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KORN @ Bataclan (12/03/12)

Korn est mort depuis un moment maintenant, tout le monde le sait, mais les américains n’en reste pas moins des monuments du neo metal. Après plusieurs supposés retours aux sources soldés par des échecs, c’est un tout autre tournant que le combo a pris en s’affiliant au mouvement dubstep. Sorte de dernière chance, le dernier effort studio “The Path Of Totalilty” a en effet été produit en compagnie des plus grands du style tel que Skrillex, Excision ou encore Kill The Noise. Alors qu’on se rappelle d’une ouverture pour Ozzy Osbourne à Bercy il y a un an et demi, c’est au Bataclan qu’on les retrouve en tête d’affiche.


Bien évidement à guichet fermé, la salle se remplit depuis 19h. Malgré les déceptions causées ces dernières années en terme d’album, Korn a marqué plus d’une génération. Un public qui se situe dans une tranche de 20-30 ans en moyenne, tout le monde a ressorti ses vieux sweats et t-shirts de la période collège/lycée, les Adidas aux pieds. La chaleur monte rapidement et l’attente se faire ressentir. Ce n’est que sur les coups de 20h15 que J Devil fait son apparition sur scène. Ce dernier n’étant autre que Jonathan Davis sous son nom de scène électro qui, pendant une vingtaine de minutes, assure un DJ set. Alors qu’on pourrait logiquement s’attendre à du dubstep, c’est principalement de l’électro de club avec laquelle il tente de réveiller son public. Peu convaincant, le temps se fait long. Des mimiques calquées sur Skrillex, cette ouverture apparaît comme une sorte de justification auprès d’un public qui douterait de la nouvelle direction prise par les américains. Comme s’ils cherchaient à prouver que leur passage au dubstep n’était pas à des fins commerciales mais simplement ce qu’ils ont vraiment souhaité. Manquant un peu de crédibilité, Davis nous a au moins montré qu’il était en forme. Presque trop longue, sa prestation est malgré tout saluée par le public parisien.

 

 

C’est donc cette modeste salle du Bataclan qui été choisie pour accueillir le mythe Korn dans le cadre de leur première date de la tournée européenne. Avec plusieurs vidéos disponibles sur internet, les plus curieux auront eu droit à un avant-gout de l’adaptation live du nouvel opus. L’impressionnante batterie de Ray Luzier suscite l’attention de tous, les deux grosses caisses sont à l’effigie de “The Path Of Totality”. Une bonne demi-heure pour le changement de plateau et les lumières s’éteignent. Chaque membre fait progressivement son apparition sur scène et retour au bon vieux son old school, le ton est rapidement donné avec “Predictable”. Un set divisé en trois parties, on retrouve alors leurs débuts pour commencer, des morceaux du nouvel album puis leurs hits pour finir. Belle alternative pour satisfaire les attentes de chacun à une exception près, on ne retrouve aucune trace de leur musique entre 2003 et 2010. A tord ou à raison, c’est tout de même plein d’énergie ainsi qu’avec une touche de nostalgie que le public parisien retrace une partie de leur discographie. On souligne tout de même que les nouveaux morceaux font partie des plus puissants. Des lumières de folie, ils ont fait leur possible afin que le visuel puisse suivre et impressionner tout autant. Les samples sous-mixés, il en ressort nettement le son de basse si particulier de Reginald “Fieldy” Arvizu dont on ne se lasse définitivement pas. Une somptueuse reprise des Pink Floyd, l’indémodable “Another Brick In The Wall”, vient clouer le tout. Les trois parties ajoutées à un solo planant de James “Munky” Shaffer, de quoi en couper le souffle à plus d’un, ils quittent la scène sous les applaudissements. En kilt, Jonathan Davis armé de sa cornemuse entame, comme on l’a tous deviné, “Shoot And Ladders” se finissant par “One” de Metallica. Enchainé par “Got The Life”, dans les cinq dernières secondes de ce dernier, on entend une coupure du son venant de la façade. Les artistes se regardent entre eux ayant compris que quelque chose n’allait pas, ils se voient contraints de continuer malgré tout. Il est à présent l’heure de “Blind” qui ne passera malheureusement que par les retours de scène. On entend à peine les premiers sons de ride qu’un wall of death s’organise tout seul. C’est un réel carnage qui vient clôturer ce show en beauté, une fosse retournée qui aura craché ses tripes jusqu’au bout.

 

 

Korn au Bataclan, qui aurait pu le croire ? Les fondateurs du neo metal dans une si petite salle. A présent réduits à se recycler au dubstep pour se laisser une chance d’exister, ce n’est honnêtement pas mal joué de leur part ! Ca fonctionne effectivement très bien, on ne reprochera seulement à cette date de n’avoir été prise qu’un peu trop pour une répétition générale. Prêts à en mettre plein la vue, des problèmes techniques ont un peu déçu concernant certains panneaux lumineux ainsi que la coupure de façade en fin de set.

 

Setlist :

 

Predictable
Lies
No Place To Hide
Helmet In The Bush
Narcissistic Cannibal
Chaos Lives In Everything
My Wall
Get Up!
Way Too Far
Here To Stay
Freak On A Leash
Falling Away From Me
Another Brick In The Wall / Goodbye Cruel World
—-
Shoots And Ladders / One
Got The Life
Blind

 

Crédit photos : Jennifer Wagner