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The Used – Heartwork

Difficile d’égaler ou de supplanter “Lies For The Liars” (2007). “Artwork” (2009), sorti deux ans plus tard, nous avait permis d’entrapercevoir que le quatuor en avait encore sous la pédale. Et nous voici aujourd’hui devant “Heartwork”, solide prétendant au trône.

La résurgence emo

“Heartwork” voit The Used se réunir avec le producteur légendaire John Feldman et multiplier les collaborations : Mark Hoppus et Travis Barker de Blink-182, Jason Aalon Butler de Fever 333 et Caleb Shomo de Beartooth. Sans oublier qu’il s’agit du premier album du groupe avec le guitariste Joey Bradford.

S’ouvrant sur une voix chargée d’émotion, le premier morceau verbeux “Paradise Lost, A Poem By John Milton” décrit immédiatement le plan d’action de la formation : énormes titres et compositions plus risquées. Surprenant.

“BIG, WANNA BE”, quant à lui, prend un virage totalement différent. Un titre qu’on a l’impression sorti tout droit du dernier album de Imagine Dragons, tant la production y ressemble. Une ambiance électronique quoiqu’un peu fade, un son très pop et la vox de Bert McCracken mise au premier plan.

Un casting cinq étoiles

Cependant, là où “Heartwork” est le plus susceptible d’attirer les oreilles les plus intriguées, c’est dans son incroyable casting de guests. Le deuxième morceau “Blow Me” ramène Jason Aalon Butler pour la bagarre ! Une véritable explosion de riffs percutants et de chœurs marquants qui en mettent plein la tête. “The Lighthouse” et “Obvious Blasé” voient quant à eux les piliers de Blink-182 Mark Hoppus et Travis Barker prêter main forte à leurs camarades de The Used, avec des résultats mitigés. Le premier voit les éléments électroniques s’intensifier à l’extrême accompagnant une ligne de basse orientée funk et un chœur pop assez solide, tandis que le second tombe dans un format single pop rock Feldman-esque bien plus standard. “The Lottery” voit Caleb Shomo de Beartooth se présenter pour une autre claque lourde comme il faut. Et ça ne fait pas de mal à un disque qui, bien que rempli de qualités et de trouvailles expérimentales agréables, commence à s’essouffler à ce stade.

Un ventre mou

On en arrive au principal problème de l’ensemble. Il a tout d’un challenger des meilleurs albums de la bande d’Orem mais souffre d’un ralentissement à la moitié.

“My Cocoon” ne dure qu’une minute, mais c’est un remplissage inutile et immédiatement oubliable. Heureusement, la magie revient sur “1984 (Infinite Jest)” et “Gravity’s Rainbow”, deux jolies petites pépites qui relèvent le niveau des quelques morceaux oubliables. Même si “Clean Cut Heals” est une fusion assez grossière et mal exécutée de funk, pop et trap combiné avec une performance vocale pleurnicharde de Bert. Passable.

Il y a cinq ou six chansons qui auraient pu être enregistrées pour un album solo de McCracken ou tout simplement laissées de côté. Dommage, même si elles dénotent d’une véritable volonté de se renouveler. Quelque peu maladroit et parfois incohérent, “Heartwork” est malgré tout d’une écoute très agréable et de qualité !

Informations

Label : Big Noise / Hassle Records
Date de sortie : 24/04/2020
Site web : theused.net

Notre sélection

  • Paradise Lost, A Poem By John Milton
  • 1984 (Infinite Jest)
  • Cathedral Bell

Note RUL

 3,5/5

Ecouter l’album

Laura Navarre
J'ai annoncé à mes parents à 16 ans que mon objectif professionnel était de produire la prochaine tournée de U2.