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OÜI FM Festival 2015 – Jour 2 (24/06/15)

C’est reparti pour l’orfèvre de la pop rock britannique Place de la République !

La soirée commence par FUZETA. Le coup de coeur de OÜI FM conquit également le public de Paris dès les premiers accords. L’ensemble maîtrise avec brio ses instruments, une mélodie sensible et sensuelle, saupoudrée d’une lueur solaire sur la peau et de l’allégresse plein nos caboches. Quand la formation aborde la fraternité avec “Die”, on s’embarque dans les tissus mélodieux de Nine Inch Nails. Les morceaux sont dans une construction vague et vaporeuse dans les riffs, à l’instar du chant et de la mère batterie qui sont intenses. Les titres défilent aussi vite qu’un soupir, la résultante de Fuzeta est baptisée de M83 à Archive et on en redemande !

 

 

L’affiche de ce mercredi 24 juin est imprégnée de vapeurs d’alcool et de chaleur humide. Cette soirée nous réserve de nombreuses surprises, alors sans trop attendre, TALISCO posera ses instruments et branchera ses câbles. Oui, l’électro folk rock de Talisco arrive en trombe, des machines qui dépotent sous la température moite, ça claque dans les sens et la foule ne manque pas de réactivité physique. Talisco nous amène la réflexion suivante : la musique est l’art suprême de réunir et de communier des années de travail et d’acharnement afin de mettre au monde la passion mélomane. Une passion physiologique et pour cela, Talisco manie ses transitions de main de maître, leur complicité forme l’évidence. Prions pour que nos recoins charnels résonnent et explosent. Amen !

 

 

Si la veille le plateau de la République recevait le loup blanc Gallagher, THE STRYPES parcourt les ondes d’Oasis dans la voix de Josh McClorey (chant), des riffs ouverts incandescents, un blues rock folk façon The Allman Brothers Band. Ils déchaînent la jeunesse, détruisent nos terminaisons nerveuses et n’ont peur de rien. Ils distillent nos pauvres âmes damnées et chevauchent nos limites, ainsi nos mouvements perdent tout sens logique à travers leurs partitions à la Jet avec “Are You Gonna Be My Girl”. C’est un carton plein pour le OÜI FM Festival, on se moque des conventions et des codes sociaux, chaque note compte et The Strypes est l’image d’une foudre bien barrée. Un réel shoot d’adrénaline où les ordres de demain ne se mesurent pas, on passerait même par la classe d’Eric Clapton dans les riffs bluesy empruntés, un country blues outre mesure. Sans équivoque, The Strypes s’allie à de l’explosif peu modéré. Ils s’accouplent directement à des mélodies pointues et des références hautement classées, le tout nargué par l’insolence du personnage principal. En clair, cette énergie sensationnelle a préparé et chauffé la scène pour Gaz Coombes.

 

 

GAZ COOMBES, leader de Supergrass, alias l’enfant prodige, débarque avec un synthé à la Birdy Nam Bam avec “Abbesses” pour une expédition en douceur. Il délie ses doigts au piano accompagné d’un beat relativement puissant et masqué de sa gueule mi-ange mi-démon à la “Orange Mécanique”. C’est un évènement exponentiel dont on maîtrise péniblement l’ampleur tant les énergies sont violentes et éclectiques. Nous soulignerons de ce fait que la scène rock britannique est et sera à jamais intouchable. Entre acoustique et électrique, le courant se fluidifie parfaitement, des teintes baladeuses à la manière de The Shins (“Chutes To Narrow”). D’étreintes en délicatesse, Gaz Coombes envole et suspend son public pour de courts instants de lâcher prise. Un brin de repos en Grande-Bretagne vous y avez songez ? Sans contradiction possible, ce festival traverse le ton d’un Camden Town en plein soleil. Les rythmiques sont intrépides et la formation vit chaque notes composées. Gaz Coombes impose une chaleur fracassante et tease avec tact l’auditorium.

 

 

Ce 24 juin se referme sur nos coeurs gorgés de vitalité. Des sourires figés, des révélations, des rencontres, voilà ce que la musique aux multiples facettes à encore promis. Chose promise chose due, soyez présents demain place de la République pour la dernière nocturne de ce festival haut en couleurs.

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