bonne part de pizza. Petit clin d’oeil, j’ai même aperçu quelqu’un dans le pit avec un T-shirt de nos petits français de Chunk? No, Captain Chunk!

Préparer des interviews, ça prend du temps, et c’est ce qui me fera rater le set de PIEBALD dont on ne m’a dit que du bien. Heureusement j’arrive à l’heure sous la Etnies pour continuer ce début de journée résolument punk avec les gars de DEAR LANDLORD. Le premier riff est à peine lancé et déjà les poings se lèvent, les bières volent, les premiers rangs chantent et les slams commencent. Le groupe propose un punk simple et efficace qui invite à chanter en chœur sur les refrain en brandissant une bière bien haut. Les chansons comme “Lake Ontario”, “I Live In Hell” ou encore “Three To The Beach” bien que très courtes, seront l’occasion rêvée de slammer pour tout le monde (et parfois n’importe qui…). Les refrains et mélodies sont bien catchy et le tout très énergique dans les riffs comme sur scène. Un groupe à suivre ! Petite pause bière/déjeuner, un grand tour sur le Fest armée du micro de All The Rage TV pour recueillir quelques témoignages et c’est l’heure d’aller voir une pointure, à savoir GOLDFINGER, groupe issu de la vague punk des années 90 et donc très attendus sur cette 20ème édition du festival. A l’image de Rufio la veille, le concert n’est pas désagréable mais on aurait clairement pu s’attendre à mieux. Le chanteur tentera de lancer la tente de la Main stage dans des “oh-oh” très longs dont le public se lassera assez vite… N’est pas Billie Joe Armstrong qui veut. Le concert ne laissera pas un souvenir impérissable, même si “Open Your Eyes” sera quand même là à la fin du set pour pimenter un peu le tout.

La suite, c’est du lourd. Tellement lourd que la tente de l’Eastpack Stage n’est pas assez grande pour contenir tout ceux qui veulent assister au concert de COMEBACK KID. Et les conséquences sont assez terribles; il fait chaud, très très chaud sous le chapiteau et quand le groupe arrive et nous sert “Broadcasting” en entrée le tout tourne vite en fournaise. Je comprendrais très vite que pour survivre il faut apprendre à faire plusieurs choses à la fois. La première et la plus vitale est de réussir à éviter les gars de 1m80 et 90kg qui arrivent lancés et dégomment tout ce qui bouge dans le pit, la seconde est d’arriver à se trouver un coin avec les gens un peu moins kamikazes mais qui cherchent à s’amuser quand même, la troisième est de rester à portée de la quasi providentielle lance à eau et finalement la dernière est d’assumer quand on arrive en interview avec The Used en étant trempée de sueur, d’eau, essoufflée et maculée de terre alors que je n’ai pu rester pendant seulement… quatre titres. Autant vous dire que Comeback Kid, c’était intense et je me demande comment ceux qui sont restés en fosse pour la totalité du set ont survécu.

Après avoir passé un petit moment avec Quinn Allman (The Used) et les sympathiques Dead To Me et avoir constaté que MADBALL envoi toujours du lourd, il est temps d’aller voir comment ADMIRAL’S ARMS défend son bout de gras face à Attack! Attack! et un groupe du nom de CAMPUS rajoutée en dernière minute à cette finale de la compétition lancée par Macbeth. Comme la veille, le groupe attaque avec “Dawn Of The New Age” et si au début il n’y aura que de vagues mouvements de nuques, la pression montera tout au long du set et l’on verra plusieurs fois les membres du groupe descendre dans la fosse histoire de venir aussi participer au petit circle pit. Les gars balanceront aussi trois de leurs hoodies dans le tas et si deux d’entre eux trouvent vite leurs propriétaires, le dernier fera l’objet d’un combat féroce entre trois ou quatre personne et finira en taille XXXL ou peut être même déchiré. Comme la veille, ça bouge énormément sur scène et le public suit mais malheureusement, même le lancer de basse final ne sera pas assez pour le groupe qui s’incline devant Campus. Très attendus aussi bien par les festivaliers que par les autres groupes, les DESCENDENTS s’emparent de la Main Stage. Simple, précis et efficace, la formation distille un punk sans fioritures et enchaine les chansons (22 titres en une heure de set, chapeau !) En bref, même sans connaître on sent qu’on à affaire à une pointure du punk rock. Petite déception cependant avec SAVES THE DAY qui souffre d’avoir un chanteur à la voix si particulière qu’elle en est à mes yeux rédhibitoire. Instrumentalement, le combo n’est pas mauvais et certains titres sont même excellents mais le manque de dynamisme sur scène et le timbre de Chris Conley plombent la performance.

