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LE CABARET VERT 2015 – Jour 2 (21/08/15)

Second jour du Cabaret Vert et le soleil pointe enfin le bout de son nez ! Il fait beau et chaud.

A-VOX (Scène Les Illuminations) – 15h20 : Désormais rôdé, direction la Plaine De La Macérienne pour la premier concert de ce vendredi. Formé d’un frère et d’une soeur d’une vingtaine d’années originaires des Ardennes, Anthéa (chant) et Virgile (batterie), A-Vox, que l’on avait croisé au Main Square Festival, distille une électro rock plaisante qui fait mouche. A l’écoute, le côté acidulé et entêtant rappelle un autre duo, The Ting Tings, avec qui les deux musiciens, et en plus de la configuration scénique (chant/percussions et batterie/choeurs), partagent la même énergie en live. Cependant, Anthéa, véritable pile électrique, en impose davantage que Katie White, et ne cessera jamais d’haranguer le public. Tout le contraire de la foule, bien trop timide, sans doute trop éblouie par la crinière rouge vive de la chanteuse. Même Skip The Use est tombé sous le charme, c’est dire ! Un set apportant un zeste de fraîcheur en cette journée chaude et ensoleillée.

 

 

 

THE TOY DOLLS (Scène Zanzibar) Place ensuite à l’un de nos coups de coeur de ce vendredi avec le trio punk originaire de Sunderland et actif depuis 1979 ! Devant un décor représentant le visage jaune souriant d’un punk avec une dent scintillante, trois coups, comme au théâtre, marquent le début du set. C’est alors que tonne le refrain du désormais culte “Hello” de Lionel Richie en guise d’intro (WTF?), qui sera stoppé net par quelques coups de mitraillette sous les acclamations. Pas encore sur scène, Michael “Olga” Algar (chant/guitare), Tom “Tommy Gober” Blyth (basse/chant) et Duncan “The Amazing Mr Duncan” Redmonds (batterie/chant) annoncent d’ores et déjà la couleur pour l’heure à venir : l’humour potache, marque de fabrique de The Toy Dolls ! Et ce n’est pas tout, l’ambiance est aussi de la partie, puisque les trois membres, crête peroxydées, lunettes de soleil (aux montures bleu, rouge et jaune), costumes colorés et pantalons aux motifs écossais de sortie, n’arrêteront pas d’interagir avec la foule entre leurs tubes comme le connu “Neil The Elephant” qui a certainement influencé des groupes comme Dropkick Murphys. Le est tout parsemé de plusieurs sauts et mêmes des tours de guitares, synchronisés.

Comment ne pas résister à ce punk, à la fois festif et fédérateur, idéal pour voir naitre les premiers mouvements dans le public et boire des coups entre potes ? Pas étonnant que ces papys du genre ont inspiré autant de groupes comme Les Wampas ou Green Day (qui, il faut bien avouer, a tout copié sur The Toy Dolls niveau jeu de scène), utilisant de nombreux accessoires comme une bouteille de champagne gonflable lançant des confettis. Mention spéciale à la reprise rock (la seule du set) du “Toccata” de Jean Sebastien Bach jouée en do mineur, et surtout au slam d’un papy, démontrant l’ambiance survoltée au Stade Bayard. Un vrai moment de communion et de fun partagé avec Le Cabaret Vert !

 

 

Quand il n’y a pas encore de concert, les festivaliers sont à la recherche de coins d’ombre. D’ailleurs, tous ou quasiment portent un chapeau de paille ou de cowboy du merch’ ou acheté au noir dans les rues de Charleville-Mézières. Avec une bière locale à la main, toujours. Oubliette, Chimay, Jenlain, Ardwen, ambrée ou blonde. Il y en a pour tous les goûts et à des prix plus que raisonnables (surtout si l’on compare à ceux des festivals parisiens).

