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LALALA UNPLUGGED FESTIVAL 2014 – Jour 2 (08/07/14)

Pour sa deuxième soirée, le Lalala est placé sous le signe de la féminité anglophone. En effet, l’allemande Ayo succédera sur la scène du Théâtre de Paris aux américaines Suzanne Vega et Valerie June. Malgré la pluie battante, point de boue au Lalala. C’est l’avantage des festivals en salle !

VALERIE JUNE – Ce soir, c’est la fantasque Valerie June qui ouvre le bal. L’américaine originaire de Memphis, dans le Tennessee, semble plutôt venue tout droit d’une autre planète. Ses dreadlocks montées en choucroute sur sa tête, robe jaune et bottines bleues aux pieds, Valerie June livre toute sa folie douce. Valerie June, c’est une auteur-interprète de folk, blues et soul. Avec sa voix nasillarde et haut perchée, elle interprète neuf titres tirés de ses quatre EPs. Seule en scène, elle s’accompagne d’une guitare ou d’un banjo. Valerie June propose tantôt de douces ballades, tantôt des morceaux plus folk, plus rythmés, s’énervant dans le micro et sur sa guitare qu’elle gratte follement. Très bavarde, elle n’hésite pas à prendre la parole entre chaque chanson, évoquant notamment Janis Joplin et le fameux club des 27. Mais avec son accent du sud des Etats-Unis très prononcé, pas sûr que tout le monde comprenne bien tout ce qu’elle dit. Pendant les deux entractes pour les changements de plateau, Valerie June restera à son stand de merchandising pour rencontrer le public, dédicacer ses EPs et prendre des photos.

 

 

SUZANNE VEGA – Toute de noire vêtue, comme à l’accoutumée, et après avoir été annoncée par une voix off comme venant de New York city, Suzanne Vega entre sur scène à 21 heures. Accompagnée d’un batteur et d’un guitariste, elle explique d’abord que son concert sera “un mélange d’anciennes et de nouvelles chansons, avec des titres unplugged et d’autres plus plugged”. Pour son deuxième morceau “Marlene On The Wall”, Suzanne Vega dépose sur sa tête son mythique chapeau haut de forme noir et prend sa guitare. Puis elle enchaine avec “Crack In The Wall”, une nouvelle chanson “sur la vie spirituelle”, et avec “Jacob And The Angel”, nouveau titre aussi sur lequel sa guitare sonne de façons différentes, de façons plus ou moins plugged, ce qui est très agréable à écouter. Avec ses musiciens, Suzanne Vega a préparé spécialement pour ce soir une nouvelle version de “Headshots”, une chanson sortie en 1995. L’artiste américaine n’hésite pas à prendre la parole avant presque toutes les chansons pour les introduire, s’essayant un peu au français. Suzanne Vega happe le public et l’entraine dans son univers. Parmi les titre de son nouvel album “Tales From The Realm Of The Queen Of Pentacles”, elle interprète “I Never Wear White”, une composition très autobiographique, dans laquelle elle explique qu’elle ne porte jamais de vêtements blancs et ne met que du noir car c’est sa couleur. Mais Suzanne Vega ne pouvait quitter la scène sans interpréter ses plus gros tubes. Elle finira donc son set par l’émouvant “Luka”, qui fête ses trente ans cette année, et avec “Tom’s Diner” avec sa mélodie que tout le monde fredonne.

 

 

AYO – A 22h25, place à Ayo, la chanteuse et musicienne allemande, d’origine nigériane et tzigane roumaine. Sur scène, elle est accompagnée par un musicien aux claviers et piano. Ayo commence son set par une douce ballade, “I’m Walking” avant d’enchainer sur une chanson plus rythmée dans laquelle son flow est très rapide. Très énergique, elle incite le public à “bouger, danser, claper, faire du bruit… même si c’est acoustique.” Comme Arthur H la veille, elle s’amuse du nom du festival et fait chanter des “la la la” au public qui l’accompagnera tout au long du morceau dans lequel elle rap. Ayo, avec sa voix puissante, est dans le partage. Guitare au cou, elle demande ensuite au public de battre la mesure pour remplacer la batterie absente. Puis, Ayo présente une toute nouvelle chanson fraîchement écrite le jour-même et pas encore terminée. Ensuite, elle passe au piano le temps de trois chansons tandis que son musicien l’accompagne à la trompette pour ce moment très intimiste, toujours dans l’échange avec le public. Pour la fin de son set, Ayo opte pour des morceaux qui bougent. Dans une nouvelle version de “Fire”, qu’elle interprète à l’origine en duo avec Youssoupha et dans laquelle elle slam et rap, c’est Paris qui prend feu à la place de “the city”. Ayo aussi a droit à une standing ovation, à l’instar d’Arthur H le lundi. Elle en profite pour délivrer son message sur ma musique : “J’espère que vous n’arrêterez jamais d’écouter la musique car c’est le partage”; avant de transformer le public du Théâtre de Paris en une chorale gospel. Mais les paroles de la chanson sont en anglais et ça patine. Ayo ne pouvait pas ne pas interpréter “Down On My Knees”, le tube qui l’a fait connaître, que le public reprend en chœur. Elle n’a vraiment pas envie de quitter la scène donc prolonge ce titre de longues minutes en le traduisant en français : “à genoux, je te supplie…”

 

 

Cette soirée 100 % féminine a proposé trois univers complètement différents : la déjantée Valerie June, Suzanne Vega qui a la classe à Vegas et l’ambiance chaleureuse d’Ayo. Toutes les trois ont encore une fois séduit le public.

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