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THE VACCINES @ La Cigale (07/10/15)

Pour la troisième fois cette année, les Anglais de The Vaccines sont venus nous rendre une petite visite dans la capitale, pleinement armés de leur nouvel album “English Graffiti” sorti en mai dernier. Et c’est dans ni plus ni moins que l’enceinte de La Cigale que la troupe de Justin Hayward-Young comptait, mercredi dernier, défendre sa place de “groupe britannique influant de moment”, tout en s’amusant, bien entendu. Considérons les précédents concerts à La Flèche d’Or et à Solidays 2015 comme un échauffement pour cette soirée et prenons place au 120, Boulevard De Rochechouart.

C’est à KID WAVE, jeune formation londonienne, que revient la lourde tâche de préparer la salle à l’arrivée de la tête d’affiche. Une épreuve difficile à passer pour le quatuor qui commence son set face à une pauvre audience disparate et étalée, en parallèle à des problèmes techniques rendant les parties de guitare rythmique presque inexistantes. Fort heureusement, il en faudra plus pour dégonfler Lea Emmery (chant/guitare) et le reste de sa bande qui, pendant une bonne demi-heure, balancent leurs mélodies à la suite, s’affirmant du mieux possible dans le cadre de leur premier événement français. Le manque de l’instrument à six cordes est vite compensé par la basse d’Harry Deacon et la batterie de Serra Petale, et le public initialement observateur se laisse, au fur et à mesure, conquérir par le style hybride des Anglais, qualifiable de rock progressif à tendance pop. Espérons que la prochaine fois, tout se passe dans de meilleurs conditions car la performance fût, dans l’ensemble, prometteuse.

 

 

Suite à une première partie convaincante et un soundcheck rythmé par “The Less I Know The Better” de Tame Impala, il est temps à une autre formation d’anglais d’investir la scène. Et les Parisiens les connaissent bien, pour les avoir eu à toutes les sauces et toutes les époques. Quasi tous en blanc, les musiciens de THE VACCINES débarquent à 21h de façon “sobre” entre guillemets, entraînés par le rythme de “Handsome”. Premier single du dernier disque “English Graffiti”, celui-ci annonce déjà la couleur concernant le ton des nouvelles chansons en live, plus axées sur des sonorités électro pop que les précédentes. Armé d’une guitare folk au son électrisé dans un premier temps, Justin Hayward-Young joue le rôle du showman dès son arrivée sur scène, entre déhanchés maladroits et approches vers le fosse, quitte à en oublier la justesse de sa voix. Vite repris par le temps et la situation, l’attraction du soir s’adonne par la suite au rappel de ses deux albums précédents avec “Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra)” et “Ghost Town”, respectivement présents sur “What Did You Expect From The Vaccines” (2011) et “Come Of Age” (2012). Un mélange de générations qui ne manque pas de marquer les esprits et qui dévoile petit à petit le programme de la soirée.

 

 

Car il ne faut pas oublier que les cinq amis, en plus de satisfaire les Français, sont là pour présenter calmement leur récent opus et le faire accepter : c’est donc dans un esprit de conquête que “Dream Lover”, “Minimal Love”, “20/20” ou encore “(All Afternoon) In Love” sont balancés dans l’enceinte, visiblement bien reçus par l’audience connaisseuse. Mais là où le groupe reste une valeur sûre, c’est bien pour ses anciennes folies et ses anciens textes, indémodables et facilement repris, à l’instar de “Wetsuit”, “Blow It Up”, “Post Break-Up Sex”, ou les incontournables “Teenage Icon” et “If You Wanna”. Tous ces derniers sont interprétés, par ailleurs, avec une certaine nonchalence et une attitude parfois expéditive de la part de la bande, dont l’énergie ne manque pourtant pas. Une triste réalité qui, peut-être involontairement, dégage une mauvaise impression. Pour revenir sur le positif, le point marquant de ce show se révélera lors du final de “Give Me A Sign” où les choeurs seront chantés par l’ensemble de La Cigale, à en faire trembler les murs du plus solide des édifices. Un instant mémorable qui ne manque pas, sur l’instant, de faire de l’effet aux Anglais, conquis à leur tour. Enfin, après un jeté d’instrument de la part du chanteur sur “All In White” (coïncidence avec les tenues de ce soir ?) marquant l’étape du rappel, le leader revient en solo avec “No Hope”, avant de rappeler ses camarades et de remercier une dernière fois les personnes ayant fait le déplacement à l’aide de “Radio Bikini” et “Norgaard”.

 

 

 

Que de chemin parcouru depuis 2011 par The Vaccines, entre bonnes et mauvaises passades. Il faut dire que, dans son ensemble, la soirée aura été excellente d’un point de vue musical et intéressante concernant les nouveautés mises en place par le combo. Mais en termes de présence scénique, les choses sont visiblement à revoir, afin d’apparaître plus ouvert, concentré et plus “dedans”. Mais on pardonne à nos amis d’Outre-Manche ce petit excès, sûrement fatigués à force d’être sur les routes. Take care!

Setlist :

Handsome
Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra)
Ghost Town
Dream Lover
Wetsuit
Minimal Affection
Tiger Blood
Bad Mood
Blow It Up
Post Break-Up Sex
(All Afternoon) In Love
Melody Calling
Give Me A Sign
Teenage Icon
20/20
I Always Knew
If You Wanna
All in White
—-
No Hope
Radio Bikini
Nørgaard