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ROCK EN SEINE 2015 – Jour 1 (28/08/15)

C’est le festival francilien le plus attendu de l’année, mais aussi celui qui clôture la saison des festivals d’été. Rock En Seine, avec ses trois jours de festival, affiche une fois de plus complet. Juste avant la rentrée, nous avons d’abord profité des concerts de cette première journée, avec un peu de boue mais surtout beaucoup de soleil. Welcome to the jungle!

GHOST (Grande Scène) – 15h30. Le marathon débute par une intro fantomatique et mystique, mettant d’emblée dans l’ambiance malgré la lumière du jour. Le décor de fond de scène avec des vitraux de mosaïques, représentant le diable, accentue le côté occulte pour l’arrivée de cinq Nameless Ghouls suivi de Papa Emeritus III, entamant le nouveau single de “Meliora“, “From The Pinnacle To The Pit”. Le nouvel album sera, logiquement, mis en avant, puisque la moitié du set lui sera consacré (“Majesty”, “Cirice”, “Absolution”). Sans oublier les singles des deux précédents opus, “Ritual” pour “Opus Eponymous” (2010) et “Year Zero” puis “Monstrance Clock” pour “Infestissumam” (2013).

Bien évidemment, la reprise de Roky Erickson, “If You Have Ghosts” ne sera pas en reste ! Le contraste entre la tenue du pape sataniste, au visage de squelette, les masques de démon des Nameless Ghouls sans bouche, et le hard rock catchy à la voix claire a de quoi étonner.

Malgré une programmation en plein après-midi, il est surprenant de voir autant de fans et de curieux autour de la grande scène, surtout pour ce genre de musique. Alors qu’on aurait pu penser tout le contraire. Même Papa Emeritus III, s’en amusera : “Ca fait un choc, hein ?”, lance le chanteur à la foule, avec qui il échangera, plaisantera (sur la longueur de sa robe notamment) et qu’il remerciera non stop durant les quarante-cinq minutes de set. Le public acclame en levant les cornes pour Ghost, qui porte très bien son nom : tout au long du set, Papa agît tel un esprit hantant la Grande Scène, avec sa gestuelle solennelle et théâtrale.

La messe noire, bien que trop courte, a été dite et aura assurément converti de nouveaux fidèles comme en témoignent les “comme together for Lucifer’s son, together as one!” scandés par l’audience sur la dernière chanson, “Monstrance Clock”. Prochain rendez-vous pour les plus chanceux, le 7 décembre à La Cigale (sold out) !

 

 

THROES + THE SHINE (Scène De La Cascade) – Dans un style radicalement opposé, on s’arrête un temps sur les mi-Angolais Mi-Portugais de Throes + The Shine. Le groupe est l’inventeur d’un nouveau style, le RocKuduro. Un cocktail inattendu de deux styles qui n’ont a priori rien à voir. Une jolie découverte à la bonne humeur communicative.

 

 

JOHN BUTLER TRIO (Grande Scène) – Retour sur la scène principale à 17h pour le set de John Butler et de ses deux compères. Vu dans de nombreux festivals (dont Le Cabaret Vert, où nous étions récemment), le trio poursuit sa tournée entamée l’an dernier. Et comme d’habitude, la technique des musiciens est irréprochable, tout comme celle du chant de Butler. A la guitare, le frontman jongle avec une aisance déconcertante entre les onze cordes de son instrument si reconnaissable. Et en plus d’être bon musicien, il est aussi souriant et avenant : “”Je ne comprends pas le français, est-ce que vous comprenez l’anglais” is all I fucking know”. Il est drôle, en plus.

 

 

 

WOLF ALICE (Scène Pression Live) – A l’autre extrémité du Domaine National De Saint Cloud se produit le quatuor anglais rock alternatif emmené par Ellie Rowsell. Venu présenter son premier album “My Love Is Cool”, le groupe, dont la popularité ne cesse de croître outre-Manche, livre un set énergique devant une fosse pleine, même si la voix féminine, oscillant entre chant clair et hurlement à la Sonic Youth ou Nirvana, n’est pas toujours juste en live. Avec une bonne Kronenbourg et/ou une Skoll ça passe bien.

 

 

RODRIGO Y GABRIELA (Grande Scène) – On traverse à nouveau le festival dans l’autre sens pour profiter du concert instrumental du duo. Sans surprise, le concert sera une heure de démonstration du talent des Mexicains. Toutes les techniques y passent, du jeu le plus anodin au tapping le plus impressionnant. Le set est un peu statique (forcément), mais on reste bouche bée devant la performance. Le groupe nous proposera même quelques extras : une reprise de Metallica (adorée du public) et une apparition de John Butler pour une superbe reprise du “Happy” de Pharrell Williams. En fin de set, une partie du public montera même sur scène faire la fête avec Rod Y Gab. L’ambiance est bon enfant, chaleureuse et conviviale.

