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LES EUROCKEENNES DE BELFORT 2013 – Jour 2 (05/07/13)

Etant donné le soleil qui règne sur le territoire de Belfort en ce vendredi matin, c’est relativement tôt que les festivaliers se voient réveillés par la chaleur qui envahie leur tente (pour ceux qui se sont couchés tout au moins) en ce deuxième jour de festival.

Les concerts ne commençant qu’en fin d’après-midi, les campeurs ont tout leur temps pour profiter de cette bien agréable météo. Les plus motivés vont se diriger vers les douches pour un brin de toilette, d’autres, en grande forme, rejoignent les “terrains de jeux” où il est possible entre autre de faire du beach volley. Certains s’installent aussi à l’espace restauration; et, pour la grande majorité, ce moment de répit est l’occasion de se poser au soleil, non loin de son camp, pour commencer tranquillement l’apéro.

C’est vers 16h/16h30 que les choses commencent à s’accélérer, les premiers festivaliers quittent en effet le camping pour rejoindre le site du festival.

Le premier groupe à se produire aujourd’hui est le duo rock féminin DEAP VALLY. Dès leur entrée sur scène, la blonde demoiselle Lindsey Troy (chant/guitare), tout comme la rousse Julie Edwards (batterie), en veut. Un peu trop peut-être puisque, la guitare de Madame se décroche et tombe par terre en plein milieu d’un titre alors que celle-ci est en train de danser. Les deux filles hyper sexy dans leurs micros shorts et avec leurs décolletés interprètent les chansons de leur premier album sorti l’an dernier, “Get Deap!”. Avec leurs titres, mais aussi leur énergie et leur bonne humeur, elles parviennent à bien faire bouger le public; chose pas si évidente en ouverture de journée.

 


Le concert de Deap Vally ne dure que trente petites minutes. Dès la fin de ce dernier, si l’on veut écouter du rock, c’est vers le Club Loggia qu’il faut se diriger pour voir les BEWARE OF DARKNESS. Ces derniers commencent le show devant un public plus que clairsemé. Certes il n’y a pas encore énormément de festivaliers sur le site à cette heure-ci et la scène sur laquelle ils jouent est en retrait, mais l’ambiance contraste vraiment avec le concert précédent. Cela d’autant plus que les festivaliers présents ne semblent pas vraiment réceptifs. Pendant ce concert qui dure trois quart d’heure, les trois californiens reprennent des morceaux de leur opus sortie cette année même, à savoir “Orthodox”.

 


Une explication au faible nombre de festivaliers présent au concert des Beware Of Darkness tient au fait que juste après, sur la Grande Scène, se produit AIRBOURNE, groupe, dont la réputation de bête de scène n’est plus à faire. Ainsi, alors que le concert du groupe ne doit débuter qu’à 18h50, dès 18h20 on voit des festivaliers commencer à s’agglutiner devant ladite scène afin d’être placé au mieux pour profiter du spectacle. Ces derniers auront eu bien raison de prendre de telle précaution puisque, c’est du très grand Airbourne qu’ils vont voir. A l’heure prévue, les quatre hard rockeurs australiens font une entrée sur scène en trombe, Gibson Explorer dressées vers le ciel, comme à leur habitude. Déchainé, Joel O’Keeffe s’explose une cannette de bière sur le crane dès le deuxième titre. A trois reprises en fin de concert, il réitérera ce geste, offrant par la même une douche à la bière aux spectateurs des premiers rangs. La bière n’est pas le seul alcool présent sur scène. A côté de la batterie se trouve une bouteille de rouge dans laquelle le frontman n’hésite pas à taper, au goulot, et à coup de grande rasade. Lors de la tournée précédente (entre autre le concert de 2010 aux Eurocks), le chanteur-guitariste avait pris l’habitude d’escalader la structure des scènes sur lesquelles le groupe se produisait pour aller faire des petits solos une dizaine de mettre au-dessus du public. Cette fois, la configuration de l’installation ne lui permet pas de se livrer à ces petites acrobaties traditionnelles. Qu’à cela ne tienne : c’est sur les épaules d’un des membres du staff d’Airbourne que Joel O’Keeffe grimpe ! Côté setlist, le groupe jouera des tires issus de l’ensemble de ses albums à l’image des célébrissimes “Too Much, Too Young, Too Fast”, “Cheap Wine & Cheaper Women” et “Diamond In The Rough” de “Runnin’ Wild” leur premier effort studio; ou de “Live It Up” titre issu de “Black Dog Barking” sorti en mai dernier.