WAND (Scène Les Illuminations) – L’un des groupes les plus attendus pour les amateurs de rock psychédélique débarque sur scène. Ce n’est pas pour rien si les musiciens ont été remarqués par Ty Segall. L’entrée se fait sans un mot et suite à quelques secondes de réglages avant que le quatuor californien, sans prévenir, ne balance la sauce, ça poutre sévère ! Au menu : distortions, saturations et autres effets psychédéliques, le tout avec un son bien gras comme on l’aime. Typique de ce genre, les morceaux s’étalent en longueur, mais peu de curieux s’aventureront sur la Plaine, dommage. Il est vrai que le set est un poil rébarbatif, avec toujours la même recette : riffs, instrus, pauses brusques et chant androgyne par dessus. Comme dans leur bulle, les musiciens, très concentrés, jouent sans regarder le public, voire de dos, et ne parlent que très peu. Dans toute cette cacophonie garage et psyché, on notera tout de même la reprise du “The End” des Doors, qui réveillera un peu l’audience disparate, même si l’interprétation est nettement plus posée et calme que l’originale.

 

 

THE SHOES (Scène Zanzibar) – Sous la fumée, le quatuor originaire de Reims, ayant déjà joué sur le festival en 2011, démarre le concert sans prévenir pour proposer un mélange un électro pop, mêlant percussions et beats urbains. En fond de scène, des images rétro diffusent tout et n’importe quoi, comme par exemple l’évolution physique du feu King Of Pop, Michael Jackson jusqu’à sa mort et au delà ainsi que d’autres animations et montages effectués via Photoshop version Windows 98. L’auditoire est au rendez-vous, conquise par le côté dansant et catchy des morceaux dont les voix sont modifiés avec les machines.

 

 

On reprend des force en testant quelques spécialités culinaires du Cabaret Vert, à savoir la cacasse à-cul-nu, la tarte au maroilles et salade au lard pour tenir jusqu’à The Chemical Brothers.

THE CHEMICAL BROTHERS (Scène Zanzibar) – Quelques bières et une barquette de frites bien fournie et c’est déjà l’heure de la tête d’affiche de cette deuxième journée de festival à la grande scène, réunissant tout Le Cabaret Vert. Côté scénographie, la production américaine a sorti la grosse artillerie lourde, production US oblige. Comme depuis la veille, à la nuit tombée, certains festivaliers sont dans un état second (vous regardez “The Walking Dead” ?). Les programmateurs du Cab’, normalement ponctuels, auront un peu de retard par rapport à l’heure prévue. Sans doute en raison d’un souci de réglage des lumières, les roadies ne cesseront de monter et descendre à l’aide d’une corde pour effectuer des vérifications. Quelques minutes plus tard, alors que le public s’impatiente, la pelouse du Stade Bayard est plongée dans le noir. Le set débute enfin ! Au vu de l’attirail technique, préparons-nous à un gros spectacle sonore et visuel de la part de Tom Rowlands et Ed Simons. Et dès le hit de 1999 “Hey Boy Hey Girl”, les lasers et faisceaux verts traversent la fosse jusqu’au Square Alternatif, en plus des animations sur les deux écrans de chaque côté de la grande scène. D’un coup, Zanzibar mue en un dancefloor géant ! Les jeux de lumières sont en parfaite synchronisation avec le son. On ne rigole pas avec les Américains qui en mettent plein la vue et les oreilles jusqu’à frôler la crise d’épilepsie !

C’est la folie furieuse… jusqu’au second titre. Tout s’arrête subitement, sans explication. Certains impatients iront voir ailleurs, alors que d’autres exprimeront leur mécontentement sous forme de sifflets. Décidément, cette année semble maudite pour les headliners après Christine And The Queens et Paul Kalkbrenner la veille. Après un petit moment de flottement, c’est reparti ! Ou pas… Une seconde panne du générateur électrique refroidit définitivement une bonne partie de l’audience, qui quittera Zanzibar pour de bon. Ce deuxième incident sera, contrairement au premier, expliqué par un représentant du festival, essuyant les sifflets du public. L’organisation fait son maximum pour régler la situation et fort heureusement la troisième tentative sera finalement la bonne et “Do It Again” (portant bien son nom) reprend. Ce sont aussi les risques d’un festival écologique. Le set, modifié en conséquence, aura tout de même ravi les fans les plus patients.

 

 

Même si une partie des 20 000 festivaliers présents se lassera des soucis techniques et quitteront déjà le Square Bayard, les plus téméraires continueront de festoyer en compagnie de l’électro du norvégien LIDO et du français MR OIZO.

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Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife