Reports

IMPERICON NEVER SAY DIE! TOUR 2013 @ Le Trabendo (24/10/13)

Après une édition 2012 en demi-teinte, le Never Say Die est de retour sur le sol parisien. Only Talent Productions donne rendez-vous au Trabendo pour assister au comeback en majeure partie réussi pour le festival hardcore et metal !

Il est aux alentours de 18h30 lorsque HAND OF MERCY, chargé de remplacer Rise Of The Northstar, débute son set pendant que le Trabendo commence à bien se remplir. La majeure partie de l’audience ne connait pas tellement le groupe mais apprécie tout de même ce qu’il voit sur scène, et le pit, presque vide, laisse alors le champ libre aux mosheurs. La bande originaire de Sydney, Australie, livrera une bonne performance, ponctuée par des titres efficaces tels que “Absence Makes The Heart Go Wander” ou “Mr Nasty Time”. Beaucoup d’énergie et de conviction donc pour la formation qui quittera la scène une vingtaine de minutes plus tard sous les applaudissements d’un public déjà motivé et prêt à voir le prochain groupe, Northlane.

 


Pas si sûr que cet entrain soit de longue durée… Première venue en France pour NORTHLANE et pas des moins mitigées. Les fans, jusque ici gonflés à bloc pour les australiens, verront leur engouement dégringoler rapidement : le groupe devra se contenter d’un mauvais son empêchant la voix d’Adrian de faire résonner le Trabendo, et la présence scénique sera timide, résultant d’une performance assez plate comparée à ce l’on aurait pu espérer de la formation montante. Il n’était pas question de breaks malsains ou moshparts brutaux tout en highkicks et windmills, mais simplement d’une claque vocale et musicale qui n’est finalement pas arrivée. On mise alors sur LE titre phare pour se prendre enfin cette claque sonore, “Quantum Flux”, mais même si le public reprendra en chœur les paroles, la performance n’y est pas… Une première fois pas si convaincante que ça donc, pas assez propre et efficace. Laissons ça sur le compte de la malchance car Northlane est capable de faire beaucoup plus grand, les australiens méritant largement le succès fulgurant dont ils sont victimes depuis la sortie de leur dernier album, “Singularity”. Vivement un retour sur les terres de l’Hexagone, histoire de mettre tout le monde d’accord.

 


Une quinzaine de minutes plus tard, la tâche de retourner la salle est confiée à HUNDREDTH. Challenge accepted pour les californiens qui, d’une détermination sans faille, parviendront à rebooster l’audience. La quantité ne fait pas la qualité avec Hundredth : un set court (le groupe faisant partie du trio en bas de l’affiche), composé de quelques chansons telles que “Weathered Town”, “Free Mind/Open Spirit” ou encore “Carry On”, mais qui suffira à satisfaire la fosse, ravir les fans du groupe et introduire le stagediving au Never Say Die.

 


Quelques épaules et jambes ramassées dans la fosse plus tard, il est l’heure pour le quatrième groupe de faire ses preuves. Et là, les choses très sérieuses commencent… BETRAYING THE MARTYRS. L’esthétique scénique n’est déjà plus la même, les lumières sont de sortie, installant une dimension plus impressionnante et imposante au show. Les musiciens font leur entrée un par un (Mark Miranov manquant à l’appel car malheureusement bloqué en Russie, il sera remplacé à la batterie par Junior Rodriguez de Darkness Dynamite) sur une musique d’intro dynamisée par les applaudissements et cris des parisiens, et voilà que débute la célèbre “Man Made Disaster”, Victor (clavier/chant) assurant la clean part, sans fausse note. Mais, ne manquerait-il pas quelqu’un ? Ah, si, mais le voici qui arrive ! Aaron Matts fait son entrée sur scène en véritable bête enragée devant un Trabendo rempli et chauffé à bloc. Plus qu’une capacité vocale remarquable, c’est également une prestance scénique incroyable que l’on salue, tandis que la technicité et la motivation sont bien présentes du côté du reste du groupe. Les titres s’enchaînent et l’ambiance monte toujours d’un cran à coups de moshparts, wall of death et circle pits (fortement encouragés par le frontman). C’est un groupe heureux de jouer sur ses terres que la capitale a retrouvé jeudi soir, et une véritable claque live qui aura laissé l’empreinte de ses phalanges sur la joue du public parisien.

 


La salle se vide pour prendre l’air et se remettre de ses émotions, mais une dizaine de minutes s’écoule et I KILLED THE PROM QUEEN commence déjà son set devant un parterre de parisiens beaucoup moins nombreux que pour Betraying The Martyrs. Les australiens offriront une bonne performance, technique et énergique, mais le public ce soir là ne sera pas si réceptif que ça (en tout cas, il ne l’aura pas montré !), malgré des morceaux pêchus et efficaces tels que “Say Goodbye” ou “€666”. Le set se termine sur “Sharks In Your Mouth” et IKTPQ se retirera sous des applaudissements, laissant la scène libre pour le prochain groupe tant attendu, Carnifex.

 


Miss May I supposé être une tête d’affiche avant de devoir annuler il y a quelques mois, la joie des fans de deathcore fut perceptible sur les réseaux sociaux à l’annonce du groupe de remplacement : CARNIFEX. La salle s’est re-remplie et chaque personne est au taquet pour assister au comeback du quintette, originellement en hiatus depuis 2012. Les lumières s’éteignent et des hurlements sourds viennent envahir la salle, Carnifex fait son entrée sous fond de “In Coalesce With Filth And Faith” et Scott Lewis (chant) est impressionnant, paraissant sûr de lui, maîtrisant parfaitement ses cordes vocales et étant bien décidé à faire céder le plancher du Trabendo. Metalleux et hardcore kids se mélangent alors dans le public : l’heure n’est plus à la plaisanterie, ni au metalcore gentillet, place au malsain ! Ca bouge sur le sol de la salle mais également sur scène grâce à des musiciens alliant technique, énergie et puissance pour le plus grand plaisir des fans. Une nouvelle chanson intitulée “Die Without Hope” sera même jouée, avant d’enchaîner avec le combo deathcore par excellence : “Lie To My Face” et “Hell Chose Me”, véritable zénith du concert. Une prestation outrageusement bonne. Deuxième claque massive pour le public parisien.

 


On aura beau assurer notre rôle de bon français et se plaindre que “EMMURE passent 154 fois par an, c’est du vu et du revu…”, la capacité des américains à retourner une salle n’est plus à remettre en question. Le moment est venu pour le dernier groupe de la soirée de faire son entrée, “4 Poisons 3 Words” résonne devant une salle comblée, le pit se ré-ouvre et c’est parti pour quarante-cinq minutes de set. L’entrain de l’audience et la rage de Frankie Palmeri, qui assurera vocalement parlant, montent d’un cran avec “Solar Flare Homicide”. Le show poursuit sa route et dans la fosse, ça saute, ça pousse, ça headbang et ça hurle les très romantiques paroles de “Drug Dealer Friend”. “R2Deepthroat”, “10 Signs You Should Leave”, “MDMA”… tout y passe. Le Trabendo tremble et le public semble ravi : que l’on aime Emmure ou non, l’ambiance était indéniablement au rendez-vous.

 


Sept formations pour cinq heures de concert dans une salle toujours aussi sympathique. Un bon lineup, une bonne ambiance, un bon public et une bonne organisation. Bilan de cette édition 2013 : vivement le Never Say Die 2014 !

Crédit photos : Serge Tenani