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KISSIN’ DYNAMITE @ Nouveau Casino (14/11/14)

A l’occasion de la sortie de leur quatrième album “Megalomania”, les jeunes loups du metal allemand investissent la petite salle de la Rue Oberkampf. Cette fois, les teutons sont en tête d’affiche, après plusieurs passages groupés dont ceux avec BlackRain et Crashdïet fin 2011, DragonForce l’année suivante, et une participation au Hellfest de 2013.

Pour ouvrir ce soir, les compatriotes d’ULTIMATE MUSIC COVERS. Le principe est simple : des reprises populaires, dance du moment, mais à la sauce metal. Tobias et Nils, respectivement à la batterie et à la guitare, sont postés de chaque côté d’une silhouette arborant un T-shirt UMC dont le visage change au gré des titres. Will I Am pour “Scream And Shout”, ou le DJ Avicii pour “Wake Me Up”. Une petite demie-heure d’un set original et plutôt réussi, mais plus enjoué du côté scène que du côté public.

20h30 : simultanément à la baisse de la lumière, la musique d’attente à plein volume est remplacée par les grésillements d’un poste radio. Andreas Schnitzer, en gilet à boutons dorés, est le premier à s’installer à la batterie, rapidement suivi par les trois guitaristes, portant chemise à jabot sous gilet damassé ou manteau à grand col directement sur la peau. Silhouette gracile, brushing, et postures heavy, Johannes Braun, le chanteur de KISSIN’ DYNAMITE, entre le dernier. Les ventilateurs de façade sont en marche, et le combo sleaze démarre sur les chapeaux de roue avec un nouveau titre “DNA”. Au premier plan, en ligne pour les chœurs : le frère de Johannes, Ande Braun aussi aux solos, le bassiste blond et balèze Steffen Haile, et le guitariste brun à la baby face, Jim Müller. Le morceau suivant, “Running Free”, est aussi catchy, avec ralentissement brusque de tempo et solo acidulé, puis sur “VIP In Hell”, ils secouent des flots de cheveux tandis que Johannes prend un regard inquiétant au son de riffs sombres évoquant l’enfer de Dante. Le frontman parle un peu français, même si “mon français n’est pas le mieux”, et lorsqu’il chante sa voix oscille entre celle de Sebastian Bach (surtout), et d’Axl Rose sur certaines intonations. Les morceaux sont bien construits, efficaces, et jouissent d’une certaine recherche des sons : des vibrations de cordes qui frisent sur le ronronnement des guitares de “She’s A Killer”, les sons expérimentaux sur les notes claires de “Ticket To Paradise”, ou les bruits de tempête pendant le solo de batterie. Bien entendu, le public est largement mis à contribution : pour chanter sur les refrains conçus pour être braillés en chœur (“Money, Sex & Power”, “Love Me, Hate Me”), ou remuer les bras en rythme sur le parfaitement dégoulinant “Six Feet Under”. Après le “moment romantique” du show, un passage à l’acoustique plus minimal, retour du groupe au complet; Johannes tient la note pendant que les guitaristes chaussent de l’électrique. Et c’est parti pour  le gros son de “Sex Is War”, ou le bien heavy “Steel Of Swabia” d’inspiration Iron Maiden. Sortie de scène à 21h45 après un salut de gentilshommes. Jim fait mine de lancer sa guitare en la retenant par la sangle au dernier moment. Retour des musiciens après quelques instants, suivi de Johannes en cape à bordure d’hermine et sceptre pour illustrer “I Will Be King”. Le set est conclu après une heure et demi de concert par une pyramide à trois pendant qu’Ande joue un solo à côté, puis tous les cinq  saluent ensemble. Ensuite, il sera possible d’aller les retrouver au stand merchandising où ils se prêteront gentiment au jeu des dédicaces et des photos en sirotant des 33 Export.

Concert classique, mais efficace et positif. Les jeunes allemands ont déjà l’aisance du métier et savent tenir la scène. Leurs refrains, supportés par des chœurs sont écrits pour en faire des hymnes, et le combo d’Outre-Rhin sait compter dans ses bagages quelques beaux brulots heavy.