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MOTOCULTOR FESTIVAL 2014 – Jour 2 (16/08/14)

Le soleil est revenu sur Saint-Nolff et plus aucun nuage ne semble vouloir pointer son nez à l’horizon. Après une nuit réparatrice, et bien que les pogos dans la boue d’hier aient laissés leurs stigmates sur les festivaliers, nous voilà d’attaque pour cette seconde journée plus axée sur le punk. Mais avant ça, l’heure est déjà au premier bilan. D’après le journal local mis à disposition le matin même, le festival annonce une participation record avec 17 000 entrées, soit 5000 entrées de plus qu’en 2013 ! Ainsi avec un line up des plus variés et deux scènes en plein air, le Motocultor Festival confirme donc son statut d’outsider de poids parmi les festivals de metal.

 

 

YUGAL (Supositor Stage) – Formé il y a un peu plus de cinq ans et auteur de deux EP autoproduits, Yugal ouvre cette deuxième journée. Etant les enfants du pays, les Vannetais bénéficient de quelques fans connaissant déjà leur musique et bondissant à souhait sur “Free Jail”, le premier extrait d’”Enter The Madness” sorti en avril dernier. Le groupe qui délivre un thrash/death groovy aux sonorités orientales se donne à fond en ce début d’après-midi. Pour les avoir récemment vus sur Nantes, nous trouvons le groupe plus en forme, plus communicatif également, certainement l’effet Motocultor. Il faut l’avouer que jouer ici est tout de même un bon tremplin pour se faire connaitre au-delà de sa région.  Même si le groupe modernise sa musique sur certains plans musicaux, leur thrash/death mériterait d’être un peu plus personnel. Basique mais une bonne mise en bouche pour débuter cette seconde journée.

 

 

FLYING DONUTS (Dave Mustage) – Cette journée du samedi est placée sous le signe du punk, et dans le style, c’est Flying Donuts, un groupe d’Epinal, qui à l’honneur d’ouvrir le bal. Le public, moins nombreux que pour Yugal est plus en retrait. Il faut dire que le combo joue sur la Dave Mustage, et l’on peut comprendre que beaucoup n’aient pas envie de se frotter de trop près à la boue toujours bien présente juste devant la scène. D’autant que quelques irréductibles n’hésitent pas à se lancer dans de joyeux pogos. Du coup, tranquillement installés dans l’herbe, (oui oui, au Motocultor il y a de l’herbe !) nombreux sont ceux qui profitent du soleil qui fait son retour. Mais le public présent apprécie le show des vosgiens venus défendre leur nouvelle offrande sortie il y a tout juste quelques mois, le bien nommé “Still Active”. Pour preuve, le son bien pêchu du trio ne tardera pas à rameuter bon nombre de retardataires.

 

 

COBRA (Supositor Stage) – Selon les dires, Cobra avait fait son petit effet au Hellfest. N’ayant pas pu assister à leur représentation, nous décidons de saisir cette opportunité de rattrapage. Premier constat : On devrait apposer l’étiquette “attention punk barré et dangereux” sur tous leurs albums. Explication : amplis Orange à fond, riffs punk basiques, second degré corrosif, le quintette français prend d’assaut la Supositor Stage pour la mettre sans-dessus-dessous à base de paroles on ne peut plus provocatrices (en témoigne les titres “Pédé Et Drogué” ou encore “Les Lieux Associatifs Pour les Jeunes”, “Fils de Cobra” joués cette après-midi). Le public est à l’image du groupe : imaginatif. On croise donc dans la fosse toute sorte d’énergumènes qui se prêtent au jeu de la chenille dont un couple enroulé dans le plus simple appareil dans de la cellophane. Composé d’un chanteur borderline, trois guitaristes fous furieux et un musicien possédé aux programmations, Cobra ne peut pas laisser de marbre. Pourtant parfois on a bien du mal à savoir où s’arrête le second degré, par exemple lorsqu’il cite à plusieurs reprises le boss de Decibel Rebel possédé par Satan, second degré ou pub non déguisée ? Vous l’aurez donc compris Cobra à son identité propre, à prendre ou à laisser. Pour notre part nous avons décidé de prendre une partie (le côté inclassable) et d’en laisser une autre (la déconne parfois un peu trop poussée).

 

 

ENEMY OF THE ENEMY (Dave Mustage) – Prévenus de l’inversion d’horaire avec Carnival In Coal en début d’après-midi, nous sommes bien au rendez-vous pour découvrir Enemy Of The Enemy, groupe Parisien arrivé second lors du Headbang Contest, le tremplin Motocultor. C’est devant un public un peu épars en ce milieu d’après-midi qu’ils présentent leur musique un peu à part. En effet, le groupe revendique mélanger sans complexe la puissance de Pantera, Slipknot, Ministry ou Korn et les tempos du ska, du reggae avec les accents syncopés du rap et du slam. Les mélodies sont travaillées et les riffs distincts et efficaces, le tout associé à un growl agressif. Très vite, le public prend goût à leur groove metal qui perpétue le neo metal tout en le renouvelant. Ça jump comme dans les débuts 2000. Malgré une énergie sans faille qui arrivera à réveiller le public, la sauce a du mal à prendre avec nous. Peut-être parce que le neo metal ça fait vingt ans qu’on en a eu dans les oreilles, qu’on l’a vu immerger, se développer, et qu’on en a eu une overdose. Mais pour ceux qui apprécient encore ce metal fusionné, ils trouveront dans les titres extraits de “Hellequin”, une qualité de composition indéniable et une grande richesse sonore. La puissance qu’Enemy Of The Enemy dégage sur scène ainsi que le feeling dont ils font preuve aura attiré bien des curieux, preuve s’il en est que leur force réside dans le live.

 

 

THE DECLINE! (Supositor Stage) – Il faut reconnaître aux programmateurs du Motocultor l’art de proposer du bon et souvent même de bien belles découvertes. The Decline! fait partie de ces deux catégories. On pourrait les croire tout droit débarqués de leur Irlande natale, et bien non, pas du tout. Ils arrivent de  Rennes ! Evidemment, il y a comme un air de famille tout de même, c’est indéniable. Opérant dans un mélange de folk/country/mélodique/punk rock et punk tout court, les influences sont aussi diverses que variées. Clairement, on ne peut s’empêcher de penser à The Pogues, aux Dropkick Murphys et à Bad Religion. C’est le genre de prestation qui vous donne des fourmis dans les pieds. Une voix rocailleuse à tomber, des chansons qui vous restent gravées dans un coin du cerveau. Une rythmique entrainante, passant d’un titre bien énergique (“A Punch In My Head” ou “Let’s Get Drunk”) à une sorte de ballade (“Alone In My Grave”), The Decline! est un cocktail musical savamment dosé et rafraichissant au service de textes superbement écrits. La voix éraillée parfaitement maîtrisée de Kevin se pose sur des paroles tantôt écorchées tantôt mélancoliques, mais regorgeant d’émotions. Excellente prestation et très belle découverte, incontestablement la claque du jour. Leurs albums, dont le dernier “12A Cavalry Road”, sorti en avril, sont à écouter d’urgence et attentivement afin de porter plus d’attention aux textes qui ne sont pas toujours aisés à capter en live.