 

 

FFS (Scène De La Cascade) – Si l’album du combo Franz Ferdinand/Sparks ne vous avait pas fait frémir outre mesure, sachez tout de même que le live vaut le détour. Avec leur complicité apparente, les musiciens du désormais sextette nous font passer un super moment, complètement déjanté, animé de danses qui semblent venues d’ailleurs. La setlist est majoritairement composée des titres du disque, bien sûr, avec le désormais culte “Johnny Delusional” en opening, mais nous sert aussi des morceaux de chacune des formations. Côté Sparks, on voit passer “Achoo”, “When Do I Get To Sing “My Way””, “The Number One Song In Heaven” et le tube “This Town Ain’t Big Enough For Both Of Us”, alors que pour Franz Ferdinand, ce sera “Do You Want To”, “Walk Away”, “Michael”, et le mythique “Take Me Out”. Le set s’achève sur le festif “Piss Off”, nous rappelant qu’on est là pour s’amuser, et que c’est tout ce qui compte !

 

 

THE OFFSPRING (Grande Scène) – L’un des concerts les plus attendus de la journée se prépare sur la Grande Scène. Les dates de The Offspring sont rares, et les fans sont au rendez-vous. La foule, compacte, s’apprête à acclamer les rois du punk rock américain. Et le public sera bien servi, avec l’ouverture sur “You’re Gonna Go Far, Kid”, repris en choeur par la foule. La setlist enchaîne tube sur tube, avec “All I Want” et “Come Out And Play” immédiatement ensuite. Le duo Dexter/Noodles a pris un coup de vieux sur le physique, mais pas sur le charisme. Encore moins sur la voix ou les guitares, puisque le groupe jour fort et bien.

On ne va pas vous décrire la setlist entière (dix-neuf morceaux !), mais on retient quelques moments forts de ce concert. Le nouveau “Coming For You”, d’abord, très bien accueilli par l’assemblée. Des moments plus calmes aussi, avec la ballade “Kristy, Are You Doing Okay?” ou encore le classique “Why Don’t You Get A Job?”. Mais les plus gros pogos se font sur la clôture du set, avec “Pretty Fly (For A White Guy)”, suivie de “The Kids Aren’t Alright”. Le groupe s’autorise même un rappel avec “(Can’t Get My) Head Around You” et, ils ne pouvaient pas partir sans “Self Esteem”.

Léger bémol : le son était vraiment fort, même loin de la scène. Il fallait prévoir les bouchons. Mais qu’importe, il est trop beau de voir tous ces morceaux sur scène. Et visiblement, la formation est aussi contente que nous. Les musiciens nous sourient, nous remercient, saluent, et nous qualifient même de meilleur public de la tournée. Rien que ça.

 

 

WAND (Scène Pression Live) – Encore un petit aller-retour de l’autre côté du site pour aller voir le très bon concert de Wand. Un rock psyché mais lourd, sale, brut. Les morceaux sot longs, parfois complexes, et exécutés par des musiciens ultra concentrés, habités, qui se laissent finalement transporter par la musique. Comme nous.

 

 

KASABIAN (Grande Scène) – On vous le disait dans les concerts à ne pas manquer à Rock En Seine : après un live exceptionnel à Paris en novembre dernier, il n’en fallait pas beaucoup pour nous convaincre d’aller voir Kasabian sur scène. L’arrivée du combo est sobre, plutôt calme, mais la foule est vite mise dans l’ambiance avec l’incroyable “bumblebeee”, taillé pour le live. A peine les premières notes retentissent que l’audience saute de haut en bas sans s’arrêter. La setlist enchaîne les tubes, bien connus des fans. “Shoot The Runner”, puis le très électro “Eez-Eh”, et enfin les épiques “Underdog” et “Days Are Forgotten”. Pas le temps de souffler, le set navigue entre rock poignant et électro festive, à l’image du groupe. Bonne surprise, on a aussi le droit à une (magnifique) reprise de “People Are Strange” de The Doors, suivie d’un “god bless you Jim Morrison” de la part du chanteur, bien sûr acclamé par l’auditoire.

Techniquement, les musiciens sont encore une fois sans défaut. Le mélange de la voix du frontman Tom Meighan et des choeurs de Sergio Pizzorno fonctionne a merveille, et ces deux là affichent une complicité qui fait chaud au coeur. Pour la scénographie, le travail des lumières est exceptionnel et donne une dimension quasi futuriste au concert. Le set s’achève finalement sur “Fire”, avant un rappel sur la très attendue “Stevie”, suivie de “Vlad The Impaler” avec le comédien Noel Fielding (très ami avec Kasabian) en danseur (en quelque sorte) invité. La bande termine avec “Praise You”, reprise de Fatboy Slim, et enfin le fameux “L.S.F. (Lost Souls Forever)”.

 

 

SON LUX (Scène Pression Live) – Avant de repartir, on prend le temps de jeter un coup d’oeil au set de Son Lux. Un concert résolument électro, un peu indé, et un peu expérimental aussi. Ryan Lott, que nous avions vu la semaine précédente au Cabaret Vert, nous montre toute l’étendue de son talent et de ses influences, le tout avec un beau travail au son et à la lumière. Dommage que l’on ait pas pu rester plus longtemps !

 

 

Cette première journée s’est donc déroulée sans encombre. Beau temps, une organisation au poil et de superbes lives. On revient dès demain pour la suite des événements.

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife