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MAYDAY PARADE @ Batofar (08/02/14)

Il aura fallu attendre trois ans pour revoir Mayday Parade en France après une date au Glazart qui avait eu son lot de surprises. Entre temps, deux albums sont sortis (“Mayday Parade” fin 2011 et “Monsters In The Closet” en octobre dernier) et attendent d’être défendus sur scène face aux fans français, rudement impatients et en nombre.

Se rapprochant tranquillement vers le Batofar aux environs de 19h, on a rarement vu autant de monde attendre devant le bateau pour un concert. Les portes tardant à s’ouvrir, les fans se retrouvent donc entassés et démunis dans le froid, attendant de pouvoir embarquer. Quelques minutes et quelques fouilles plus tard, nous voilà en face de la scène après un rapide tour au merch afin de voir la première ouverture de la soirée : DIVIDED BY FRIDAY, vieille signature d’Hopeless Records. Le quatuor de Nouvelle Calédonie nous régale d’un set pop samplée et sucrée avec uniquement des titres de leur dernier EP “Modern Memoirs”. Une présence scénique agréable, des faux airs de Patrick Stump et de Brendon Urie dans la voix, une fosse bien remplie et réceptive, tout ce qu’il faut bien pour bien débuter gentiment le bal ! Ayant anciennement un style plus proche du pop punk, cette évolution décerne au groupe l’étiquette de “à suivre de près”.

 

 

20h20, l’heure du deuxième groupe de la fête et non des moindres puisque quelques personnes présentes dans la salle ne sont venues que pour eux : c’est donc le tour de MAN OVERBOARD et son pop punk dynamique. Du moins c’est comme cela qu’on le ressent en CD. Approximativement présent et moyennement souriant en ouverture de set, le projet apparaît un peu mou en live avec une setlist au début peu convaincant. On a l’impression qu’en vue du headline de la soirée, les natifs du New Jersey se sont limités dans le choix des chansons à jouer, valorisant des titres au rythme léger, laissant la fosse dubitative. L’absence de la troisième première partie, Decade, ne tournant qu’en Angleterre lors de cette tournée, permet cependant aux américains de se rattraper et de faire bouger la foule à partir du célèbre single “Dead End Dreams” pour, quelques temps après, finir en beauté avec “Love Your Friends, Die Laughing” et leur dernier hit “Where I Left You”. Comme une vieille voiture, on comprend qu’il faut laisser le temps aux membres de se chauffer vocalement et musicalement afin d’augmenter le plaisir et d’obtenir de meilleures performances.

 

 

Avec un Batofar qui, d’une façon surprenante, flotte encore avec tout ce monde à bord, c’est aux alentours de 21h20 que MAYDAY PARADE arrive sur scène, visiblement plus heureux et plus en forme que le groupe précédent. Avec un style se situant justement entre Man Overboard et Divided By Friday, cette fois-ci l’audience ne se fait pas attendre pour crier et chanter les paroles de “Ghosts” qui ouvre le show. Dereck Sanders (chant), comme la dernière fois à Paris, entre dans la danse instantanément. On le voit occuper tout l’espace, accompagné par ses compatriotes, eux plus concentrés à jouer. Vocalement et au niveau instrumental, il n’y a rien à redire. Comme toute bande américaine qui se respecte, l’ensemble de la formation suit son cours en parfaite cohésion et sans trébucher. N’étant pas venu depuis quelques temps, le groupe n’a pas manqué de jouer d’anciens morceaux et des plus récents comme “Girls”, “12 through 15” ou “Hold Onto Me”, issus de leurs deux derniers efforts. Le duo “Miserable At Best”/ “Stay” jouée au piano a permis à tout le monde de se reposer et de savourer personnellement, les voix du chanteur et de Jake Bundrick (batterie) se mariant toujours aussi impeccablement. A peine le temps de se remettre dans le bain que “Oh Well, Oh Well” retentit, ouvrant (déjà) sur la dernière étape de ce set. Rapidement exécutée, la chanson “Jersey” finit le concert, sans rappel, après près d’une légère heure ! Aussi surprenant que cela puisse paraître, voilà un des rares groupes qui ne revient pas sur scène alors que les fans, bien actifs et envieux, l’attendaient. Un final inattendu que certaines personnes, mécontentes, n’oublieront pas.

 

 

Dans l’ensemble, une excellente soirée avec deux groupes en forme et un Man Overboard qui a un peu déçu. Une présence importante de personnes dans la salle fait chaud au cœur alors que cette scène semble parfois pleine d’embuches, de trous et de difficultés. La découverte positive de cette nuit restera la nouvelle facette de Divided By Friday qui a, d’une facilité déconcertante, conquis pas mal de monde.

Setlist :

Ghosts
Jamie All Over
When You See My Friends
12 Through 15
Girls
Black Cat
Miserable At Best
Stay
Hold Onto Me
Kids In Love
Three Cheers For Five Years
Oh Well, Oh Well
Jersey