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NEW FOUND GLORY @ Divan Du Monde (30/11/14)

Un peu plus d’un an après le dernier passage français de New Found Glory, Emodays Production récidive avec une nouvelle date pour l’icône pop punk dans la capitale, dans la même salle qu’ils avaient rempli en août 2013. Depuis ce concert marquant et survitaminé, de l’eau a coulé sous les ponts. En effet, la formation a changé de label (passant de Epitaph à Hopeless Records), a sorti un nouvel album “Resurrection” et est devenue un quatuor… plein d’événements qui nous attirent et nous intriguent quant aux nouveaux sets proposés par les parrains du genre. C’est donc Vans aux pieds et vêtus d’un large T-shirt que nous nous rendons au Divan Du Monde, proche de La Cigale, en ce mois de novembre. Comme la dernière fois, le concert sera ouvert par trois groupes : Blitz Kids, dont le dernier concert avec Deaf Havana avait été annulé, et nos frenchies de We Fall As One et Home Most Days ! Let the show begin!

Accédant à la salle à 18h30, l’attente ne sera pas longue avant de voir les premiers musiciens sur scène. En effet, WE FALL AS ONE, quintette parisien, ouvre le bal à 18h50 pétantes. Venu défendre son premier essai “Wolfpact” sorti en début d’année, le groupe en a passé du temps à travailler son set et a l’améliorer. Ainsi, même si certains changements de rythmes sont encore difficiles à caler et que le son saturé s’affiche beaucoup trop fort pour profiter du concert dans de bonnes conditions, la performance s’applaudit tout de même pour cette formation qui monte et affirme ses origines. On retrouve même quelques fans fredonnant le hit “Friendship Never Ends” dans une fosse encore très peu remplie à terme de leur demi-heure de spectacle.

 

 

Quelques minutes de réglages plus tard et place déjà au second groupe de cette soirée. Assez imposant dans le milieu français du rock suite à de nombreuses premières parties, HOME MOST DAYS débarque à 19h30 avec un set tout neuf, surement mis en place pour leur tournée européenne. Avec un sample de rap comme intro, provoquant les rires du batteur, de nouveaux titres à l’image de “Every Single Move” et des classiques de leur premier album “Hermit”, le quatuor se réinvente définitivement dans un pop rock beaucoup plus accessible, accentué par des riffs progressifs propres à leurs compositions. Malheureusement, le son laissera aussi à désirer avec, par exemple, aucun son rythmique ne sortant de la guitare du chanteur. Dommage pour la bande de Charles De Villiers qui est capable de beaucoup mieux.

 

 

20h15 à la montre et voilà que la soirée monte d’un cran d’un coup. BLITZ KIDS, quatuor anglais très attendu après une dernière date annulée, augmente significativement les décibels et met assez rapidement tout le monde d’accord. Seulement en France pour la quatrième fois après un Cabaret Sauvage avec All Time Low et, entre autres, un headline à Lille, les musiciens viennent toujours défendre leur dernier opus, “The Good Youth” (2014). Et ça marche superbement bien. Rien qu’aux premières notes de “Sometimes”, la foule se déchaîne et reprend en choeur les refrains efficaces de la formation, assurément rodée. Et, après un départ mitigé des deux groupes précédents, la tendance de ce dimanche soir s’inverse et la timidité exhibée s’évade. “On préfère jouer avec New Found Glory qu’avec Deaf Havana…” s’autorise même avec humour le frontman, histoire de s’approprier les personnes présentes et visiblement satisfait de voir ses morceaux marcher du feu de Dieu, avec une salle bondée. Ce qui fait surtout la réussite de Blitz Kids, en plus de son son rock alternatif, c’est bien la présence scénique supérieure de Joe James (chant), avec une allure et une prestance mesurée, qui ne nous laisse pas indifférent. Quel plaisir de voir et d’entendre un univers contrôlé et un show digne de ce nom. Le ton est donné juste avant le passage du headliner et l’audience semble prête.

 

 

Changement radical de plateau et rassemblement autour de l’estrade. Cette fois-ci, c’est sur : c’est bientôt le tour du groupe leadé par le charismatique Jordan Pundik (qui a perdu sa blondeur depuis la dernière fois). Et après une introduction projetant une vieille performance de “Battle Hymn Of The Republic” de Judy Garland tout en illuminant au fur et à mesure les amplis aux coins de la scène, voici enfin l’arrivée de NEW FOUND GLORY sur le plateau, acclamés et adulés par les cinq cent personnes en sueur. Pas le temps aux enfantillages, place à un pop punk comme il en manque pour les avides du genre. Avec “Understatement”, issu de l’album “Sticks And Stones” paru 2002 que l’on ne présente plus, on s’étonne de voir que les Américains s’en sortent plus solides et puissants qu’ils ne l’étaient auparavant. Désormais quatuor, des nombreuses questions traversaient notre esprit quant à la tenue des anciens morceaux, principalement composés à deux guitares. Que nenni ! Steve Klein, c’est bel et bien de l’histoire ancienne et les NFG ne se laisseront pas abattre pour autant, jouant fièrement les chansons qui ont fait leur renommée (“Something I Call Personality”, “Dressed To Kill”, “Anthem For The Unwanted”, “Hit Or Miss” durant laquelle Ian Grushka (basse) recevra un baisé qui ne lui fera pas forcément plaisir…), mais pas uniquement ! Surtout actifs en Europe en ce moment suite à la sortie de leur dernier essai “Resurrection”, l’heure sera aussi aux présentations de nouvelles chansons en live telles que la désormais incontournable “Selfess”, “Ready And Willing” accompagnée par un message fort du guitariste Chad ou encore “Stubborn”. Fort heureusement, toutes recevront la bénédiction de la fosse quant à leur efficacité, confirmée par le biais de mosh, de pogos et de salves de fans en plein slam. Sans crashs, le public se donne à coeur joie d’entrer dans l’espace intime des Américains afin de manifester leur bonheur physiquement et visuellement. “You’re killing each other and killing it” (“vous vous entre-tuez tout en déchirant”) s’exaltera plus tard dans la soirée l’unique guitariste, amusé par la folle ambiance de ce soir. Autre drôle d’anecdote : pendant “Kiss Me”, une fan volera le micro de Jordan histoire de chanter, ce dernier se retrouvant à genoux devant tant d’ambition et d’agitation. L’heure de la fin arrive à grand pas et celle des grands classiques par la même occasion ! Peu avant le rappel, c’est donc avec joie que le Divan Du Monde s’enflamme sur la simplicité de “My Friends Over You”, impliquant la venue de nombreux aficionados sur le devant de la scène. Une vraie monopolisation de l’espace qui n’empêchera pas le groupe de travailler et continuer. Enfin, “All Downhill From Here” marque la fin de cette folle course aux décibels sous des cries plus que significatifs.

 

 

On a eu peur et, depuis cet événement, celle-ci s’est dissipée. New Found Glory à cinq, New Found Glory à quatre… cela reste le même groupe avec qui beaucoup d’adolescents ont grandi. Et même si le temps a passé et que les bonhommes sont désormais des hommes, l’esprit de déconnade est toujours d’actualité. Ce qui reste à féliciter est la capacité de Chad Gilbert à récupérer les riffs autrefois fait par Steve tout en gardant les rythmiques rapides. On acclame aussi la perte de poids plus que fulgurante de Ian et la voix toujours claire de Jordan. NFG n’a pas à revivre car NFG n’est jamais mort ! Encore bravo aux autres groupes présents sans qui la soirée n’aurait pas été moins folle. Pop punk’s not dead!

Setlist :

Understatement
Selfless
Don’t Let Her Pull You Down
Hold My Hand
Resurrection
Hit Or Miss
Something I Call Personality
Listen To Your Friends
Anthem For The Unwanted
Ready & Willing
Failure’s Not Flattering
Kiss Me
Dressed To Kill
Stubborn
Truth Of My Youth
The Story So Far
My Friends Over You
—-
Sonny
Forget My Name
Intro
All Downhill From Here