 

 

BROTHER DEGE (Dave Mustage) – Après un petit intermède pour remblayer, avec l’aide d’un tractopelle, l’accès VIP qui n’était sur plusieurs mètres qu’une marre de boue, voici qu’arrive sur scène ce que l’on pourrait qualifier d’O.V.N.I du jour, à savoir Brother Dege. Tout comme Mononc’ Serge la veille, c’est seul avec sa guitare (une superbe Dobro), que l’Américain parviendra à capter l’auditoire du Motocultor. Autant dans le punk The Decline! on pouvait trouver quelques sonorités folk, là, pour le coup, impossible de trouver la moindre sonorité punk ou même metal dans le folk, blues que nous propose Brother Dege. Et autant certains titres sont bien pêchus et sympas, autant d’autres sont longs et planants (et par le fait un peu plus ennuyeux). Malgré tout, l’ensemble est plutôt agréable, et l’adhésion de public est totale : il ira même jusqu’à chanter en cœur sur “Too Old To Die Young” (de la B.O. du film de Quentin Tarantino “Django Unchained”). Evidemment pas de circle pit ou autre wall of death, mais une excellente ambiance malgré tout.

 

 

CARNIVAL IN COAL (Supositor Stage) – Après s’être séparé en 2007, à la suite de quatre albums en douze ans de carrière, Carnival In Coal s’est réuni cette année, sans son homme “à tout faire” Axel Wursthorn, pour quelques dates exclusives afin de célébrer les quinze ans du premier album “Vivalavida” (1999). Durant cette tournée, s’achevant au Motocultor, ils ont décidé d’accès uniquement leur set sur ce disque qui a marqué de nombreux amateurs de metal extrême (au sens large) lors sa sortie. Autant dire que nous attendions cette prestation, toute à fait particulière, avec impatience. Les membres, affublés d’un T-shirt à leur l’effigie, font leur entrée. En guise de backdrop, a formation a également opté pour le même T-shirt sur un cintre. Le décor est planté, on est là pour passer un moment amusant et grotesque. Le niveau sonore étant assez faible sur la Supositor Stage nous décidons de nous approcher au plus près. Bien nous a pris, nous pouvons apprécier à leur juste valeur les titres qui expérimentent, en leur sein, des rythmiques death, des guitares black avec des passages pop, électro/disco, le tout saupoudré de paroles à l’humour absurde ! Derrière Arno Strobl au chant, la formation live 2014 a été concoctée aux petits oignons avec à la basse Matthieu Merklen (Mercyless), Samuel Santiago (ex-Gorod, Loudblast, Agressor, No Return…) à la batterie, Emmanuel Rousseau (6:33, Orakle) aux claviers et aux guitares Fabien Desgardins (Infected Society, ex-Drowning, ex-Yyrkoon…) et Romain Caron (John Makay) qui assure également les parties chant. Sous cette nouvelle forme et sous un nouveau nom CinC, afin de ne pas laisser penser qu’Axel Wursthorn en fait toujours partie, nous assistons à un incroyable moment de détente et de bonne humeur grâce à leur metal extrême avant-gardiste complètement barge. Six titres sur onze présents sur “Vivalavida” sont interprétés, avec en bonus la reprise metal de “Maniac”, titre phare de la bande originale du film “Flashdance” mais également déjà édité sur l’album “French Cacan” (1999). Pour ce final épique, Arno fait appel à deux invités, mais seul Steph de Loudblast arrive in extremis pour soutenir son acolyte dans une version complétement démente. Les parties vocales sont partagées avec brio entre Arno Strobl qui s’applique plus au growl tandis que Stéphane fait les parties plus claires. Une complicité palpable pour un moment fun, authentique et sincère. Tout bonnement l’un, si ce n’est, des meilleurs moments de tout le festival, tout comme cette prestation d’ailleurs. Quand c’est bon, c’est trop court !

