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HELLFEST 2015 – Jour 1 (19/06/15)

Une, deux, trois… dixième édition ! 2015 s’annonce particulièrement intense puisque le Hellfest est, une fois de plus, sold out et qu’il va falloir encore courir de scène en scène afin de ne rien manquer !

 

NO RETURN

 

 

BOLZER

 

ARGILE

 

 

SYLOSIS

 

THE QUIREBOYS

A la recherche d’un rock n’roll pur et sans artifice ? Le moment est donc venu de se diriger vers la MS1. Les quarante minutes de tubes sont sublimées sous l’impulsion du charismatique Spike dont la voix rocailleuse fit frémir les demoiselles. Les soli sont des plus classiques et les claviers apportent un côté très vintage; Clisson a le droit à une belle plongée dans l’univers des Anglais. La facette extrême mise de côté l’espace d’un instant, cette prestation fort réussite a convaincu; ce début d’après-midi démarre de la plus belle des manières.

 

 

 

ENTHRONED

 

TRUCKFIGHTERS

D’année en année, la Valley prend du galon. La tente agrandie, il fallait s’attendre à voir une énorme foule pour accueillir les Suédois. Malgré un temps de jeu réduit, le trio a électrifié l’audience, insufflant à très haute dose son stoner. “Desert Cruiser” embarque la foule d’emblée tandis que “The Chairman” maintiendra les fans sur leurs petits nuages. Armé de sa SG, Dango est comme toujours survolté. Les corps se balancent, le pit s’anime vigoureusement et les bonnes vibes impactent nos pores musicaux sans délicatesse, aucune ! Malgré son titre, “Mind Control” n’aidera d’ailleurs pas la foule à garder son calme. Truckfighters aurait pu rester toute la journée, là, personne n’aurait été contre. A revoir très vite.

 

 

ARMORED SAINT

Les connaisseurs sont impatients d’assister à leur set. Il faut dire que les Américains se font rare chez nous -la faute à qui ? hmm- et que l’occasion est belle de voir ou revoir John Bush, qui a notamment évolué au sein d’Anthrax. Sous une chaleur des plus torrides, ils délivrent un set très énergique et dynamique. “Win Hands Down” titre éponyme de leur dernier album en date, récemment sorti, lance parfaitement le show. Monsieur Bush est très en voix, en grande forme mais la note est ternie par une tenue digne d’un… pyjama; ou comment casser le charme de cette prestation heavy metal. Plaisanterie à part, Armored Saint servi par un plutôt bon son, a embarqué la foule l’espace d’une dizaine de morceaux dont “Reign Of Fire” et “Can U Deliver”, avant de quitter sous l’acclamation de la foule, cette si belle MainStage. Si ces messieurs pouvaient tourner davantage en Europe, les fans ne demandent que ça !

 

 

ORCHID

Outre les senteurs illicites, il est également possible de sentir et vivre en parfaite harmonie au milieu des fleurs. Ce n’est donc pas un rassemblement d’adorateur de l’orchidée ? S’agit-il de musique ? Direction San Francisco donc. Alors qu’un nouvel EP va voir le jour courant juillet, le groupe n’oublie bien évidemment pas d’en faire parvenir un avant-gout à notre audition. A l’image de “The Mouths Of Madness” son heavy metal est envoûtant mais à la fois sombre. Les influences sabbathiennes sont au rendez-vous et les compositions évoluent lentement sur de belles durées, laissant le temps à l’audience d’apprécier la musique comme il se doit. Les indéboulonnables “Capricorn” et “Silent One” sont au rendez-vous. Theo Mindell, Carter Kennedy, Mark Thomas Baker et Keith Nickel mettent fin à leur excellent set avec “He Who Walks Alone” enivrant une dernière fois la Valley.

 

 

BILLY IDOL

 

DYING FETUS

 

MOTÖRHEAD

C’est devant une foule ultra compacte que le trio va se produire. Tout le monde, ou presque, est venu voir Lemmy Kilmister. La légende qui était en proie à de sérieux soucis médicaux ces derniers mois, est prêt à en découdre de nouveau. Jamais le parterre devant la MainStage n’aura été si dense de tout le week-end, c’est dire l’attente suscité par le trio. Toujours accompagné par Mikkey Dee et Phil Campbell, Motörhead démarre son heure de set. Malheureusement, il nous sera très difficile d’accrocher. Malgré un set ultra classique -comme toujours- et des titres toujours aussi plaisants à écouter en live, ça ne prend pas. Le son est étrangement peu élevé et l’impact de celui-ci est réduit. Même “Orgasmatron” n’arrive à nous faire monter au septième ciel, c’est dire… La seule satisfaction dirons-nous est de voir que Lemmy est bel et bien toujours présent et qu’il assure toujours autant, même si son verre est désormais remplacé par de l’eau gazeuse.

