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LIFEHOUSE @ Bataclan (25/09/15)

Plus de quinze ans. C’est le temps qu’il a fallu attendre pour ENFIN voir Lifehouse en concert dans l’Hexagone. Quelle longue attente, alors qu’il n’y avait plus aucun espoir d’assister à un concert de ce trio américain rock alternatif. Pour rappel, leur carrière a pris un tournant grâce, entre autres, à la série “Smallville” dans les années 2000. Suite à une énorme demande de la part des fans français et après avoir rempli Les Etoiles dans le cadre de sa tournée “Out Of The Wasteland Tour”, cette seconde date a ainsi été ajoutée, la veille du seul show prévu dans la capitale. D’ailleurs, la salle du Boulevard Voltaire sera également sold out, à seulement quelques jours du jour J. Double succès.

La première partie sera assurée ce soir par RAGLANS. Le quatuor irlandais, originaire de Dublin, chauffe le Bataclan avec son indie rock/folk, à la fois énergique et mélodique. Il est rare de voir la foule fredonner et reprendre les chansons d’une première partie. Et pourtant, ce sera le cas ici : des chansons aussi entrainantes que sont “Digging Holes” ou encore “(Lady) Roll Back The Years” du premier album éponyme ne peuvent que fédérer. Le groupe est emmené par son frontman Stephen Kelly et son béret (en hommage à Paris ?), qui lui donne davantage le charisme d’un paysan que celui d’un chanteur. Mais celui-ci possède un timbre de voix particulier. Inconnu pour la majeure partie des spectateurs, ces derniers adhérent totalement à ce style musical, oscillant entre du Jake Bugg et de la musique traditionnelle irlandaise. Et ce n’est pas pour rien si cette nouvelle sensation indé venue du pays des elfes a déjà ouvert pour Haim, The Strypes, The Fray ou encore The Libertines. Cette découverte, forte agréable pour une ouverture de soirée, se terminera par une bataille de percussions, efficacité assurée !

 

 

Spoiler alert “Retour Vers Le Futur” : “Pour une première fois en France, cela restera l’un de mes plus beaux souvenirs. Ca fait plaisir de voir que des fans suivent LIFEHOUSE depuis plus de quinze ans”, déclarera le frontman Jason Wade aux Etoiles, le lendemain, à propos du show de ce vendredi 25 septembre. Et pourtant, si c’était totalement gagné d’avance pour les fans français, ce ne l’était pas forcément pour Jason, Bryce Soderberg (basse), Rick Woolstenhulme Jr (batterie), accompagnés de Steve Stout à la guitare en live. Il ne fait aucun doute que les musiciens étaient sous le coup de l’émotion et ne s’attendaient pas à un tel accueil du public français : Lifehouse Network, le site de référence francophone autour du groupe, a, en effet organisé une surprise pour le combo. A l’arrivée sur scène des membres sur “Hurricane”, les fans lèveront des feuilles sur lesquelles sont inscrites “Bienvenue / Welcome”, préalablement distribuées aux spectateurs dans l’après-midi, en guise d’accueil. Et c’est réussi : l’effet est saisissant !

Si bien qu’au départ, seul le bassiste, d’humeur joviale, échange avec la foule en s’essayant dans la langue de Molière (étant lui même d’origine canadienne, ça aide… ou pas), Jason, lui, fera d’abord son timide et se lâchera davantage au fur et à mesure du set (il ne prendra la parole qu’en milieu de concert, serra les mains des premiers rangs etc). On apprendra plus tard que chacun avait des antisèches manuscrites sur les setlists et que tout était déjà écrit, mais c’est le geste qui compte !

 

 

Niveau setlist, même si la tournée est destinée à promouvoir le nouvel album “Out Of The Wasteland” paru en juin dernier, seulement cinq titres intégrals (sur plus d’une vingtaine) seront joués (“Hurricane”, “One For The Pain”, “Stardust”, “Runaways” et “Flight”) si l’on ne compte pas les extraits de “Yesterday’s Son” et “Firing Squad” entamés durant le set acoustique de Jason Wade. Depuis la date du 17 septembre à Utrecht, la setlist évolue très peu et seulement les chansons acoustiques changent chaque soir, alors que Lifehouse à de quoi piocher dans son large répertoire de sept albums studio. Mais tous les fans s’y retrouveront, au final, puisque la formation a fait en sorte de satisfaire au maximum son public, dont la moyenne d’âge se situe entre 25 et 30 ans. Les incontournables “You And Me”, “Only One”, “First Time”, “Halfway Gone” et autres “Broken” figureront, bien évidemment, tous sur la setlist. Même “Almeria” (2012), qui n’a pas été représenté jusqu’à il y a peu, sera défendu par “Between The Raindrops” sans Natasha Bedingfield. Seul “Everything”, pourtant particulier pour la France, n’est pas joué en entier (seulement une minute), alors que c’est principalement cette ballade qui a fait connaitre Lifehouse dans l’Hexagone. Un peu dommage. Mais au total, il y a bien de quoi tenir plus que l’heure et demi de set.

Ce concert, censé être à la base la date supplémentaire, finira par devenir la date principale dans une salle à forte capacité de la capitale, puisque le groupe annonce que le second show sera spécial, salle intimiste oblige (officiellement le premier, vous suivez toujours ?).

Après la photo souvenir pour Facebook et un rappel de deux titres dont le récent “Flight”, le set s’achève comme d’habitude par “Hanging By A Moment”, LE single portant bien son nom et sa ligne de basse si caractéristique, ayant révélé Lifehouse au monde entier, histoire de finir cette première fois en apothéose : “Thank you so much Paris, we love you!”.

 

 

Pour sa toute première date française, Lifehouse aura comblé toutes les attentes des fans, désormais des adultes, ayant grandi à travers sa musique, nostalgiques des années teenage, mais pas que. Dire que ce concert était attendu serait un euphémisme : un public connaissant les paroles par coeur (en quinze ans, les fans ont eu le temps de les apprendre !) et un groupe en forme et heureux d’être à Paris, impressionné par l’accueil qui lui a été réservé pour cette première fois parisienne. C’est normal, l’assemblée a attendu assez longtemps pour apprécier anciens comme nouveaux morceaux. Comme toute première fois qui se respecte : ce concert restera gravé dans les mémoires, tel le grand frisson. Cette soirée aura le mérite de montrer une chose : que les fans français n’ont pas laissé tombé Lifehouse, alors qu’il n’y avait plus d’espoir de les voir un jour dans nos contrées. Et puis miracle, il y en aura deux : prochain rendez-vous le lendemain aux Etoiles !

Setlist :

Hurricane
All In
Between The Raindrops
One For The Pain
Stardust
Whatever It Takes
Sick Cycle Carousel
Halfway Gone
You And Me
All In All
—-
H20 / Yesterday’s Son / Firing Squad
From Where You Are
Everything
—-
Spin
Nerve Damage
Only One
Runaways
First Time
Broken
—-
Flight
Hanging By A Moment

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife