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DREAM THEATER @ Zénith (31/01/14)

James LaBrie nous l’avait annoncé en août dernier, la formule “An Evening With” revient pour les mastodontes du metal progressif et cette soirée spéciale fait étape au Zénith de Paris !

 

En temps normal, il est déconseillé de rater une prestation des américains mais cette fois-ci, il est encore moins envisageable d’inscrire autre chose sur son agenda. “An Evening With Dream Theater” promet de nombreuses sensations musicales avec pas moins de trois heures -théoriques- de set, de quoi entrevoir bon nombre de surprises. Aucune première partie n’est prévue à l’affiche et on ne peut que s’en féliciter, le show en sera meilleur et l’attente moins longue. En prévision des deux sets, il a fallu aménager les horaires d’ouverture des portes et du début du show. Ainsi, à 18h30, le Zénith sera plein à craquer pour le début du concert, timing parfaitement respecté. L’immense voile cachant la scène sera le théâtre d’une longue vidéo introductrice, rythmée par les cris du public mais également par “False Awakening Suite”, qui mettra à l’honneur toute la discographie du groupe où chaque pochette d’album sera animée, articulée jusqu’à qu’apparaisse la pochette du dernier opus en date. Le voile tombé, la formation apparait au grand jour et démarre avec “The Enemy Inside“, l’un des singles de “Dream Theater“. Petrucci et sa lourde guitare font immédiatement trembler les murs. Côté scénique, un écran géant est suspendu derrière Mangini, tandis que les décors autour s’apparentent à des briques rouges, dans un style vintage, proche de celui de la côte Est des Etats-Unis; côté light, l’armada déployée est importante et sept spots survolent au-dessus. DREAM THEATER embrase la foule et laisse entrevoir un énorme concert. La première partie du set sera plus axée sur les nouveautés du groupe avec “The Shattered Fortress” issu de “Black Clouds & Silver Linings” (2009) ou bien “On The Backs Of Angels” de “A Dramatic Turn Of Events” (2011) et bien entendu celles de leur nouvelle réalisation studio avec également “The Looking Glass” et “Along For The Ride”. Etant embarqué dans ce premier jet musical, le temps passera à une vitesse hallucinante et les bons moments vont rapidement se succéder. “Enigma Machine” l’instrumental de l’album, dont James LaBrie nous avait parlé, sera l’un des points culminants de cette première heure de jeu. Illustrée à l’aide d’une vidéo où le combo apparait comme dans une bande-dessinée, il sera très agréable de suivre leur aventure tout en écoutant ce petit bijou. En parlant de James, celui-ci sera intervenu quelques fois sans pour autant prolonger ses dires; rien de bien choquant au vu du show auquel nous aurons droit. Les soixante premières minutes arrivent presque à leur terme et c’est alors que retenti “Breaking All Illusions” tiré de leur précédent effort -et qui figure dans notre top trois du dit album. Succès retentissant, la foule exprimera sa joie dès les premières notes de John Petrucci et s’en suivra une magnifique envolée de douze minutes qui mettra un point final au premier chapitre.

 

 

Les lumières rallumées, une petite pause s’impose : boisson, nourriture ou simplement quelques étirements, en vue d’être parfaitement prêt pour la seconde phase. Le grand écran affiche un compte à rebours de vingt minutes et diffusera quelques vidéos tirées de YouTube, mettant en scène des fans ou bien encore des spots publicitaires totalement loufoques avec des action-figures à l’effigie des musiciens. Un intermède rempli d’humour qui fera passer le temps plus vite encore -on sait très bien que c’est psychologique, soit. Les dernières secondes écoulées et voilà que “The Mirror” démarre tambour battant. On passe la seconde, le show prend une toute autre tournure à présent et “Lie” suivra à son tour. L’album “Awake” fête ses vingt ans (déjà !) et est pour beaucoup un must chez Dream Theater. Ce second set se concentre, dans un premier temps, sur “Awake” avec les cinq derniers morceaux du disque, dans l’ordre, dont “Space-Dye Vest” de Kevin Moore, ex-claviériste du groupe, nostalgie diront certaines et certains. Le show dans son ensemble est bien calé malgré quelques accrocs, que ce soit Mangini derrière son immense kit, un des spots qui cessera de fonctionner (celui au-dessus de Myung), James qui dérapera à quelques occasions ou bien encore les basses bien trop élevées de Myung, secouant les cages thoraciques des premiers rangs, surtout lorsque la section rythmique sonne à l’unisson. Une des questions du soir était : vont-ils jouer un morceau de plus de vingt minutes ? La réponse est bien évidemment positive. “Illumination Theory” du dernier opus sera chargée de conclure ce second acte. Magistral, c’est le mot ! Autant ce titre est magnifique sur CD, mais le live lui donne une nouvelle et plus ample dimension, parfait ! Jordan Rudess qui y tient un rôle important sera, comme tout au long du show, fortement concentré derrière ses armes à touches blanches et noires. Place ensuite au rappel et comme l’avait dit LaBrie, ce n’est pas l’unique essai qui fête un symbolique anniversaire. En effet, “Metropolis Pt 2: Scenes From A Memory” souffle lui ses quinze bougies et l’intégralité du rappel lui fera honneur. “Overture 1928”, “Strange Déja Vu”, “The Dance Of Eternity” et enfin “Finally Free” libèrent le Zénith et le pousse à puiser dans ses derniers retranchements. Une fin tonitruante qui aura à nouveau élevé le niveau et l’intensité du show. D’ailleurs “Finally Free”, un titre entièrement composé par Mike Portnoy, qui figure en dernière position, avec un titre si révélateur, aurait-il un second sens ? A savoir que le groupe ne se préoccupe plus des déboires judiciaires qui touchent la formation et son ex-batteur et membre fondateur ? Etrange, étrange…

 

 

Deux grosses heures et demie de jeu, trois instrumentales, des titres ressortis du placard, deux anniversaires, un concert d’anthologie, nul doute, il ne fallait pas rater cette exceptionnelle représentation ! Dream Theater vient de prouver une nouvelle fois qu’on peut rester debout trois heures d’affilée et oublier son quotidien morose -surtout qu’il pleuvait à la sortie- et de passer une excellente soirée musicale. “An Evening With Dream Theater” : transmission terminée, stop.

 

Setlist :

The Enemy Inside
The Shattered Fortress
On the Backs Of Angels
The Looking Glass
Trial Of Tears
Enigma Machine
Along For The Ride
Breaking All Illusions
—–
The Mirror
Lie
Lifting Shadows Off A Dream
Scarred
Space-Dye Vest
Illumination Theory
—–
Overture 1928
Strange Déjà Vu
The Dance Of Eternity
Finally Free