 

 

OATHBREAKER

 

ENVY

19h30, on se précipite sous la Valley pour assister au retour des Japonais d’Envy sur les terres européennes. Avec un nouvel album sous le coude, la formation culte de screamo, précurseur du genre à avoir incorporer des éléments post-rock dans sa musique, est très attendue, bien que l’affluence ne soit pas si dingue que ça. Dans un premier temps, c’est un son brouillon que l’on va retenir de cette prestation. Bien que s’éloigner un peu de la scène permettait d’améliorer la qualité de l’écoute, les voix sont souvent perdues dans les vagues incessantes lancées par les guitares et par une batterie bien trop présente. Cependant, à fur et à mesure que les Japonais prennent possession de nos sens, le son s’améliore et c’est un véritable récital qu’Envy nous livrer durant la dernière demi-heure de set. En balançant des chansons toujours plus émotionnelles les unes que les autres. Quelle claque.

 

 

CRADLE OF FILTH

A peine le temps de goûter à la bière -ou au cidre, très en vogue cette année- que les Anglais de Cradle Of Filth investissent la Temple. Tellement de choses sont énoncées sur la formation black metal qu’il devient très compliqué de se faire une opinion sur ce groupe. Dani Filth n’est plus si boudiné qu’il le fut à une époque dans son costume de cuir, mais ce n’est pas pour autant que le bougre a récupéré des capacités vocales dignes de ce nom. Ajoutons à cela un son plus que brouillon et nous sommes face à une prestation qui laissera de marbre la plupart d’entre nous. De plus, Cradle Of Filth a la fâcheuse manie de nous sortir 80% de la même setlist depuis quinze ans, ne laissant qu’une seule place pour une chanson du dernier album en date. 

 

ALICE COOPER

Le père Cooper fait son grand retour à Clisson, cinq ans jour pour jour, et beaucoup de fans sont d’ailleurs grimés à sa gloire. Le show est quant à lui total : artifices en tout genre, tenues extravagantes et mise en scènes théâtrales. Accompagné de Ryan Roxie, Glen Sobel, Chuck Garric et Tommy Henriksen, une nouvelle tête intègre également ce prestigieux line up. En effet, Orianthi partie, c’est une autre charmante demoiselle -et non moins talentueuse- en la personne de Nita Strauss qui complète le trio à six cordes. Les Américains vont proposer LE show de la journée. Les hits défilent “No More Mr. Nice Guy”, “Billion Dollar Babies”, “Hey Stoopid” et le public apprécie. Ces titres indémodables résonnent et sont repris en choeur par une foule nostalgique. Le célèbre frontman a de beaux restes vocalement parlant et agit en véritable showman, comme à son habitude. Quant au reste de sa troupe, il n’arrête pas d’aller et venir, dynamisant davantage encore le spectacle proposé. Après avoir été interné, transformé en une étrange créature mais aussi guillotiné -que de péripéties !- trois énormes tubes mettent fin à leur remarquable show. “I’m Eighteen” et “Poison” précédent le rappel avec l’incontournable “School’s Out”. Merci Vincent Furnier !

 

 

CHILDREN OF BODOM

On file sous l’Altar pour le retour de Children Of Bodom sur les terres françaises. Le groupe de death mélodique jouit d’une fanbase solide dans nos contrées et c’est un chapiteau comble qui va accueillir une prestation d’une efficacité redoutable de la part des Finlandais. Alexi Laiho est en forme et n’abuse pas du branlage de manche abusif auquel il pourrait se laisser aller à la vue de ses capacités à la guitare. Setlist sous forme de best of, paroles scandées par un public très enthousiaste, décidément un très bon show pour aborder ce premier soir très intense !

 

FIVE FINGER DEATH PUNCH

Disposant davantage de temps que deux jours auparavant au Zénith, les Américains vont littéralement tout exploser. Armé d’un gros son et de lourds riffs, la claque sera au rendez-vous. La foule ne dira d’ailleurs pas le contraire puisqu’elle n’aura pas souffler, s’agitant dans tous les sens. L’excellent frontman Ivan Moody mène ses troupes au combat, accompagné par l’indéboulonnable Zoltan. Côté musique, une fois de plus, c’est très bien ficelé, à l’image des groupes de rock US; quelques mélodies ici et là, quelques gros accords et des soli interprétés à la note près. Mention spéciale à “Burn MF” qui était de circonstance au vue de la belle météo.

 

 

SATYRICON

Après  Children Of Bodom, c’est immédiatement Satyricon qui débute sous la Temple (les deux chapiteaux sont historiquement liés : le death sous l’Altar, le black sous la Temple avec une alternance constante). Pilier d’un black metal racé et nuancé, ce one-man band est très attendu au Hellfest. Et Diable que ce show a été à la hauteur de nos attentes, et bien plus. Le feeling rock n’roll de ces hymnes black font de ce concert une véritable célébration. Rare de voir une assemblée aussi souriante à un concert de black metal. Chaque chanson est un hymne reprit par l’ensemble de la foule. Le groupe se déchaine sur scène et aucune fausse note n’est à déploré. Définitivement LE concert de cette première journée.

 

JUDAS PRIEST

Quoi de mieux que de -presque- finir la journée en compagnie des légendaires Anglais. Quarante-huit heures après leur excellente prestation à Paris, Rob Halford et les siens sont cette fois-ci sur la MainStage du Hellfest. Devant une audience beaucoup plus conséquente, la fête s’annonce plus folle et plus digne de leur stature. Le show sera à l’image de celui du Zénith : superbe. Les quelques nouveautés trouvent preneurs tandis que les titres best of font fureur d’un bout à l’autre du pit. Le Metal God est une nouvelle fois dans une forme olympique mais est moins bavard qu’à Paris. “Turbo Lover”, “Jawbreaker”, “Breaking The Law”, “You’ve Got Another Thing Comin'” que dire de plus ? Le rappel avec “Painkiller” et “Living After Midnight” mettra fin dans une très belle ambiance à une remarquable prestation. Cette fois-ci, la résolution des écrans n’aura pas eu d’effet dévastateur sur notre vision en raison de la distance à laquelle nous étions. Enfin il est inutile de dire que Judas Priest est très loin de raccrocher, la formation semble avoir retrouver un second souffle ultra revigorant depuis la sortie de “Redeemer Of Souls”.

 

 

MESHUGGAH

Ce va et vient entre l’Altar et la Temple nous permet de ne pas avoir trop de chemin à faire lorsqu’il s’agit d’aller se faire détruire les cervicales par Meshuggah. Bien que techniquement des prodiges, la bande n’est pas tombée dans la caricature d’un metal intello et chiant. Nous faisons face à une prestation des plus sauvages et des plus directes qui soit, même si le hochement de tête sur les deuxièmes et quatrièmes temps est souvent impossible ! L’incroyable “Bleed” soulignera l’enthousiasme du Hellfest pour ce groupe qui s’impose aujourd’hui comme l’une des formations les plus douées de sa génération. 

 

SLIPKNOT

De retour après de longues années d’absence sans nouvel album, Slipknot vient pour la première fois dispenser son show démesuré sur l’affiche du Hellfest. Après un Zénith De Paris convaincant en janvier dernier, on attendait un set plus fou ce soir. Ce ne fut pas forcément le cas bien que la setlist soit bien plus efficace que lors du Zénith. Corey Taylor est en forme et confirme sa réputation d’être un des meilleurs frontman que l’histoire du metal a connu. Mick Thompson et Jim Root assurent le spectacle aux guitares quand l’officieux Jay Wainberg prend de plus en plus ses aises au poste de batteur (ce qui entrainera un jeu moins précis que sur les premiers mois de tournée du combo mais visuellement plus efficace). Le groupe sublimera une version de “Vermillion” que le Hellfest a accueilli avec grand enthousiasme pendant que “Eyeless” rendra la fosse folle durant trois minutes hors du temps. Le jumpdafuckup habituel sur “Spit It Out” sera réussi, comme d’habitude, et le final apocalyptique amené par les incroyables “(sic)” et “Surfacing” sera l’exutoire ultime de cette première journée. Un concert de Slipknot n’offre plus le frisson de danger qu’il a pu offrir il y a quelques années, c’est un fait. Mais c’est l’assurance de passer un bon moment car musicalement ça tourne très bien, les chansons sont suffisamment tubesques pour fonctionner quoiqu’il en soit et ça reste visuellement très beau à voir. A défaut de faire mieux, Slipknot fait très bien et c’est déjà beaucoup pour un groupe ayant vingt ans de carrière. 

 

 

Une première et intense journée prend ainsi fin après une ultime et dévastatrice représentation signée Slipknot. La fête va ensuite continuer sur le camping et au Metal Corner, si et seulement si toute cette foule pouvait sortir de là rapidement. En effet, contrairement aux années précédentes, l’ensemble des festivaliers a été invité à sortir par le couloir de sortie alors que les grilles de la cathédrale servaient à évacuer au maximum tout ce petit monde. Curieuse idée, mauvaise idée… Bien heureusement après une trentaine de minutes, ces accès ont servi, la grogne justifiée était pourtant logique, bref. Rendez-vous demain pour une belle fête et un feu d’artifice qui s’annonce dantesque !

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