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STEEL PANTHER @ Bataclan (25/03/12)

Ce soir Steel Panther joue pour la première fois en France. Ce groupe parodique rodé à l’extrême avec des années de scène au compteur, en particulier à Las Vegas où il est réputé pour son show de reprises, est très attendu ! Le premier album “Feel The Steel” (2009) avait fait l’effet d’une bombe au sein de la petite communauté glam/sleeze. Le passage à Paris de la tournée de présentation du second album est un évènement !

 

Dimanche 25 mars, fin de journée, terrasse du “Bataclan Café”. Le spectacle commence ici. Les metalleux se retrouvent, jeunes et vieux, déguisés ou non, mais visiblement tous heureux d’être là. Il est temps de rentrer dans la salle, de remarquer la jeune fille déguisée en infirmière qui vend les T-shirts de The Treatment et de prendre place dans l’arène. La musique d’ambiance est un melting pot de Hard FM des années 80 que même les plus jeunes reprennent en chœur. Pas d’erreur possible, ce soir c’est un public de connaisseurs et de fans qui ont envie de profiter de cette soirée sans complexe !

 

La première partie, The Treatment est un groupe anglais composé de jeunes musiciens déjà très pros et très carrés. Malgré la toute récente sortie de leur premier album “This Might Hurt” (2011) chez Spinefarm Records, ils envoient leur musique aux accents heavy old school avec beaucoup d’énergie et viennent chercher à plusieurs reprises le public qui répond, enthousiaste. Malgré tout, la lassitude gagne un peu l’audience car les titres se ressemblent beaucoup et le tout est un peu trop premier degré par rapport à la tête d’affiche.

 

Tout le monde attend Steel Panther. Cette tournée est donc pour eux l’occasion de nous présenter leur petit dernier, “Balls Out” (2011). C’est en toute logique qu’ils entament donc les festivités par un “Supersonic Sex Machine” qui voit les premiers pogos de la soirée mettre le feu au Bataclan. Le son est parfait, puissant et précis, et d’emblée, c’est tout un show qui débarque… Un frontman charismatique comme cette scène en raffole, Michael Starr, des chorégraphies estampillées “Sunset Strip ‘87”, looks du même millésime et hilarants de précision historique. C’est bien simple, il se passe toujours quelque chose sur scène à un show de Steel Panther, à tel point qu’on se prend à regretter d’avoir raté une private joke, une allusion, un instant “beauté” avec le bassiste Lexi Foxxx qui passe son temps à recoiffer son incroyable postiche à grands renforts de miroir et de laque. Evidemment, tout cela est joué à la perfection par des musiciens hors-pair ! Et que dire de leurs interventions entre les morceaux, véritables sketches à plusieurs voix, qui font s’écrouler de rire l’assistance ! Steel Panther, c’est aussi un répertoire salace totalement assumé par le quartette, qui n’hésite pas à intimer aux filles l’ordre de montrer leurs seins dès que l’une d’entre elles se met en avant en montant sur les épaules de son copain. “Asian Hooker” voit d’ailleurs le combo faire monter sur scène une jolie jeune fille asiatique. Ils se moquent d’elle, elle se moque d’eux, cette ambiance grivoise, loin de sombrer dans le “beaufisme” sert le propos d’une musique qui de toute façon fait la part belle aux récits de conquêtes et aux hymnes à la fête décomplexée. Les titres s’enchaînent, mêlant les extraits des deux albums du combo. “Gold Digging Whore” est repris en chœur par le public, le groupe est aux anges et enchaîne de plus belle avec l’inévitable solo de guitare de l’incroyable Russ Parrish alias “Satchel”, qui, évitant soigneusement les écueils liés à cet exercice, nous offre un autre moment de bravoure. En effet, ce dernier monte derrière la batterie pour s’accompagner à la grosse caisse en enchaînant les citations de classiques rock, de “Iron Man” à “Smoke On The Water” en passant par “Misirlou”. Après quelques autres brûlots qui auront vu la formation enchaîner pose sur pose, le batteur Stix Zadinia descend de son imposant kit pour s’installer derrière un clavier, car comme nous le rappelle Satchel, c’est l’heure de la “power ballad”, passage obligé de tout groupe de Hard FM qui se respecte. C’est la particulièrement corsée “Weenie Ride”, dernier titre de “Balls Out”. Comme pour l’ensemble des titres, cette ode au sexe macho n’aurait pas dépareillé sur un disque du Mötley Crüe de la grande époque, à tel point que si l’on occultait le second degré manifeste du show, on pourrait jurer se trouver à un concert de l’un de ces grands groupes auxquels Steel Panther rend hommage. Michael Starr fait un beau cadeau à une fan en s’emparant de sa caméra pour se filmer ainsi que son groupe sur un titre entier, et s’enquiert de l’état des premiers rangs (qui ont fait honneur au groupe tout au long du set), court backstage et rapporte des bouteilles d’eau. C’est aussi ça Steel Panther, du fan service à gogo, et un groupe qui sait à qui il doit son succès. Puis les filles sont invitées à monter sur scène – et à montrer, vous l’avez deviné, leurs atouts, ce qu’elles feront volontiers, et toujours dans la bonne humeur et la rigolade – sur l’inénarrable “Party All Day (Fuck All Night)”. C’est un “Death To All But Metal” qui clôture le set endiablé juste avant le rappel, où le guitariste déclare avoir pu honorer trois groupies pendant les trente secondes où le groupe a quitté la scène ! Pour rester dans le bon goût et la modération, Steel Panther choisit de nous faire ses adieux sur “17 Girls In A Row” qui met tout le monde d’accord.

 

S’il est un groupe qui peut donner l’impression, le temps d’une soirée, d’être monté dans une machine à remonter le temps, c’est bien Steel Panther ! Ambiance surchauffée, second degré assumé et franche rigolade, ce fut une soirée de bonheur ! Tout le monde est ravi, en nage, heureux d’avoir pu partager un moment de fun en si bonne compagnie. Vivement le troisième album !

 

Setlist :

 

In The Future
Supersonic Sex Machine
Tomorrow Night
Fat Girl (Thar She Blows)
Asian Hooker
Just Like Tiger Woods
Gold-Digging Whore
Guitar Solo
It Won’t Suck Itself
Community Property
Eyes Of A Panther
Weenie Ride
Party All Day (Fuck All Night)
Turn Out The Lights
Death To All But Metal
—-
Eatin’ Ain’t Cheatin’
17 Girls In A Row