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THE EARL GREY @ La Maroquinerie (24/05/15)

Nouvel album et retour fracassant pour The Earl Grey. Deux ans après son headline d’anthologie au Nouveau Casino, le quatuor, que nous avons rencontré il y a quelques semaines, se tient prêt à présenter son dernier petit bijou en date dénommé “Odyssey” et convie le peuple à une release party prometteuse prenant place à La Maroquinerie. A bas l’individualisme, The Earl Grey est avant tout une histoire de partage, et les quatre musiciens ont, pour cette raison, décidé d’inviter trois autres groupes 100% Hexagone, alias Diamond Fizz ou encore Spark Gap.

19h15. Les lumières de la salle -jusqu’ici assez vide- s’éteignent et DIAMOND FIZZ sonne le départ avec un son indie rock liseré d’une touche pop merveilleusement agréable. Majoritairement inconnu de l’auditorium, le groupe offrira à ce dernier un set homogène, énergique et convaincant, rythmé par la large range vocale de son chanteur et le dynamisme de ses musiciens. La formation profitera de la petite demi-heure qui lui est donnée pour interpréter des titres de son EP “Waves / Erased”, très fraîchement sorti, et repartira avec une poignée de nouveaux fans. Une jolie découverte.

 

 

Les binouzes coulent à flot et la soirée se poursuit avec SPARK GAP, power trio composé de Max (chant/guitare), Fred (basse/chœurs) et Julien (batterie). Malgré la petite poignée de partisans se remuant corps et âmes devant la scène au son frénétique des cordes de guitare, le rock n’roll de Spark Gap ne trouvera, d’une manière générale, malheureusement pas écho dans le public. L’énergie est palpable mais une impression de “peut mieux faire” prendra l’avantage, les titres (pourtant efficaces en version studio) perdant de leur charme et profondeur. Une prestation à la qualité contrastée et sans folle épopée, dont on espérera que l’épisode suivant s’avérera davantage enthousiasmant.

 

 

Il est aux alentours de 21h30 lorsque vient le moment pour les headliners de pointer le bout de leurs nez, et c’est incontestablement cette arrivée que le public célèbre le plus bruyamment. THE EARL GREY investit alors La Maroquinerie afin d’y injecter les noirceurs lumineuses de son dernier album “Odyssey“, ode à l’œuvre légendaire d’Homère. La formation s’articule autour d’Alexandre (chant), qui compte à ses côtés ses trois compères, Félix (guitare/chœurs), Mike (basse) et Gianni (batterie). Mais loin du narcissisme un peu automatique lié aux circonstances, c’est vers les autres qu’ils se tourneront ce soir. Les TEG paraissent être en effet une véritable famille (nombreuse) : entre deux dédicaces à leur Champigny Crew et autres proches partageant leur quotidien, ils inviteront chaleureusement Simon Ghnassia à assurer le poste de guitariste pour “It’s About Freedom” et confieront la batterie à Loïc Fouquet lors de “The Unicorn”, tout en se montrant indéfiniment reconnaissants envers les personnes qui les soutiennent et les accompagnent dans cette aventure musicale, certes, mais humaine avant tout. Les sourires et la bonne humeur se tissent et se diffusent avec aisance tandis que l’expertise scénique est de plus en plus affirmée. Une énergie véhémente émane du quatuor qui fait résonner un rock à la fois ciselé et un brin désinvolte que l’on retrouve notamment sur une des perles de son dernier effort, “Church Of Noise”, avec un bonheur d’être sur scène absolument perceptible. Le groupe terminera ce concert passé trop vite en invitant tous les membres de cette grande famille recomposée mais aimante sur scène (ça fait du monde), et offrira, entre autres, un des morceaux qui lui a permis de grandir et d’accroitre sa popularité, l’efficace et folâtre “In This Memory”. Un beau moment musical où l’audience se laisse porter par la générosité de ces quatre musiciens se battant pour une noble cause : celle consistant à mettre en avant le collectif, aux dépens du reste.

 

 

Malgré des prestations en demi-teinte de la part des premières parties (Diamond Fizz hors compétition), cette release party se caractérisera, dans son ensemble, comme un franc succès. The Earl Grey offrira à un public fidèle un set pénétré aussi bien par les effluves de “Odyssey” que celles de “We Are Young”, interprétées avec la même passion et détermination que les pistes tirées de son successeur. Un bon moment de vie, de fraternité et de rock n’roll qui nous montre la perpétuelle évolution de ce quatuor dont l’avenir ne peut être que meilleur.

Setlist :

Beginners
Far
One Year And Another
It’s About Freedom (feat. Simon Ghnassia)
We Are Young
Guilty People
Sixteen Years
Heart Of Glass
Sky Is The Limit
The Unicorn (feat. Loïc Fouquet)
Church Of Noise
—-
In The Night
In This Memory
Faith