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SOIRS D’ETE DU 3EME OUI FM 2013 – Jour 2 (09/07/13)

Récemment déplacé du parvis de la mairie du 3ème arrondissement à la fraichement terminée nouvelle Place de la République, le festival entame sa deuxième soirée sous une chaleur qu’on avait cru disparue. Pour resituer le contexte, le festival Soirs d’été, qui en est à sa 16e édition, est organisé sous l’égide de la radio rock et se déroule habituellement sur le parvis de la Mairie du 3ème. La Place de la République est beaucoup plus fournie (12 000 personnes la veille). Mais on y retrouve cette ambiance détendue des concerts gratuits, ce mix de curieux, de mélomanes et de passants.

Prenant le pas sur les hauts parleurs qui diffusent la playlist de la radio et des interviews, Dom Kiris, en maître de cérémonie, annonce le programme de la soirée. Le premier groupe, THE POPOPOPOPS, prennent place sur la scène. Les rennais assènent alors leur pop électro, un public attentif mais peu engagé, mis à partie par un chanteur très énergique et qui n’hésite jamais à passer devant son clavier pour interpeller la foule, la challenger, la faire participer. Dans le public, des personnes pour qui la formation n’est pas une découverte, aident à prendre le reste de l’audience à leur jeu de question réponse sonores, à le faire asseoir pour mieux danser une fois debout. Le quatuor surprend par sa maitrise de la scène. Et réussit à faire monter l’ambiance de quelques crans, même si l’heure de passage, en ouverture, à la lumière du soleil, n’est pas nécessairement adaptée à l’ambiance dancefloor qui émane de leur musique. Un groupe qu’il serait intéressant de revoir dans l’ambiance plus confinée d’une salle de concert. Ils quittent la scène après avoir, l’air surpris, annoncé “bon, en fait, c’était la dernière chanson”. Une mauvaise surprise que partageront tour à tour tous les groupes de cette soirée.

 


Après un long changement de plateau et un bref retour de l’animateur, arrive sur scène le deuxième groupe, DEPORTIVO. Le groupe déjà présent deux éditions plus tôt joue à domicile, habitué aux concerts parisiens en extérieur et réputé pour l’ambiance de ceux-ci et ce concert là n’en sera pas différent. Aux premières notes, la foule se compacte vers l’avant et un peu partout dans le public des mouvements se font voir : pogo, slam, poings levés, tout y passera. Un air de rock déferle sur la place. La folie monte; celle des concerts dont on garde un bon souvenir. Le trio, en formation à quatre, n’aura de cesse que d’asséner leur rock énergique mélangeant les chansons issues de leur trois opus avec quelques inédits dont “Domino”, premier single éponyme de l’album à venir prévu le 14 octobre. A mi-parcours, Jérôme Coudanne (chant) propose d’être fidèle à leur tradition de faire monter des jeunes filles sur scène pour un morceau, demandant au service d’ordre de venir leur faire la courte échelle. Devant le refus catégorique de la sécurité de laisser monter le public sur scène et de l’agressivité vis-à-vis des slammeurs, s’engage alors entre le public et le service d’ordre une lutte. Un objectif : faire monter quelqu’un sur scène : déborder la sécurité. Face à la foule bonne enfant, la sécurité se fait violente. Les slammeurs sont descendus violemment et attrapés à la gorge pour être évacués. Des gestes très au-delà du nécessaire et qui tranchent tellement avec les fleurs et la guitare jetée vers le public depuis la scène. Une dernière débauche de son avant de quitter la scène : une “dernière chance de faire n’importe quoi”.

 

 

 

 

 

Reste un dernier groupe, la tête d’affiche, celui pour qui on sent que la majorité du public est venue : BIFFY CLYRO. C’est ainsi que, dans la nuit enfin tombée, débarquent sur scène un Simon Neil (chant) teinté en blond (contrairement au Bataclan en mars dernier), les jumeaux James Johnston (basse) et Ben Johnston (batterie), tatoués et torses nus, accompagnés de deux musiciens additionnels, Mike Vennart et Richard “Gambler” Ingram, qui se tiendront bien plus en retrait sur les cotés de la scène. Au premier rang, des filles sortent des pancartes. Les rangs suivants hurlent des “Mon The Biff” comme un cri de ralliement. Les premiers accords de “Stingin’ Belle”, tiré du double album “Opposites“, sont assommants, brutaux, forts et presque metal. Les trois premiers morceaux (“Stingin’ Belle”, “The Captain” et “Biblical”) seront dans ce thème et le public, maintenant complètement chaud, suivra. Les suivants (“Sounds Like Balloons”, “Bubbles” et “Spanish Radio”) seront plus calmes, plus pop, comme pour laisser respirer la foule en sueur. La composition des titres semble prendre tout son sens lorsque l’assemblée chante à plein poumon les mélodies et les chœurs. Il y a dans les chansons ce coté hymne mélodique qui marche comme nous en expédie régulièrement les écossais. Ce mélange entre disto, rythmiques de batterie travaillées et mélodies pop fédère à la fois garçons et filles. L’alternance entre morceaux puissants et morceaux posés se fait avec la régularité d’un combo rodé à la scène. Le spectre est large, allant d’une ballade voix-guitare (“Many Of Horror”) à des parties instrumentales gonflées de décibels (“That Golden Rule”). Biffy Clyro est à l’aise et dialogue avec le public de façon naturelle, sans forcer, annonçant à l’avance, parfois en anglais, parfois dans un excellent français, les chansons à venir. La dernière chanson jouée “Mountains”, après une distribution de baguettes et de médiators, les musiciens quittent la scène, malgré le rappel et sonnent ainsi la fin de la deuxième journée de ce festival. Prochain RDV avec les parisiens : le 30 novembre au Trianon !

 

 

 

 

Trois groupes, trois univers musicaux différents, avec Biffy Clyro en apothéose, qui jouera tellement fort que le trio a fait sauter les plombs du quartier : c’est ça le rock ! Cette seconde soirée restera de loin l’une des meilleures de toute cette 16ème édition de Soirs d’été.


par Caroline D. et Anthony Bé

Crédit photos : Virginie Schmidt

 

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife