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HELLFEST 2012 – Jour 1 (15/06/12)

L’édition de cette année était attendue au tournant. En effet, le site sur lequel se déroulait le festival ces dernières années voit la construction d’un lycée. Donc le Hellfest déménage de l’autre coté de la route, ouf ! Mais le soulagement sera de courte durée, car tout doit être repensé. Le site s’agrandit et la jauge de festivaliers par la même occasion ainsi que l’ajout de deux nouvelles scènes, portant le total à six ! Le compte rendu sur l’ensemble du site interviendra à la toute fin de ces trois journées, mais après l’annulation de Black Sabbath, en raison de la maladie de Tony Iommi, et l’annulation de Van Halen, bien qu’ils ne fussent pas officiellement annoncés, cette édition 2012 fut au centre de toutes les discussions depuis octobre 2011. Prêt ?

 

Avant de commencer les divers concerts qui vont rythmer ce premier jour, une découverte du site s’impose. Tout d’abord, l’espace VIP, plutôt grand, des décorations très sympathiques et pas mal d’endroits pour s’y poser; par la suite, rapide coup d’œil sur les deux Mainstages, comme d’habitude, côte à côte, notons que ce sont celles qui ont été utilisées pour KISS en 2010 et que dorénavant, elles le seront à chaque fois. En face des Mainstages, un grand espace de restauration, avec divers stands, derrière celui-ci, la Warzone (scène HxC). Un peu plus loin, le bar à vin, caché par une petite étendue d’arbres, qui dégage une ambiance très cozy et chaleureuse, surtout la nuit avec les multiples décorations. L’Extreme Market sera plus simple d’accès, puis face à celui-ci, la grande tente comprenant l’Altar et la Temple (scènes death/black), et tout juste à coté de la sortie, la Valley (stoner/psyché).

 

 

Suite à l’ouverture du festival par BETRAYING THE MARTYRS sur la Mainstage 2 à 10h30, les choix suivants seront plutôt tentants.

 

 

Alors que BENIGHTED joue sous l’Altar, c’est DOOMRIDERS qui succède à CELESTE pour cette journée stoner/psyché. Peu connu en France, le combo américain mêle un gros stoner et un growl plutôt plaisant. Le public présent appréciera cette set de trente minutes et l’ambiance commencera tout doucement à décoller; il faut dire qu’il était à peine midi.

 

BELENOS prendra place sous la Temple alors que dans le même temps, BUKOWSKI attirera bon nombre de personnes, tant ce groupe gravit les échelons.

 

 

BLACK BOMB A animera le pit de belle manière pendant que la Mainstage 1 voit les roadies préparer la scène pour accueillir le prochain artiste.

 

 

Les choses sérieuses commenceront donc avec LIZZY BORDEN sur la Mainstage 1. Evoluant dans un style purement hard rock, pour cette première sur le territoire français, la prestation sera très appréciée par le public curieux de voir cet étrange personnage. Musicalement propre, les quelques mises en scène rappelleront Alice Cooper (ce n’est pas tout à fait la même chose, soit), et puis les danseuses en petites tenues apporteront un brin de fantasme à tout cela. Les deux guitaristes nous gratifieront d’une “Marseillaise” jouée intégralement et sans aucun bémol, un avant goût du 14 juillet disons. Première surprise de la journée donc !

 

 

Pas le temps de souffler, retour à la Valley pour BRAIN POLICE. Venant tout droit d’Islande, oui, d’Islande ! Leur prestation va littéralement souffler le public. Entre ceux qui connaissent le groupe, via les réseaux sociaux, et les curieux (ce qui est de rigueur en festival), leur stoner sans fioriture va conquérir tout le monde, sans exception ! Moment très agréable, le groupe est ravi d’être là, premier show en France pour eux également et ils s’en souviendront longtemps. Il en sera de même pour nous !

 

 

Retour à la Mainstage 1 avec MOLLY HATCHET. Figure emblématique du southern rock, ou rock sudiste, qui va nous mener dans une Amérique bluesy à souhait. Mené par Bobby Ingram à la guitare, les envolées musicales seront excellentes avec un “Gator Country” énormissime !

 

 

Précisons qu’ENDSTILLE se produisait en même temps, mais les choix sont éprouvants durant un fest et il est malheureusement impossible d’assister à chaque représentation, malgré la qualité de chaque groupe à l’affiche de cette nouvelle édition.

 

 

Après GOROD à la Altar et THE ATOMIC BITCHWAX sous la Valley, certains iront assister au set de DISCHARGE et d’autres retourneront devant les Mainstages pour UNISONIC avec Michael Kiske (ex-Helloween) et Kai Hansen (Gamma Ray, ex-Helloween). Du bon hard metal, avec quelques touches de power, pour un effet des plus appréciables. “I Want Out”, cover de Helloween, ravira tout les fans de heavy metal en toute fin de set.

 

 

Le slot suivant est plutôt bien fourni avec HEAVEN SHALL BURN, Brujeria et Orange Goblin.

 

 

ORANGE GOBLIN, comme les précédents groupes de stoner va à nouveau mettre le feu sous la Valley. Grosse set, pit remuant, slams pogos, tout ce que vous voulez ! Tout y était et la chaleur pesante dégagea une ambiance identitaire à leur style. Grosse baffe en pleine face comme d’habitude avec nos amis les british, les fans en auraient bien repris une dose supplémentaire !

 

 

Alors que Gotthard doit commencer sous peu, la fin du set de BRUJERIA voit une mythique chanson résonner hors de l’Altar. Et ce titre est tout simplement : la “Macarena” ! Ambiance garantie encore une fois.

 

 

Si vous ne le savez pas encore, GOTTHARD se produit avec son nouveau chanteur Nic Maeder, qui remplace le regretté Steve Lee, décédé suite à un accident de la route. Les nouveaux morceaux passent d’excellentes manières en live, et les anciens sont également très bien interprétés; un bon amuse-bouche avant leur passage plus tard dans l’année.

 

 

Après une petite pause restauration et suivant TURBONEGRO de loin, l’heure de LYNYRD SKYNYRD approchant, il est temps de se placer, au milieu d’une foule qui se fait de plus en plus dense; sachant que les têtes d’affiche arrivent. Comme les cousins de Molly Hatchet, le rock sudiste est du coup doublement à l’honneur en cette première journée du Hellfest 2012. Avec un lourd passé, tragique pour bon nombre de musiciens, Gary Rossington est l’unique membre original du groupe, les autres étant des proches (amis, connaissances etc.) du groupe. Revenons-en à la musique, une setlist quasi best of, avec les tants attendus “Sweet Home Alabama”, “Simple Man” et le final sur “Free Bird”; les deux dernières ayant signées les séquences émotion de ce premier jour de festival. “Free Bird” conclura en apothéose cette prestation d’une heure trente.

 

 

Allez place à un peu de fun et à l’éclate qui sont les maitres mots des DROPKICK MURPHYS. Quand le Hellfest revendique des affiches éclectiques, c’est toujours le cas ! Passer du southern rock à un mélange de punk rock, il n’y a qu’à Clisson qu’il est possible de vivre cela ! Alors que certains attendent Megadeth sur la Mainstage 1, une large foule s’était amassée devant l’autre Mainstage pour déguster et vivre une folle soirée avec ce punk teinté de mélodies celtes et surtout irlandaises ! Tous les hits s’enchaîneront, un nouveau titre “Rose Tattoo” sera joué, suivi deux morceaux après par la reprise de “TNT” d’AC/DC, qui va chauffer tout le site, avant de conclure avec “I’m Shipping Up To Boston”, qu’il est clairement possible de qualifier comme un hymne, caractérisant tant cet excellent groupe, qui prend de plus en plus d’ampleur sur la scène internationale.

 

 

A cheval sur Dropckick Murphys et Megadeth, SATYRICON enflamma la Temple, comme à son habitude, cependant la prestation attendue d’un des membres du Big Four, aura eu raison de nombreux metalheads.

 

 

23h10 : la première tête d’affiche de ces trois jours avec MEGADETH, figure historique du thrash metal avec son fondateur Dave Mustaine. Comme d’habitude, le show est très carré et millimétré à la seconde près, pas de place à l’improvisation. Entre anciens morceaux, hits, et ceux du dernier album “TH1RT3EN“, l’ensemble ravit toute l’audience. Sans surprise, à chaque fois que Megadeth joue en France, le point culminant du concert est et restera “A Tout Le Monde”, dont le refrain est intégralement en français; en quelque sorte la chanson locale, les nombreuses vidéos circulant sur internet rendront bien compte de l’aura de ce morceau ici. Malgré une excellente prestation, avec un final mêlant “Holy Wars” et “Mechanix”, il sera regrettable d’avoir eu un son peu fort comparé à d’autres prestations dans la journée; et puis le groupe n’est pas connu pour être extrêmement chaleureux sur scène, même si Megadave communique pas mal avec le public. Ils sont un peu froids, et non pas parce que la pluie a fait son apparition, mais ceux sont des pros; ils font leur show et s’arrêtent là. Cependant, alors que leur annonce en tant qu’headliner en étonna plus d’un, il faut bien l’avouer, Megadeth en a clairement la carrure et l’a démontré de forte belle manière vendredi soir devant plus de 25 000 personnes.

 

 

Et pour finir cette soirée en beauté, le choix cornélien suivant était de mise : AMON AMARTH, TRAGEDY ou KING DIAMOND ? C’est finalement ce dernier qui aura notre préférence. En effet, la date du Hellfest était une exclue, avec la prestation donnée plus tôt au Sweden Rock Festival. Qu’attendre du King ? Après un bon moment sans réelle news, c’est finalement son apparition lors de l’anniversaire, des 30 ans, de Metallica à San Francisco qu’il fait son comeback ! Coté show, après un début un peu poussif, il va littéralement impressionner l’auditoire. Scéniquement, les décors étaient impressionnants (même si d’un point de vue technique assez simple), mais la mise en scène et l’ambiance qu’il créé sont très vite captivantes ! Malgré une pluie soutenue, les fans resteront et apprécieront à sa juste valeur le retour du King, pour une exclue 2012, ce qui n’est pas rien. Un mélange d’heavy et de thrash metal très old school mais sacrement efficace. Vous avez demandez un peu d’originalité au Hellfest ? Vous avez été servis !

 

 

Première journée qui se conclut sous la pluie, mais la programmation alléchante et les divers stands auront eu raison de l’ensemble des festivaliers ! Un peu de repos (ou pas) histoire d’attaquer la seconde journée qui s’annonce également très fatigante.

 

Jour 1Jour 2Jour 3

 

Crédit photos : Jennifer Wagner, Serge Tenani & Frederic Perez