 

 

BENIGHTED (Dave Mustage) – C’était avec une grande joie que nous apprenions le 17 juillet dernier que Benighted était de nouveau opérationnel avec l’arrivée de Bert (guitare) et de Pierre (basse/backing vocals) en remplacement d’Adrien et Alexis partis juste après le Hellfest. Nous nous réjouissions de les retrouver en ce samedi 16 août, et nous n’allions pas être déçus. Visiblement nous n’étions pas les seuls à attendre les Stéphanois tant la foule était nombreuse et ultra réceptive devant le Dave MuStage. Malheureusement, dès le premier titre, à nouveau le mur d’enceintes de droite claque. Mais l’incident est vite réparé. “Experience Your Flesh” sera dédiée aux groupes amis qui sont également à l’affiche de cette édition 2014 du Motocultor : Carnival In Coal, Loudblast, Mumakil, et bien évidemment Shining. “Let The Blood Spill Between My Broken Teeth” mettra le feu aux poudres dans la fosse. De quoi bien chauffer l’assemblée juste avant que Niklas Svarforth (Shinning) ne débarque avec sa fidèle amie la bouteille de Jack, pour un featuring plus qu’espéré sur le titre “Spit”. Savourons notre plaisir, c’est à une première que nous avons assité. Comme à son habitude, Benighed aura mis le pit en vrac pendant les cinquante-cinq minutes qui lui étaient imparties à grands coups de brutal death et de pig squeals. Encore (et comme à leur habitude pourrait-on dire) une bien belle prestation !

 

 

BENEDICTION (Supositor Stage) – Après que Benighted ait bien ravagé la Dave Mustage avec son brutal death (mais aussi nos oreilles avec ses pig squeals qui nous insupportent), on va se prendre la claque du match retour avec Benediction, légende anglaise dont l’âge d’or se situe dans le 90’s mais qui fait encore déplacer les puristes. Discrets dans nos contrées, nous nous pressons pour prendre notre dose de death metal old school. Mené par un Dave Hunt, également dans Anaal Nathrakh et Mistress, énergique et communicatif, la prestation du groupe de Birmingham prend tout de suite de l’ampleur. Le son est brutal et le groupe envoie du pâtée d’entrée de jeu avec “Nigthfear” extrait de la pièce maitresse du genre “Transcend The Rubicon” (1993), puis avec des titres alternants groove aussi puissant que celui d’Entombed, lourdeurs de riffs et vitesse d’exécution grâce au travail très précis de Neil Hutton (“Unfound Mortality”, “The Grotesque”). Rythmiquement, on est sur quelque chose de basique mais entrainant. La foule en ébullition n’en rate pas une miette et se met en quatre : Bras, jambes, têtes, mais on ne sait plus dans quel ordre ! Si les sceptiques pensaient assister à une prestation “de vieux”, force est de constater qu’ils se sont tous pris au jeu. Car c’est aussi ça la force de l’âge : Mettre tout le monde d’accord, et encore plus ceux qui n’en attendait rien. Alléluia !

 

 

TAGADA JONES (Dave Mustage) – Retour maintenant à la thématique du jour, à savoir le punk, avec les énervés de Tagada Jones. Un style à la croisée des chemins du punk hardcore et du metal, toujours aussi engagés et enragés, les Rennais nous invitent au chaos dans un set qui fera la part belle à leur dernière explosion : L’album “Dissident” sorti en février de cette année. Les nostalgiques n’auront droit qu’à deux titres : “Cargo” et “Les Compteurs A Zéro”, mais nul doute qu’ils auront tout de même trouvé leur compte dans ces nouvelles compositions bien rentre-dedans (sauf bien sûr pour les irréductibles qui n’ont toujours pas encaissé le départ de Gus…). Tout comme au Hellfest, c’est la chanson “Karim Et Juliette”, clin d’œil aux Bérurier Noir qui clôturera le set. Et le public ne manquera évidemment pas de saisir cette dernière occasion pour s’exprimer. Les Bretons maîtrisent l’art du percutant et visiblement le public également. C’est à grand coups de pogos que les fans vont honorer Tagada Jones, fer de lance de la scène alternative et indépendante Française. Pas de doute, le combo s’y entend pour fédérer le public. Après plus de vingt ans passés à arpenter les scènes en long en large et en travers et à trancher dans le vif, Tagada Jones est toujours là et à encore des choses à dire, enfin… à crier !

 

 

MUMAKIL (Supositor Stage) – Changement d’ambiance et de style avec l’unique représentant de la scène grind du festival. Place aux tueurs Genevois de Mumakil et à leur grindcore dévastateur. Pour ceux qui l’ignorent encore, Mumakil est une sorte de dream team du metal Suisse. En effet le groupe a été créé par deux ex-Nostromo (Jéjé à la guitare et Taverne qui désormais a été remplacé par Benjamin Droz à la basse) ainsi que Thomas (ex-chanteur de Stump Fucking et Fractal Point) et accueille à présent Max à la batterie. Pendant quarante-cinq minutes, nous allons assister à une véritable boucherie de décibels :  Rafales de blast-beats dévastateurs fauchant le public comme des mouches, riffs bulldozers ne laissant aucun répit, quelques mosh écrasants pour varier un peu, un chant enragé limite hardcore et gruiks éructés par un Béhémoth bedonnant visiblement bien alcoolisé. La setlist, en grande partie constituée des morceaux issus du dernier album “Flies Will Starve”, s’écoule sans aucune baisse de régime et les titres courts s’enchaînent à un rythme effréné. Pourtant le statisme du groupe aura raison de nous et malgré un set sans temps de latence on finit par décrocher. Certes Mumakil n’aura pas fait dans la dentelle, et c’est bien ce qu’on recherche dans un groupe de grind mais leur set manque réellement de relief.

 

 

LES SHERIFF (Dave Mustage) – 22h05 : “Bonsoir, on est Les Sheriff et on vient de Montpellier !” (pour la V.O. ajouter l’accent chantant). Il faut être honnête : la simple évocation du nom des Sheriff, est synonyme pour certains (et certaines), finalement assez nombreux devant la Dave Mustage, d’un sacré retour vers le passé. A une adolescence plutôt punkisante bercée par tout ce que Bondage, Chaos Productions, le 91 quai de la Gare (Paris 13) et autres Gougnaf, avaient à proposer. Autant dire que Les Sheriff sont une légende, et qu’en conséquence, ils étaient attendus au tournant. Un tournant qu’ils auront négocié sans problème. Avec brio même, distillant leurs morceaux (ne devrait-on pas dire leurs tubes ?) sans le moindre temps mort. 3.2.1.0 : attention, le compte à rebours commence ! La machine à remonter le temps est enclenchée. Nous aurons droit à un festival des meilleurs titres : “Panik (A Daytona Beach) “, “Les Deux Doigts DansLla Prise”, “Ya Pas De Doute”, “Pendez Les Haut Et Court”, ils sont tous là. Quel bonheur de réaliser que tout cela n’a finalement pas mal vieilli du tout. A chaque nouveau morceau, l’auditoire démarre au quart de tour et semble tout connaître par cœur. Pourtant, avouons-le, l’hésitation avait été grande. Fallait-il ou non revoir Les Sheriff, tant d’années après ? En fait, l’hésitation avait été proportionnelle à la crainte de la déception. Mais voilà, la reformation du combo, presque quinze ans plus tard, est un vrai succès. C’en est même dommage que ce ne soit que pour quelques dates (la dernière étant celle du Motocultor). Les textes (simples mais tellement punk) et la musique des Sheriff ont fait mouche sur le public de Kerboulard, et cela fait réellement plaisir à voir, car le groupe n’a rien perdu de son énergie. En guise de bouquet final à ce feu d’artifice, les Montpelliérains nous offriront “Jouer Avec Le Feu”. La cerise sur ce bouquet aurait été un featuring avec les Tagada Jones qui eux aussi l’ont interprétée, mais bon… La prestation des Sheriff pourra se résumer ainsi : Quelle fête, quelle claque !

 

 

GBH (Supositor Stage) – Encore plus anciens que Les Sheriff, voici une autre légende, qui débarque sur la Supositor Stage : GBH. L’an dernier nous avions eu droit à The Exploited pour un show extraordinaire (bien que sous la pluie) ; cette année c’est un autre groupe phare de la scène punk qui nous est proposé. La bonne nouvelle c’est qu’il ne semble pas que les années aient eu le moindre impact sur les Anglais. Nous aurons droit à une petite heure de punk intense et efficace avec des titres fameux tels que “Rage Against Time”, “Alcohol”, “Sick Boy” ou encore “City Baby Attacked By Rats” sans oublier bien sûr “Give Me Fire” ! Après une coupure de  plusieurs longues minutes en raison d’un problème technique avec la guitare, le quatuor repartira de plus belle avec une énergie décuplée. GBH également nous aura démontré que le punk était bel et bien vivant et pas prêt d’être mort ! C’est en envoyant des baisers au public que Colin Abrahall et sa clique quittent la scène. Visiblement ils étaient aussi ravis d’être là que nous.

 

 

BEHEMOTH (Dave Mustage) – A peine GHB partis, François (The Four Horsemen, mais également chargé de communication du Festival) prend le micro sur la Dave Mustage où doit se produire Behemoth d’ici quelques instants. Il nous confirme l’information qui circulait depuis un moment : le matériel des Polonais est resté bloqué à Amsterdam. Ils n’ont donc pas leurs instruments, pas de décorum, et même pas leurs vêtements de scène ni leur maquillage. Ils vont malgré tout jouer, mais avec des instruments prêtés par les autres groupe (notamment Temple Of Baal). Du coup ce qui va se passer va revêtir un goût tout particulier. Celui de quelque chose de rare et d’unique. Et malgré une setlist identique à celle du Hellfest, ce qui aura fait la différence, c’est avant tout l’ambiance surréaliste qui se dégagera de ce concert. Voir Nergal et ses acolytes en jean et sweat à capuche avec les lunettes de soleil vissées sur le nez (alors qu’il fait totalement nuit) ce n’est depuis longtemps pas arrivé en concert. La formation nous ont clairement démontré que avec ou sans artifices, Behemoth est une tuerie. Un rouleau compresseur. Nous aurons assisté à un set sublime de simplicité et de puissance. Ni mieux ni moins bien, juste différent. Et pour cela chapeau bas messieurs ! On ne peut que s’incliner devant le professionnalisme et respecter la prise de risque. Un énorme merci à tous ceux qui, dans l’ombre, ont œuvré pour rendre ce moment magique et inoubliable possible.

 

 

SHINING (Supositor Stage) – Comment qualifier la prestation de Shining lorsque Niklas Kvarforth fait son Niklas Kvarforth des grands jours ? Il entre en scène avec son éternelle bouteille de Jack à la main, arborant un T-shirt sur lequel on peut lire “Misanthrop” (avouez tout de même que cela ne s’invente pas !). Puis il commence à s’en prendre à un photographe dans le pit photo en l’attrapant par les cheveux. Crache sur un autre. Insulte le public autant comme autant à grand renfort de gestes obscènes, car il n’est pas assez réactif à son goût. On a beau le savoir, lorsque cela devient récurrent cela devient lassant. Et malgré une prestation intéressante, les quelques spectateurs qui ne s’étaient pas déjà sauvés après Behemoth, commencent à s’égailler doucement au fur et à mesure de la performance. Les seuls moments qui rehausseront un peu le tout, seront le featuring de Julien Truchan, le chanteur de Benighted.

 

 

Au terme de cette seconde journée, moins exaltante pour nous niveau programmation, mais avec quelques belles découvertes, il nous tarde déjà d’être à demain pour pouvoir assister à la déferlante de poids lourd (Testament, Loudblast, Obituary, Belphegor, Inquisition…). Mais pour l’heure il est temps d’aller rejoindre les bras de Morphée, car même si le rythme de ce festival est heureusement moins intense que d’autres, il n’en demeure pas moins fatiguant.

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