 


Apres la performance des australiens, il est temps pour nous de retourner vers la plus petite scène du festival, le Club Loggia, pour aller écouter le groupe de punk à roulette californien FIDLAR. L’ambiance devant cette scène a bien changé en comparaison de ce quelle était au concert de Beware Of Darkness. Les festivaliers, qui reviennent peut-être eux aussi du concert d’Airbourne, sont chauds. La foule est resserrée et pogotte dur. Assez rapidement, ça slamme dans tous les sens comme par exemple sur l’efficace “Cheap Beer”. Tout ce joyeux bordel semble en tout cas bien réjouir le quatuor.

 


A 21h, ce sont les lillois de SKIP THE USE qui investissent la Grande Scène. Le groupe mené par Mat Bastard va alors offrir aux festivaliers une heure et quart de pure énergie. Là encore pas de temps perdu : dès le deuxième titre le chanteur quitte la scène et va sur l’espace réservé aux personnes handicapées. De retour sur scène, le charismatique frontman demande aux quelques 20 000 personnes présentes de le suivre. Alors, comme un seul homme, l’ensemble du public avance vers la gauche de la scène, puis tout le monde va vers la droite ! A plusieurs reprises le chanteur chauffe son public à coup de “Les Eurockéennes, on va tout niquer” et autres gentilles provocations. Malgré un souci technique qui parasite un peu la qualité du son pour les spectateurs qui ne sont pas au plus proche de la scène, l’ensemble des festivaliers est survolté. L’énergie que Mat Bastard déploie n’est pas sans rappeler celle de Joel O’Keeffe un peu plus tôt dans la journée. D’ailleurs le chanteur de Skip The Use fait un clin d’œil ouvert à ce dernier en annonçant qu’il va faire comme Airbourne et, d’un coup, se met à chanter et à courir partout à la manière du chanteur australien. Parmi les titres interprétés par les nordistes, on peut citer bien évidement “Ghost”, mais aussi “Bastard Song” et “PiL”. Il est à noter également que Skip The Use fera aussi deux reprises. D’abord “Smells Like Teen Spirit” de Nirvana; puis, en guise de teaser du concert qui aura lieu deux jours plus tard, “Song 2” de Blur.

 


A 22h15 devait normalement se produire sur la scène du Club Loggia le groupe hardcore Trash Talk mais, ces derniers ayant loupé leur avion, c’est finalement un groupe local qui va prendre place sur scène : THE REBEL ASSHOLES. Le groupe mobilisé au dernier moment, pas impressionné de jouer dans un des plus grands festivals européens, va donc assurer une heure de live. A la fin de celui-ci le chanteur Jean Loose (qui travaillait justement ce week-end sur les Eurock en tant que régisseur de la Loggia) se jette dans le public et se met à slammer micro à la main, comme il à l’habitude de le faire d’habitude.

 


C’est ensuite la tête d’affiche du festival qui monte sur la Grande Scène : THE SMASHING PUMPKINS. Ces derniers ne sont pas étrangers en territoire de Belfort puisqu’ils avaient déjà foulé la scène de la presqu’île de Malsaucy seize ans plus tôt. Les plus fidèles et anciens festivaliers ainsi que fans de la formation, connaissent la réputation d’homme peu loquace de Billy Corgan et ne sont donc pas surpris par le manque d’intéraction entre le frontman (et plus généralement l’ensemble du groupe) et le public. Pas un sourire de la part du quatuor, tout juste des petits rictus et un “salut, ca va ? Vous passez un bon moment ? Vous parlez anglais ?” lancé par M. Corgan dans sa langue au moment de s’installer dernière son clavier. Mis à part ce manque d’intéraction avec les festivaliers, que l’on peut regretter mais dont on ne peut pas s’étonner puisqu’il caractérise le combo, le live des Smashing fut à la hauteur des espérances des amateurs du genre : à la fois envoûtant, poétique et tourmenté. Concernant la setlist, le groupe n’a oublié de jouer aucun de ses des plus grands titres: “Today”, “Bullet With Butterfly Wings”, “Tonight, Tonight”, “1978” etc.

A 0h45 c’est vers le Club Loggia qu’une partie des festivaliers se dirige pour aller écouter le son pop-rock électrique des strasbourgeois d’ELECTRIC ELECTRIC. Celui-ci dure une petite heure.

 

 

A leur issu commence sur la plage le concert qui clôturera cette journée : ARCHIVE. Les pieds dans le sable, des milliers de festivaliers se rassemblent alors pour profiter jusqu’à 3h du matin de la musique à mi-chemin entre le rock, l’électro et le trip hop du groupe anglais à l’effectif changeant.

 


Crédit photos : Nicko Guihal

 

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