Reports

SUM 41 @ Le Trianon (23/02/16)

Cinq ans après l’annulation de leur venue à la Fête De l’Humanité, les Canadiens de Sum 41 étaient enfin de retour fin février en France pour, non pas un, mais deux concerts complets au Trianon. Deux soirées événements affichant sold out depuis le jour de la mise en vente des billets et qui ont forcé la formation à bousculer son agenda pour répondre du mieux possible à la forte demande française. Et même si aucun disque n’a pour l’instant vu le jour depuis “Screaming Bloody Murder” (2011), l’engouement autour des musiciens est toujours d’actualité.

En raison de l’Etat d’urgence et de la forte affluence, les fans rentrent au compte-gouttes dans l’enceinte de la salle pour cette seconde soirée d’hostilité. Alors que l’on perçoit déjà l’excitation des personnes présentes concernant la tête d’affiche de ce soir, les lumières s’éteignent une première fois afin d’accueillir la première partie de Sum 41. Originaires de Manotick, les cinq membres d’HOLLERADO débarquent sur scène et, sans même avoir joué la moindre note, font déjà sensation avec leurs paires de chaussures lumineuses. Durant une demi-heure, le leader Menno Versteeg mène d’une main de maître un set coloré et décalé qui donnera lieu plus tard à une reprise du “Dammit” de blink-182. Il est vrai que la power pop des Canadiens n’est pas forcément ce à quoi l’on aurait pu s’attendre ici, mais la magie opère grâce à des mélodies simples et efficaces. Une performance divertissante bien qu’un peu inactive visuellement, les amis n’ayant que très peu exploité l’espace mis à leur disposition.

 

 

Seconde coupure et c’est ensuite au tour de NEWDRIVE de prendre place sur la scène du théâtre parisien. Plus dans le thème de la soirée, le quatuor suédois propose une demi heure de punk électrique et énergique, dont la fosse sera plus réceptive. Même si le son ne joue pas en faveur des quatre musiciens, avec un rendu live parfois brouillon, cela n’empêche pas aux rockeurs de proposer quelques tubes bien interprétés (“Gone Forever”) et de réclamer des sauts du public. Et pour ce qui est de l’espace, les Newdrive savent comment le remplir, montant sur des caisses mis à leur disposition et allant à la rencontre des fans, micro en main. Un beau spectacle de la part des Européens même si la redondance musicale se fait parfois vite ressentir.

 

 

20h50 pétante. Les lumières s’éteignent une dernière fois et les enceintes diffusent en fond un air plutôt reconnaissable puisqu’il s’agît de l’introduction de “All Killer No Filler” (2001), “Introduction To Destruction”. Bien habillés pour l’occasion, les membres de SUM 41 finissent par faire leur apparition, dans une configuration différente qu’habituellement. Et pour cause, ce doublé ne marque pas uniquement le retour de la formation dans une salle parisienne : c’est aussi l’occasion de retrouver sur scène le fameux Dave Baksh, légendaire lead guitariste s’étant séparé du groupe en 2006, en plus du nouveau venu Frank Zummo derrière les fûts. C’est donc désormais à cinq que l’aventure continue avec un Tom Thacker au niveau des amplis. Avec sa cravate rouge et sa guitare signature, Deryck Whibley se lance, sans prendre de gants, dans un show explosif en tout point. Un concert sans artifice qui sera, par ailleurs, différent de la veille niveau setlist, mais toujours porté par les (nombreux) tubes des Canadiens, à l’instar de “Over My Head (Better Off Dead)”, “With Me” ou encore “Skumfuk” durant lequel certains fans accéderont à la scène. Malgré les modifications, les musiciens sont carrés, les guitares endiablées et l’ambiance au rendez-vous. Seule la voix du chanteur, soutenue par plus de mille personnes, peine parfois à se faire entendre.

 

 

 

“Bienvenue à la première tournée de Sum 41 en trois ans. Nous finissons actuellement notre nouvel album et nous reviendrons après ici,” déclare Whibley, sous des applaudissements plus que conséquents, avant se de remettre au travail. D’une manière générale, il est vrai qu’avec le retour de Baksh à la guitare, les nouvelles performances de la formation ont pris un petit virage metal intéressant, sans pour autant perdre de sa patte rythmée et dynamique. Pendant l’heure et demi de set, pas de nouvelle chanson en exclusivité, mais des morceaux piochés de façon équitable dans la discographie du quintette comme “Sick Of Everyone” (annoncée “Sick Of Donald Trump”), en plus du traditionnelle medley de Metallica. Et c’est d’ailleurs après cette reprise que le show montera d’un niveau avec l’enchaînement “Still Waiting” / “In Too Deep” qui déchaînera une bonne fois pour toute la fosse, puis le duo d’au revoir “Underclass Hero” / “Fat Lip”, sans prétention ni pression.

 

 

  

 

Le concert de Sum 41 fût une véritable leçon de vie, une revanche d’un groupe dont le destin joue parfois de mauvais tours. Pour l’audience, c’était l’occasion de se défouler en revoyant ses idoles d’il y a plusieurs années et d’entendre en live des tubes à foison, sans tomber dans la facilité. La célèbre troupe canadienne n’a rien perdu de son talent et on espère avoir la chance de la revoir rapidement.

Setlist :

Introduction To Destruction
Reason To Believe
Motivation
Over My Head (Better Off Dead)
The Hell Song
Blood In My Eyes
Skumfuk
Makes No Difference
With Me
Mr. Amsterdam
We’re All To Blame
Walking Disaster
Count Your Last Blessings
Pieces
Screaming Bloody Murder
Sick Of Everyone
Welcome To Hell
Metallica Medley
Still Waiting
In Too Deep
—-
Underclass Hero
Fat Lip