Sur un festival comme le Groezrock avec une affiche aussi fournie, il arrive forcément un moment où il faut faire des choix difficiles. Si j’ai un conseil à vous donner après cette édition quand vous faites face à des choix du type DROPKICK MURPHYS, The Used ou H2O, n’allez pas voir un peu des trois ou alors si vous jouez les effrontés et voulez quand même voir un peu de tout, allez voir les fins de set et non pas le début. Certes avec les débuts de set, vous passerez de bons moments mais vous raterez l’effervescence et la folie de la fin et généralement les morceaux phares comme “I’m Shipping Up To Boston” dans le cas des Dropkick. Si mon erreur tactique me permettra tout de même de voir que la tente Etnies était tellement blindée pour H2O que certains ont eu l’idée de monter sur les poteaux pour mieux voir (et tomber à moitié quand l’énergumène lèvera le poing pour chanter en chœur), elle me fera manquer la fin de set énormissime et l’ambiance apocalyptique quand le groupe terminera sur “What Happened?”.

Autre tente autre ambiance, THE USED arrive en retard d’un quart d’heure au son de “Baby Got Back” sous une Eastpack bien remplie. Le public ne leur en tient pas rigueur, surement parce que comme Bert (chant) le dit si bien “we are the fuckin Used !” et l’ambiance est exceptionnelle sur ce début de performance. “Take It Away” est chantée par toute la tente et le groupe se donne à fond sur scène tandis que de joyeux pogos démarrent. Après “Listening”, le frontman nous demande si on est fatigués avant de nous ordonner de télécharger illégalement “Artwork” dont la prochaine chanson, “Empty Without You” est issue. Le public est tellement enthousiaste que l’on verra même un circle pit s’ouvrir sur… “I Caught Fire”. Le set, bien qu’écourté de deux chansons débordera sur celui de NOFX et je raterai donc la fin de The Used au profit de la tête d’affiche du festival.

Rendez-vous est donc donné sous la tente de la main stage avec les quasi légendaires NOFX qui attaque sévèrement, aussi bien du point de vue de la setlist que des vannes. Les belges sont donc racistes et pédophiles et ceux qui ont le malheur d’être francophones se voient aussi affublés de la tare d’être alcoolique, tandis que le groupe nous balance “Dinosaurs Will Die”, “Fuck The Kids” et “Linoléum” entre autres. Il ne faudra pas longtemps avant que Fat Mike nous dise que tous le groupe est sous MDMA et justement, “The Longest Line”, “Herojuana” et “What Now Herb?” s’enchainent. L’ambiance est très bonne et le public réactif, on verra même un mec slammer tout en étant assis sur une chaise, la classe. Passage assez irréel, le groupe reprendra “Champs-Elysées” avec les francophones présents dans la tente avant de se lancer dans “Don’t Call Me White” qui sera chanté par tout l’auditoire cette fois. Une victimisation de mec déguisé en lapin rose plus tard, le concert se termine sur “Theme From A NOFX Album” et Eric Melvin qui restera sur scène une quinzaine de minute à continuer à jouer de l’accordéon, encouragé par une tente qui se vide peu à peu.

On aurait pu espérer quelque chose d’un peu plus spectaculaire pour clore cette édition des 20 ans, mais à en juger par le nombre de corps qui jonchent le sol, nombreux sont ceux qui ont eu leur dose. Chacune des journées à été longue et riche en émotion aussi bien qu’en houblon à bas prix et il est temps pour ceux qui peuvent encore marcher plus ou moins droit d’essayer de retrouver sa tente dans le dédale du camping. Une chose est sûre, à peine sorti du camping le lendemain qu’on voudrait déjà être à l’année prochaine. Groezrock, so long and thanks for all the fun !

 

Nous remercions les copains de All The Rage TV, le Groezrock Festival, The Used, Dead To Me et tous ceux qui ont fait de cette 20ème édition un week end parfait. A l’année prochaine !

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife